Chapitre 3
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Chapitre 3
Chapitre 3
Deux semaines s'étaient écoulées depuis la rentrée et Potter avait toujours l'air aussi vulnérable. Il touchait à peine à son assiette durant les repas et Severus était convaincu qu'il ne dormait pas depuis plusieurs jours. En classe, l'enfant avait presque l'air d'un zombie. Son teint était grisâtre et son regard, vide et absent. Le professeur se demandait pendant combien de temps encore le directeur allait-il laisser le gamin se détériorer de la sorte. Ce n'est pas qu'il s'inquiétait pour Potter. Non! Mais tout de même. Il n'était qu'un enfant.
Le maître des potions fut tiré de ses pensées par une explosions assourdissantes. Il se retourna vers sa classe, pestant contre le premier année qui venait de faire sauter son chaudron. Stupide Hufflepuff! Le faisaient-ils tous exprès pour le faire sortir de ses gonds? Après avoir offensé l'élève jusqu'aux larmes, donné une retenue, imposé un devoir de trois rouleaux de parchemin sur comment réussir une potion contre les furoncles et terrorisé la moitié de la classe, il commença à se sentir mieux. Bon, ce n'était pas tout compte fait une si mauvaise journée. À midi, il entra dans la Grande Salle, non s'en avoir jeté un regard à glacer d'effroi un Détraqueur sur la table des Hufflepuff, et cela tout en ayant remarqué l'absence de Potter à la table des Gryffindor.
Après s'être restitué convenablement pour être fin prêt à torturer ses élèves dans les profondeurs des cachots, Severus se dirigea vers son bureau à grandes enjambées. Il lui restait encore une heure avant son prochain cours. Lorsqu'il arriva devant son bureau, son regard se posa soudain sur un petit rouleau de parchemin coincé sous la porte. Il le prit, le déroula et reconnut l'écriture fine et penchée du directeur.
Severus,
Il me ferait grandement plaisir de vous accueillir de soir dans mon bureau aux alentours de 19 heures si vous n'y voyez aucun inconvénient. J'aurais un sujet important à aborder avec vous. En espérant que vous passez un bon trimestre.
Cordialement, Albus Dumbledore.
P.S. Menthe givrée
Severus se renfrogna. Quand le directeur le demandait dans son bureau, c'était rarement pour de bonnes nouvelles. Il posa le mot du vieil homme sur son bureau où il s'installa en sortant une pile de parchemins qu'il commença à corriger. Mauvais... Médiocre... Lamentable... Après avoir bourré une vingtaines de copies de ses ratures et de ses corrections à l'encre rouge, il déposa sa plume et se massa les tempes. Un instant plus tard, il afficha son air le plus glacial et sortit donner son cours aux élèves de cinquième années.
Le reste de la journée fut totalement exécrable. Pour la deuxième fois aujourd'hui, un incompétent avait fait exploser sa potion, éclaboussant la moitié de la classe dont Snape lui-même. Il dût par conséquent passer au moins trois quarts d'heures à l'infirmerie avec une bande de Ravenclaw et de Gryffindor survoltés, affublés de pustules violettes et odorantes sur les endroits où la potions les avait atteint. Lorsqu'il avait enfin put retourner à son bureau dans le milieu de l'après-midi, le nez dans un état normal, il avait aperçut une boîte de chaudrons en chocolat au pied de sa porte. Il crut deviner d'où ils pouvaient bien provenir. Dans tout Poudlard, une seule personne se permettait d'oser lui offrir des friandises; Pansy Parkinson. Un frisson d'horreur le secoua. Ce que cette fille pouvait être exaspérante! Encore pire que Miss-je-sais-tout! Umm... Enfin, non, peut-être pas. Il se débarassa de la boîte de chocolat sans même y toucher. Qui sait ce qu'elle avait bien pu manigancer? Elle ne s'imaginait quand même pas qu'il allait tomber dans le panneau et qu'il dévorerait ses chocolats un par un devant un bon feu de cheminée? Cette idée le révulsa au plus haut point et comme si tout cela n'était pas suffisant, il avait dû s'assurer que le loup-garou boive sa potion à l'heure convenue comme s'il était une mère surveillant sa progéniture.
Aussitôt après le festin, Severus Snape entra dans son bureau en se soulageant à l'idée que la rencontre avec le directeur ne pouvait pas être pire que tout ce qui s'était produit aujourd'hui. Severus entra sous la douche et se détendit aussitôt en sentant l'eau brûlante couler sur tout son corps. Son visage se décrispa et une expression paisible que personne ne connaissait, sauf peut-être Dumbledore, adoucit ses traits.
Lorsqu'enfin il se présenta devant la gargouille de pierre une heure plus tard, son anxiété le reprit. Que lui voulait le directeur?
- Menthe givrée, dit-il d'une voix grinçante.
Aussitôt, la statue pivota sur elle-même et un escalier en colimaçon le conduisit jusqu'au bureau du directeur. Severus cogna trois coups secs à la porte, et à l'intérieur, la voix de Dumbledore l'autorisa à entrer. Severus franchit le pas de la porte et le vieil homme à la barbe argentée l'invita à s'asseoir sur la chaise devant son bureau. Le directeur avait l'air joyeux et ses yeux bleus pétillaient derrière ses lunettes en demi-lune.
- Bonsoir Severus!
- Bonsoir Monsieur.
- Un caramel? demanda le directeur en lui tendant un bol rempli de ces friandises sucrées.
Severus refusa.
- Vous prendrez bien une tasse de thé? reprit Dumbledore en déposant une tasse pleine d'un liquide fumant devant lui.
Severus n'y toucha pas. Il avait toujours horreur de la manière dont prenait le directeur pour le faire languir. Il avait l'impression que le vieillard prenait un plaisir sadique à l'énerver ainsi. Dumbledore leva lentement sa tasse de thé et but quelques gorgées du liquide brûlant. Severus craqua.
- Quel est donc ce sujet dont vous vouliez me faire part? demanda-t-il de son ton le plus froid.
Le directeur déposa sa tasse de thé et un sourire rempli de malice éclaira son visage. C'était visiblement ce qu'il attendait. Severus serra les poings sur les accoudoirs de sa chaise. Il sentait qu'il devrait s'armer de patience.
- Bien Severus, commença Dumbledore sur le ton de la conversation, j'ai toujours eu confiance en votre jugement, votre volonté et en vos capacités également.
Dumbledore prenait son temps et pesait ses mots. Severus devinait qu'il était sur le point de lui confier une tâche ingrate qu'il lui serait sans doute impossible de refuser.
- C'est pourquoi j'aimerais, poursuivit le directeur, que vous repreniez les leçons d'occlumancie que vous aviez commencé l'an dernier avec le jeune Monsieur Potter.
Severus sentit son sang se glacer dans ses veines. Il avait dû mal entendre. Ou bien Albus se moquait de lui.
- Très amusant, Monsieur, fit-il les lèvres plus pincée que jamais en buvant une gorgée de son thé.
- Je suis on ne peut plus sérieux, Severus. Je ne crois pas avoir à répéter ce que serait les conséquences si jamais Voldemort parvenait à maîtriser et à contrôler les pensées du garçon.
Dumbledore lui lança un regard par-dessus ses lunettes en demi-lune et Snape s'ébouillanta. C'était un vrai cauchemar! Tenter d'enseigner quoi que ce soit à ce garçon gonflé d'importance était totalement impossible. Il était hors de question qu'il gaspille encore son temps et son énergie à supporter la présence supplémentaire de ce garçon arrogant. Le fils de James Potter, le pire salaud que le monde sorcier ait pu porter.
- Monsieur, je croyais vous avoir dit que... tenta-t-il, la voix un peu raide.
- Je vous fait entièrement confiance, Severus. Je crois que vous devriez donner à Harry une seconde chance. Vous l'avez peut-être jugé un peu trop prestement selon vos anciens préjugés.
Le visage de Snape se crispa. Après quelques secondes de silence, il lança:
- Vous croyez que ce soit la meilleure solution, Monsieur, que d'imposer ma présence au garçon? Je doute qu'il ait pu échapper à vos yeux que l'enfant ne se porte pas très bien depuis la rentrée.
- Il a perdu son parrain, Severus. Le seul qui fut presque un père pour lui. Bien sûr, je ne m'attends pas à ce qu'il soit en excellente forme.
Avant que Severus ne puisse placer un mot, Dumbledore ajouta:
- Quoi qu'il en soit, Severus, pour en revenir à l'occlumancie, je suis persuadé que vous êtes le mieux disposé à lui enseigner cette discipline. Encore une fois, j'ai confiance en vous.
Et à ce moment, Snape sut qu'il n'y avait aucun échappatoire possible. Cette fois encore, le directeur ne lui avait pas donné le choix.
- Sur ce, poursuivit ce-dernier, l'air satisfait et le regard pétillant de malice, je vous remercie grandement d'avoir accepté.
Pour toute réponse, Snape émit un grognement. Puis, le directeur se leva, le sourire aux lèvres et Snape sut alors qu'il était temps de prendre congé.
- J'irais bien prendre un verre chez Mme Rosmerta! ajouta Dumbledore d'un ton joyeux. On dit que son hydromel est d'excellente qualité. Me feriez-vous l'honneur de vous joindre à moi?
- Peut-être une autre fois, Monsieur, répondit Severus d'un ton amer, le teint cireux.
Puis, il se leva et avec un dernier regard vers le directeur, il sortit du bureau et descendit vers les cachots. Il referma la porte de ses quartiers avec rage. Il pouvait dire que le directeur l'avait bien embobiné cette fois! Ce n'était qu'un vieux fou manipulateur sadique! Snape s'appuya sur son bureau et respira profondément en tentant de se convaincre que ces leçons ne pouvaient tout de même être si pire que ça. Au moins, il pourrait toujours critiquer et rabrouer le gamin lorsqu'il s'en sentirait l'humeur. C'était toujours ça. Cette perspective soulagea pour le moins sa colère.
Lucius Malfoy- L'Être Parfait
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