Chapitre 6.
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Chapitre 6.
Chapitre 6
Harry se réveilla dès l'aube. Dans le dortoir, il entendait les ronfflements de Ron et de Neville qui semblaient être en pleine compétition. C'était samedi matin et Harry aurait aimé rester un peu plus longtemps au lit, mais il ne pouvait se rendormir. Il venait tout juste de rêver de la mort de Sirius et il avait l'impression que le rire glaçant et pétrifiant de Bellatrix Lestrange résonnait encore à ses oreilles, lui disant que tout était complètement de sa faute. Harry se leva sans faire de bruit et ouvrit la porte de la salle de bain. Pendant un moment, il resta penché au-dessus du lavabo, fixant son reflet dans la glace. Il avait l'air malade. Après avoir verrouillé la porte, il retira son haut de pyjama et observa son torse nu. Certaines des blessures et des marques laissées par son oncle étaient toujours là. Finiraient-elles par guérir? Son bras gauche était couvert de cicatrices qu'il s'était lui-même infligé. Pleurer ne le soulageait plus depuis longtemps.
Harry en avait assez de tous ces gens qui reposaient tout leur espoir sur lui. Comment pouvaient-ils s'attendre à ce qu'il sauve le monde? Il n'avait que seize ans. On croyait tous en lui et ils avaient tous tort. Car Harry était faible. Soit il devenait un meurtrier, soit il serait tué. Et comment pourrait-il tuer le plus grand mage noir qui est jamais existé?
Il n'avait pas d'avenir. Il était né pour vaincre Voldemort. Son avenir était Voldemort. Et il pensa à toutes ces personnes qui étaient mortes par sa faute, à commencer par son père, puis sa mère et finalement Cédric... et Sirius. Harry n'aurait donc jamais le droit d'aimer? Il mettait toujours en danger les gens qui comptaient pour lui... Il était seul. Complètement seul...
Une larme roula sur sa joue et atterit dans le l'évier. Et une fois de plus, il empoigna la lame qu'il cachait dans l'armoire et entreprit de se trancher la peau du bras. Des gouttes de sang d'un rouge effroyable tombèrent sur le carrelage blanc en même temps que ses larmes. Mais ce n'était pas son sang qu'il voyait couler. Pour lui, c'était sa douleur. Sa douleur de vivre...
Avec horreur, ses pensées se tournèrent vers Snape et ce qu'il savait à présent de lui. Il s'arrêta donc et reposa la lame de peur que Snape aperçoive cet instant dans sa tête lors de leur prochain cours d'occlumancie. Celui-ci était prévu pour lundi soir. Harry entendit Seamus grogner dans son sommeil. Il s'empressa de nettoyer son bras et le carrelage de la salle de bain avec un rapide recurvite. Puis, il decendit dans la salle commune en décidant de se changer les idées. Il pensa alors à Snape, se demandant pourquoi Voldemort l'avait appelé et ce qu'ils s'étaient dit.
Une bonne partie de la journée se passa entre les quatre murs de la bibliothèque. Hermione tenait à ce qu'ils fassent leurs devoirs, même si Ron ne cessait de ronchonner en regardant par la fenêtre, le ciel d'un bleu pervenche. Mais vers la fin de l'après-midi, lorsque Ron et Hermione avaient commencé à se chuchoter des mots doux, Harry, qui avait terminé ses travaux de métamorphose, eut la brillante idée de s'éclipser. Il sortit de la bibliothèque ayant l'idée de sortir prendre un peu d'air frais en faisant le tour du lac. En descendant vers la Grande Salle, il croisa Snape qui sortait des cachots. Son visage était impassible comme d'habitude et absolument rien ne laissait supposer qu'il avait eu une rencontre avec des Mangemorts la nuit dernière. Harry sortit du château et se retrouva sous le soleil éclatant. Le vent d'automne ébouriffait ses cheveux, mais la température était plutôt agréable. En se dirigeant vers le Lac Noir, il se rendit compte qu'il n'y serait pas seul. Draco Malfoy était assis au pied d'un arbre, observant l'étendue bleue devant lui. Harry s'approcha discrètement.
- Bonjour Malfoy.
- Salut Potter, répondit le Slytherin sans même se retourner.
Ses yeux se baissèrent alors vers le sol, l'air légèrement abattu. Harry s'assit à ses côtés. Il ne savait pas pourquoi, mais le fait d'être avec lui, lui était soudain devenu agréable. Un long silence paisible s'ensuivit où ils n'entendirent que le son de l'eau clapoter et les feuilles bruisser au-dessus de leurs têtes. Puis, Malfoy prit la parole.
- Ça te dirait le tour du lac, Potter?
Et sans attendre de réponse, il se leva et commença à marcher sur la grève. Harry le suivit, et tout naturellement comme ça, ils se mirent à parler de tout et de rien. Harry fut ravi de l'entendre dire que Madame Pince, la bibliothécaire du collège, était une vieille tordue.
- Il paraît qu'elle a un oeil sur Rusard, poursuivit le blond. Franchement! Qui au monde pourrait s'intéresser à ce misérable cracmol grincheux?!
Harry pouffa de rire.
- Même Snape est plus attirant et plaisant que lui! répondit-il sans vraiment réfléchir.
Malfoy rigola, puis esquissa un sourire en coin.
- Ah, mais le professeur Snape n'est pas aussi désagréable que tu le crois. Je le trouve amusant.
- Parle pour toi.
Malfoy se tut un instant avant de rajouter d'un air songeur:
- Alors, tu crois toujours que je suis un Mangemort, Potter?
Harry sourit. En effet, qu'est-ce qui ne lui disait pas que Malfoy jouait au gentil pour ainsi obtenir sa confiance et le mener droit à Voldemort? Lorsqu'il lui fit part de ses pensées, le Slytherin eut une moue de mépris.
- Et pourquoi voudrais-je faire ça?
- Parce que tu me détestes, répondit Harry soudain sérieux. Parce que j'ai envoyé ton père à Azkaban.
- Mon père a perdu son honneur. Il était un esclave au service de son maître, cracha Malfoy, la voix remplie de mépris, le regard vers les eaux sombres du lac.
Harry crut déceler dans son expression une pointe de tristesse quand il rajouta:
- Je n'ai pas sa marque, Potter, et je ne tiens pas à l'avoir. Mais si je l'a refuse, c'est moi qu'il tuera.
Harry réfléchit quelques instants. Il n'avait jamais vu les choses de cette façon. Lui et Malfoy avait le même avenir: tuer ou être tué.
- Va voir Dumbledore et explique lui ce qui se passe, dit vivement Harry.
Malfoy resta silencieux. C'était contre son honneur. Mais plus important, il craignait les représailles contre sa famille. Et puis, il ne voulait pas qu'on l'écarte pour le protéger. Il voulait affronter ses problèmes pour montrer à son père que le fait qu'il refuse la marque ne signifiait pas pour autant qu'il était un lâche.
- Que vas-tu faire? demanda Harry au bout d'un moment de silence.
- Je vais me battre, Potter, qu'est-ce que tu crois? C'est ce que tu aurais fait à ma place, non?
Harry se plaça alors devant Malfoy et lui tendit sa main. Malfoy l'observa d'un air méfiant, puis après une courte hésitation, il prit la main de Harry et la serra dans la sienne.
- Cette même poignée de main que j'ai refusé, il y a six ans, sourit Harry.
Les lèvres de Malfoy s'étirèrent en un sourire éclatant... et franc.
- Ce n'est pas exactement la même... murmura-t-il.
Harry baissa soudain le regard.
- Je dois le tuer, Malfoy.
Il ne savait pas pourquoi il lui disait ça, mais il se sentit alors soulagé d'un énorme poids.
- Quoi? fit le blond, l'air incertain.
- Je dois le tuer, répéta Harry. Il a tué mes parents. Je dois les venger.
Malfoy ne répondit rien, mais la lueur qu'il apercevait dans son regard lui montrait qu'il comprenait parfaitement ce que Harry ressentait.
- Je n'arriverai jamais à le vaincre, souffla Harry.
L'intensité de son regard le frappa soudain. Gris, comme un ciel en pleine tempête... Malfoy se rapprocha et sourit en posant une main sur son épaule.
- S'il est si puissant qu'il le prétend, alors pourquoi fait-il faire tout le sale boulot à ses Mangemorts?
Harry esquissa un mince sourire. Il voyait bien que Malfoy tentait de le rassurer. Jamais il n'aurait pu s'attendre à ça de lui.
- Parce qu'il est lâche, souffla Harry sombrement.
Malfoy l'observait toujours, un air de compassion mêlé de tristesse sur le visage, et Harry n'en fut pas sûr, mais peut-être aussi de tendresse. Il ne saurait dire. La brise d'automne continuait de souffler autour d'eux. Puis, Harry brisa l'ambiance et ils rentrèrent au château pour ne pas manquer le festin.
À peine Harry fut sortit de la Grande Salle, après avoir avalé quelques bouchées, car il n'avait pas très faim, qu'une voix derrière lui l'interpella.
- Tout va bien, Harry?
C'était le professeur Lupin qui sortait de la Grande Salle et qui le regardait d'un air inquiet. Harry acquiessa en hochant la tête.
- Tu es sûr, Harry? Tu sais, si tu as envie de parler...
- Merci professeur, mais tout va bien, fit Harry et sa bouche se tordit en un sourire plus ou moins convaincant.
Remus voulut ajouter quelque chose, mais les portes de la Grande Salle s'ouvrirent à nouveau et Snape apparut derrière eux.
- Lupin, dit-il froidement, dans mon bureau.
- ...
- Votre potion, ajouta-t-il l'air agacé sous le haussement de sourcil interrogateur du lycanthrope.
Ce-dernier eut alors un sourire reconnaissant pour son collègue.
- J'arrive dans un instant, Severus. Juste le temps de...
- Tout de suite, Lupin, le coupa-t-il d'un ton menaçant.
Les deux professeurs s'affontèrent du regard pendant quelques secondes, puis Remus afficha un air désolé à Harry. Puis pendant un quart de seconde, Harry croisa le regard noir de Snape en ayant l'impression d"être traversé aux rayons X. Puis, l'homme se détourna et disparut dans l'escalier menant aux cachots, Lupin sur ses talons. Harry ne perdit pas de temps et fila dans la tour de Gryffindor.
Il était seul dans le dortoir lorsqu'il y entra. Avec rage, il donna un bon coup de pied dans sa grosse valise, mais il ne réussit qu'à se cogner le gros orteil. Il sautilla jusqu'à la salle de bain et s'y enferma. Il ouvrit l'eau de la douche pour que les autres ne se posent pas de question si jamais ils revenaient. Il s'assit par-terre et des larmes de colère roulèrent sur ses joues. Il en avait marre de se faire demander s'il allait bien. Comment pouvait-il bien aller quand cette putain de prophétie dirigeait sa vie, le condamnant soit à mourir, soit à devenir un meurtrier? Comment pourrait-il continuer à sourire comme si de rien n'était, alors que tous ses efforts pour tenter de sauver les gens qu'il aimait n'avaient menés qu'à de lamentables échecs? Ne pouvant résister plus longtemps, Harry s'empara de sa lame dans l'armoire, sachant que c'était mal et qu'il ne devrait pas. Mais il était tellement seul... Mais plus encore, il n'avait aucune envie de parler. Il s'infligea une entaille, puis une autre et encore une autre. Il avait l'impression que sa souffrance ne partirait jamais. Il ne voulait pas que Lupin sache. Ses sanglots redoublèrent en pensant à ce qu'il dirait s'il voyait à quel point il était pathétique. Il les décevrait tous. Lupin, Dumbledore, les Weasley, Hagrid, Hermione, tous... Tout l'espoir qu'ils avaient mis en lui... S'en était trop qu'il ne pouvait supporter. Harry savait qu'il ne pourrait vaincre Voldemort. Il n'était qu'un simple garçon de seize ans contre le plus grand mage noir de tous les temps. Comment pouvaient-ils tous croire qu'il avait seulement une chance?
à suivre bientôt...
Harry se réveilla dès l'aube. Dans le dortoir, il entendait les ronfflements de Ron et de Neville qui semblaient être en pleine compétition. C'était samedi matin et Harry aurait aimé rester un peu plus longtemps au lit, mais il ne pouvait se rendormir. Il venait tout juste de rêver de la mort de Sirius et il avait l'impression que le rire glaçant et pétrifiant de Bellatrix Lestrange résonnait encore à ses oreilles, lui disant que tout était complètement de sa faute. Harry se leva sans faire de bruit et ouvrit la porte de la salle de bain. Pendant un moment, il resta penché au-dessus du lavabo, fixant son reflet dans la glace. Il avait l'air malade. Après avoir verrouillé la porte, il retira son haut de pyjama et observa son torse nu. Certaines des blessures et des marques laissées par son oncle étaient toujours là. Finiraient-elles par guérir? Son bras gauche était couvert de cicatrices qu'il s'était lui-même infligé. Pleurer ne le soulageait plus depuis longtemps.
Harry en avait assez de tous ces gens qui reposaient tout leur espoir sur lui. Comment pouvaient-ils s'attendre à ce qu'il sauve le monde? Il n'avait que seize ans. On croyait tous en lui et ils avaient tous tort. Car Harry était faible. Soit il devenait un meurtrier, soit il serait tué. Et comment pourrait-il tuer le plus grand mage noir qui est jamais existé?
Il n'avait pas d'avenir. Il était né pour vaincre Voldemort. Son avenir était Voldemort. Et il pensa à toutes ces personnes qui étaient mortes par sa faute, à commencer par son père, puis sa mère et finalement Cédric... et Sirius. Harry n'aurait donc jamais le droit d'aimer? Il mettait toujours en danger les gens qui comptaient pour lui... Il était seul. Complètement seul...
Une larme roula sur sa joue et atterit dans le l'évier. Et une fois de plus, il empoigna la lame qu'il cachait dans l'armoire et entreprit de se trancher la peau du bras. Des gouttes de sang d'un rouge effroyable tombèrent sur le carrelage blanc en même temps que ses larmes. Mais ce n'était pas son sang qu'il voyait couler. Pour lui, c'était sa douleur. Sa douleur de vivre...
Avec horreur, ses pensées se tournèrent vers Snape et ce qu'il savait à présent de lui. Il s'arrêta donc et reposa la lame de peur que Snape aperçoive cet instant dans sa tête lors de leur prochain cours d'occlumancie. Celui-ci était prévu pour lundi soir. Harry entendit Seamus grogner dans son sommeil. Il s'empressa de nettoyer son bras et le carrelage de la salle de bain avec un rapide recurvite. Puis, il decendit dans la salle commune en décidant de se changer les idées. Il pensa alors à Snape, se demandant pourquoi Voldemort l'avait appelé et ce qu'ils s'étaient dit.
Une bonne partie de la journée se passa entre les quatre murs de la bibliothèque. Hermione tenait à ce qu'ils fassent leurs devoirs, même si Ron ne cessait de ronchonner en regardant par la fenêtre, le ciel d'un bleu pervenche. Mais vers la fin de l'après-midi, lorsque Ron et Hermione avaient commencé à se chuchoter des mots doux, Harry, qui avait terminé ses travaux de métamorphose, eut la brillante idée de s'éclipser. Il sortit de la bibliothèque ayant l'idée de sortir prendre un peu d'air frais en faisant le tour du lac. En descendant vers la Grande Salle, il croisa Snape qui sortait des cachots. Son visage était impassible comme d'habitude et absolument rien ne laissait supposer qu'il avait eu une rencontre avec des Mangemorts la nuit dernière. Harry sortit du château et se retrouva sous le soleil éclatant. Le vent d'automne ébouriffait ses cheveux, mais la température était plutôt agréable. En se dirigeant vers le Lac Noir, il se rendit compte qu'il n'y serait pas seul. Draco Malfoy était assis au pied d'un arbre, observant l'étendue bleue devant lui. Harry s'approcha discrètement.
- Bonjour Malfoy.
- Salut Potter, répondit le Slytherin sans même se retourner.
Ses yeux se baissèrent alors vers le sol, l'air légèrement abattu. Harry s'assit à ses côtés. Il ne savait pas pourquoi, mais le fait d'être avec lui, lui était soudain devenu agréable. Un long silence paisible s'ensuivit où ils n'entendirent que le son de l'eau clapoter et les feuilles bruisser au-dessus de leurs têtes. Puis, Malfoy prit la parole.
- Ça te dirait le tour du lac, Potter?
Et sans attendre de réponse, il se leva et commença à marcher sur la grève. Harry le suivit, et tout naturellement comme ça, ils se mirent à parler de tout et de rien. Harry fut ravi de l'entendre dire que Madame Pince, la bibliothécaire du collège, était une vieille tordue.
- Il paraît qu'elle a un oeil sur Rusard, poursuivit le blond. Franchement! Qui au monde pourrait s'intéresser à ce misérable cracmol grincheux?!
Harry pouffa de rire.
- Même Snape est plus attirant et plaisant que lui! répondit-il sans vraiment réfléchir.
Malfoy rigola, puis esquissa un sourire en coin.
- Ah, mais le professeur Snape n'est pas aussi désagréable que tu le crois. Je le trouve amusant.
- Parle pour toi.
Malfoy se tut un instant avant de rajouter d'un air songeur:
- Alors, tu crois toujours que je suis un Mangemort, Potter?
Harry sourit. En effet, qu'est-ce qui ne lui disait pas que Malfoy jouait au gentil pour ainsi obtenir sa confiance et le mener droit à Voldemort? Lorsqu'il lui fit part de ses pensées, le Slytherin eut une moue de mépris.
- Et pourquoi voudrais-je faire ça?
- Parce que tu me détestes, répondit Harry soudain sérieux. Parce que j'ai envoyé ton père à Azkaban.
- Mon père a perdu son honneur. Il était un esclave au service de son maître, cracha Malfoy, la voix remplie de mépris, le regard vers les eaux sombres du lac.
Harry crut déceler dans son expression une pointe de tristesse quand il rajouta:
- Je n'ai pas sa marque, Potter, et je ne tiens pas à l'avoir. Mais si je l'a refuse, c'est moi qu'il tuera.
Harry réfléchit quelques instants. Il n'avait jamais vu les choses de cette façon. Lui et Malfoy avait le même avenir: tuer ou être tué.
- Va voir Dumbledore et explique lui ce qui se passe, dit vivement Harry.
Malfoy resta silencieux. C'était contre son honneur. Mais plus important, il craignait les représailles contre sa famille. Et puis, il ne voulait pas qu'on l'écarte pour le protéger. Il voulait affronter ses problèmes pour montrer à son père que le fait qu'il refuse la marque ne signifiait pas pour autant qu'il était un lâche.
- Que vas-tu faire? demanda Harry au bout d'un moment de silence.
- Je vais me battre, Potter, qu'est-ce que tu crois? C'est ce que tu aurais fait à ma place, non?
Harry se plaça alors devant Malfoy et lui tendit sa main. Malfoy l'observa d'un air méfiant, puis après une courte hésitation, il prit la main de Harry et la serra dans la sienne.
- Cette même poignée de main que j'ai refusé, il y a six ans, sourit Harry.
Les lèvres de Malfoy s'étirèrent en un sourire éclatant... et franc.
- Ce n'est pas exactement la même... murmura-t-il.
Harry baissa soudain le regard.
- Je dois le tuer, Malfoy.
Il ne savait pas pourquoi il lui disait ça, mais il se sentit alors soulagé d'un énorme poids.
- Quoi? fit le blond, l'air incertain.
- Je dois le tuer, répéta Harry. Il a tué mes parents. Je dois les venger.
Malfoy ne répondit rien, mais la lueur qu'il apercevait dans son regard lui montrait qu'il comprenait parfaitement ce que Harry ressentait.
- Je n'arriverai jamais à le vaincre, souffla Harry.
L'intensité de son regard le frappa soudain. Gris, comme un ciel en pleine tempête... Malfoy se rapprocha et sourit en posant une main sur son épaule.
- S'il est si puissant qu'il le prétend, alors pourquoi fait-il faire tout le sale boulot à ses Mangemorts?
Harry esquissa un mince sourire. Il voyait bien que Malfoy tentait de le rassurer. Jamais il n'aurait pu s'attendre à ça de lui.
- Parce qu'il est lâche, souffla Harry sombrement.
Malfoy l'observait toujours, un air de compassion mêlé de tristesse sur le visage, et Harry n'en fut pas sûr, mais peut-être aussi de tendresse. Il ne saurait dire. La brise d'automne continuait de souffler autour d'eux. Puis, Harry brisa l'ambiance et ils rentrèrent au château pour ne pas manquer le festin.
À peine Harry fut sortit de la Grande Salle, après avoir avalé quelques bouchées, car il n'avait pas très faim, qu'une voix derrière lui l'interpella.
- Tout va bien, Harry?
C'était le professeur Lupin qui sortait de la Grande Salle et qui le regardait d'un air inquiet. Harry acquiessa en hochant la tête.
- Tu es sûr, Harry? Tu sais, si tu as envie de parler...
- Merci professeur, mais tout va bien, fit Harry et sa bouche se tordit en un sourire plus ou moins convaincant.
Remus voulut ajouter quelque chose, mais les portes de la Grande Salle s'ouvrirent à nouveau et Snape apparut derrière eux.
- Lupin, dit-il froidement, dans mon bureau.
- ...
- Votre potion, ajouta-t-il l'air agacé sous le haussement de sourcil interrogateur du lycanthrope.
Ce-dernier eut alors un sourire reconnaissant pour son collègue.
- J'arrive dans un instant, Severus. Juste le temps de...
- Tout de suite, Lupin, le coupa-t-il d'un ton menaçant.
Les deux professeurs s'affontèrent du regard pendant quelques secondes, puis Remus afficha un air désolé à Harry. Puis pendant un quart de seconde, Harry croisa le regard noir de Snape en ayant l'impression d"être traversé aux rayons X. Puis, l'homme se détourna et disparut dans l'escalier menant aux cachots, Lupin sur ses talons. Harry ne perdit pas de temps et fila dans la tour de Gryffindor.
Il était seul dans le dortoir lorsqu'il y entra. Avec rage, il donna un bon coup de pied dans sa grosse valise, mais il ne réussit qu'à se cogner le gros orteil. Il sautilla jusqu'à la salle de bain et s'y enferma. Il ouvrit l'eau de la douche pour que les autres ne se posent pas de question si jamais ils revenaient. Il s'assit par-terre et des larmes de colère roulèrent sur ses joues. Il en avait marre de se faire demander s'il allait bien. Comment pouvait-il bien aller quand cette putain de prophétie dirigeait sa vie, le condamnant soit à mourir, soit à devenir un meurtrier? Comment pourrait-il continuer à sourire comme si de rien n'était, alors que tous ses efforts pour tenter de sauver les gens qu'il aimait n'avaient menés qu'à de lamentables échecs? Ne pouvant résister plus longtemps, Harry s'empara de sa lame dans l'armoire, sachant que c'était mal et qu'il ne devrait pas. Mais il était tellement seul... Mais plus encore, il n'avait aucune envie de parler. Il s'infligea une entaille, puis une autre et encore une autre. Il avait l'impression que sa souffrance ne partirait jamais. Il ne voulait pas que Lupin sache. Ses sanglots redoublèrent en pensant à ce qu'il dirait s'il voyait à quel point il était pathétique. Il les décevrait tous. Lupin, Dumbledore, les Weasley, Hagrid, Hermione, tous... Tout l'espoir qu'ils avaient mis en lui... S'en était trop qu'il ne pouvait supporter. Harry savait qu'il ne pourrait vaincre Voldemort. Il n'était qu'un simple garçon de seize ans contre le plus grand mage noir de tous les temps. Comment pouvaient-ils tous croire qu'il avait seulement une chance?
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Lucius Malfoy- L'Être Parfait
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Date d'inscription : 13/08/2007
Personnage
Maison: Slytherin
Études: Septième année
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