Sirius est beau.

Enfin, l'été s'achevait. Pas que je n'aime pas passer mes journées à jouer au Quidditch tout seul et à flirter avec les jolies filles, balais en main, non. Simplement, je crois que les maraudeurs me manquent. Pas besoin de dire que Sirius me manque un tant soit peu plus que les autres.
Après deux mois à additionner les conquêtes, je commence à trouver le jeu un peu trop facile. Vivement un exploit plus difficile à relever, comme terminer notre carte de Hogwarts ou encore trouver un bon piège pour Snivellus [Coucou Remus].

Je me lèves, dit au revoir à mes parents, leur promet d'être sage (tout en croisant les doigts, bien sûr) et prend mes valises.
«Locomotor Barda»
Et toutes ma valises ma suivent bien gentiment jusqu'au Magicobus où je retrouve -avec délectation- mon Sirius. Après une accolade de retrouvaille, nous nous assoyons en attendant Peter qui, comme à son habitude, trépigne d'impatience en avançant dans le Magicobus.
«C'est bon de vous revoir les gars!»

Durant tout le trajet, je raconte mon fabuleux été et mes nombreuses aventures amoureuses à mes amis pendant qu'ils font semblant d'écouter, bien que je soupçonne Peter de réellement écouter. Une fois devant la plate-forme 9 3/4, nous passons à tour de rôle et cherchons Remus des yeux. C'est évidemment moi, avec mes yeux d'attrapeur au talent incomparable, qui le remarque en premier.
Encore en train de lire, celui-là. Pas étonnant qu'il ne se fasse pas de copines.

Je cours vers lui, Sirius à mes côtés et Peter loin derrière. Il manque d'exercise physique, lui. Une fois qu'il a rangé son livre, je m'ébouriffe les cheveux (pas que je veux parraître décontracté, seulement, je ne veux pas ne pas avoir l'air décontracté) et je commence à lui raconter mon incroyable été devant Sirius et Peter qui, à mon étonnement, n'ont pas l'air trop découragé. C'est ensuite au tour de Sirius de raconter son été, suivit de Peter. Finalement, Moony chéri nous raconte en quelques phrases que son été a été ennuyant et nous rentrons dans le train.



Comme toujours, Sirius tente d'être meilleur que moi. Ce n'est pas agaçant, je comprends qu'il aimerait bien ne pas être derrière moi pour une fois, mais j'ai trop une tête de mûle pour le laisser gagner. Que voulez-vous, je suis simplement plus doué et entêté que lui.
Donc, quand il prend une poignée de ces bonbons infâmes, j'en prends un paquet complet afin de lui prouver ma supériorité. J'en conviens, c'était une très mauvaise idée, surtout si l'on sait que dans la boîte, il devait bien y en avoir cinq ou six au vomi, deux aux poubelles et une dizaines d'autres avec des goûts incroyablement bons -mais qui ne se mélange pas au vomi-. Avec beaucoup de difficulté, je déglutit jusqu'à ce que je réussisse à faire passer le tas de dragés dans ma gorge.
C'était l'un des moments les plus pénibles de ma pauvre vie.

Enfin l'école! Pas que je sois quelqu'un de studieux, loin de là, mais je déteste ma famille et j'ai bien faillit craquer cet été. Mes parents ont tout fait pour être le plus insupportables possible avec moi. J'en ai marre d'eux.. Je crois que s'ils venaient à mourir ça ne me dérangerait même pas. C'est donc de bonne humeur que je suis sorti de la maison des Black, claquant la porte très fort au passage juste pour énerver ma mère, agitant en même temps ma baguette pour attirer le magicobus. Je n'ai pas peur que ma mère me punisse, elle ne peut pas me lancer un Doloris juste avant que j'entre à Hogwarts et j'en profite le plus possible. Mon frère, Regulus, ne vient pas avec moi. Mon père a décidé de le reconduire lui-même à l'école. Il n'a pas fait ça pour moi depuis ma première année. Je secouai la tête, de façon à évacuer ce genre de pensées. Je ne veux pas penser à Regulus, je ne veux pas penser à Walburga, je ne veux pas penser à Orion. Je veux entrer dans le magicobus et retrouver James, Remus et Peter. Ils m'ont tellement manqué pendant l'été.

Le bruit sourd de roues qui crissent sur l'asphalte mouillée me fait tourner la tête. Le magicobus se dresse devant moi, toujours aussi impressionnant et.. violet. La porte s'ouvre rapidement et j'entre dans le bus, saluant au passage le jeune chauffeur que je connais bien puisque je prends souvent le magicobus pour aller chez l'oncle Alphard. C'est avec soulagement que je dépose mes bagages par terre, j'ai décidé de m'assoir à l'arrière du véhicule. C'est toujours très drôle parce que c'est à cet endroit que les fauteuils se déplacent le plus dans les virages. Environ cinq minutes après mon entrée, je suis rejoint par mon meilleur ami James et par Peter. Je sais que je me répète, mais ils m'ont tellement manqué! Pendant le reste du trajet jusqu'à la gare, j'écoute silencieusement Jamesie qui raconte son été. Je ne peux empêcher mes yeux de s'assombrirent en pensant au mien, il a été désastreux.

Finalement, le bus magique [1] s'immobilise et je descends, mes valises suivant derrière moi. Une fois devant le Hogwarts Express, on se met tous ensemble à chercher Remus. Comme d'habitude, c'est James qui le repère le premier. J'écoute, non sans un petit soupir, James raconter son été une deuxième fois, puis c'est à mon tour. Je prend le temps de leur raconter les coups pendables que j'ai fait à Lucius et Narcissa ainsi que l'attitude de mes parents vis-à-vis de moi. Évidemment, je passe outre les doloris et la conversation avec Regulus mais je sais que James n'est pas dupe. Le regard qu'il m'envoie à la fin de mon récit me le prouve. Je ne peux vraiment rien lui cacher. Il m'en reparlera surement ce soir, dans la tranquillité de notre dortoir. Mon meilleur ami est le seul à qui j'ose raconter tout ce qui se passe chez moi. Même Andromeda et Alphard en savent moins que lui.



Comme toujours, James tente de prouver qu'il est meilleur que moi. Ce qu'il peut être idiot parfois ! Je dois avouer que c'est vraiment trop drôle de le voir avaler toutes ces dragées. Heureusement, je suis entêté mais pas idiot. Enfin.. La plupart du temps. Et comme je n'ai pas envie de vomir l'intégrale de ce que je vais boire et manger au banquet je n'essaie pas de faire mieux que James, lui concédant volontiers la victoire. Je tend la main vers le tas de bonbons qui se trouve sur la banquette, tout près de Peter et je me saisi d'une plume en sucre. J’ai toujours adoré les plumes en sucre.
En attendant d’arriver à Hogwarts, et vu le silence qui semble s'éterniser, je finis par me décider à entamer une nouvelle conversation :
-Alors James, toujours convaincu que tu arriveras à séduire Lily ? Je demande, avec un sourire.

[1]: J'ai pas pu m'empêcher de le mettre.. Délire perso.. xD

[Origine : Troisième Wagon]

La jeune fille à mes côtés, ne semblant pas apprécier ma présence plus qu’il le faut, tend son bras afin de me serrer presque chaleureusement la main, se présentant comme étant une certaine Heike Claws. Après m’avoir brièvement remercié d’avoir chassé ces trois imbéciles, nous discutons brièvement quelques instant. Apparemment, aucun n'a rien de bien bien pertinent à dire. Je finis donc par lui souhaiter un bon trajet et quitte le compartiment, ne jugeant pas nécessaire de rester là plus longtemps. Il faut dire que je ne vois pas de raisons de rester avec cette fille alors que je dois rejoindre les autres préfets, ce qui est loin de me faire plaisir.

Mais, à bien y penser, je ne suis sans doutes pas forcé d’y aller. Après tout, personne ne m’a jamais spécifié que j’étais obligé de rejoindre ce compartiment. Non pas que j’aie à l’esprit de déplaire à mes « égaux », mais je doute qu’il serait sage de laisser mes chers compagnons seuls, sans surveillance. Merlin sait toutes les bêtises qu’auraient faites James et Sirius si je n’avais été là! Enfin, bien sûr, ils en font toujours, mais si je n’avais pas insisté quelques fois pour leur dire de ne pas faire certaines choses, ils auraient peut-être été renvoyés. Dumbledore ne m’a pas nommé préfet pour rien, c’était bien entendu dans le but d’essayer de faire régner un peu l’ordre parmi les Maraudeurs. Malheureusement, il m’est impossible de toujours les empêcher d’enfreindre les lois et, même si je n’ai guerre envie de déplaire au proviseur, il m’arrive de faire partie des plans douteux de mes camarades, et ce plutôt fréquemment. Il faut dire que je tiens peut-être un peu trop à eux, ce qui m’empêche de leur mentionner parfois qu’ils vont peut-être un peu trop loin.

Je décide donc de retourner vers le compartiment de ces derniers, allant m’asseoir de nouveau exactement où j’étais assis quelques instants plus tôt.

« Remus, tu ne devais pas rejoindre le compartiment des préfets? me demande Peter.
- On ne m’en voudra sûrement pas de vouloir garder un œil sur vous, je réplique avec un rire discret. »

Je saisis une Chocogrenouille et en ouvre l’emballage, et me fais un plaisir de mordre dans cette délicieuse sucrerie. Que voulez-vous, depuis mon jeune âge j’adore le chocolat, et il n’y a rien à y faire, je suis persuadé que cela me suivra jusqu’à la fin de mes jours.

« J’ai manqué quelque chose? »

D’accord, je suis peut-être parti à peine quelques minutes, mais cela suffit amplement à ces trois-là pour prévoir une nouvelle façon d’enfreindre le règlement de Hogwarts ou encore d’en faire voir de toutes les couleurs à Snape. Tout de même, bien que je n’aime pas particulièrement ce dernier, ils devraient peut-être le lâcher un peu.

Je sors un livre de ma valise, plus précisément celui que nous verrons tout au court de l’année durant nos cours de Métamorphose, et en feuillette distraitement les pages. N’ayant pas eu grand-chose à faire de mon été, j’ai eu le temps de jeter un œil à tout mes manuels de façon à ne pas arriver en cours et ne rien savoir du tout sur le sujet qui sera abordé. Par contre, je suis prêt à parier toutes mes friandises que James n’a pas ouvert aucun de ses manuels. Mais bon, on l’aime comme ça, notre cher Prongs!

N’ayant aucun envie de lire – ma foi, chose qui arrive rarement, je dois l’admettre – je prends ma valise et range soigneusement mon bouquin entre un autre de ses congénères et mon agenda personnel. Mon agenda. Ça me fait penser que la pleine lune est dans deux semaines déjà. Aïe. Je ne comprends toujours pas pourquoi mes amis s’acharnent à m’accompagner durant ces nuits atroces, mais je leur en suis grandement reconnaissant d’ailleurs. Mais je préfère ne pas penser à ma future transformation pour le moment et me contentes d’imiter Sirius et de me saisir également d’une plume en sucre.

Tout va bien, je trouve Peter un peu exubérant, mais ça va. Je me remets doucement mais sûrement de ma presque-indigestion de dragées pendant que Wormtail glousse à force d'entendre tous les ragots que Sirius lui raconte. Puis, sans crier gare, il me lance:

«Alors James, toujours convaincu que tu arriveras à séduire Lily ?
-Qu'est-ce que tu crois? Prongs ne se laisse pas démoraliser pour un oui ou pour un non. Je suis certain que d'ici les vacances de Noël, nous serons ensemble.»

Pourtant, je ne crois pas avoir eu l'air parfaitement convaincu. En fait, ce à quoi je pensais pendant qu'un flot de paroles sortaient de ma bouche se résumait en une phrase bourrée de compléments: Est-ce Padfoot me demande cela pour savoir si je suis accroché à Lily et qu'il aimerait bien tenter sa chance avec moi si je ne le suis pas, parce que je crois que si c'est le cas j'aimerais bien qu'il la tente, sa chance?

«Et toi, Padfoot, tu comptes te trouver une fille, pour Halloween? Je te préviens, si c'est Lily,je demande au gros poilu de te filer une râclée!»

Évidemment, c'était une blague. Peter a semblé hésité pendant une seconde, puis a soupiré de soulagement en comprenant que ce n'était qu'une blague. Pour ma part, le voir si incertain me fait rire au plus haut point, tellement que j'en ai mal aux côtes.

Peu de temps après, mon rabat-joie favori entre de nouveau dans la pièce, visiblement pas à l'aise avec ses nouveaux copains préfets.
Imaginez la surprise lorsque je le vois, à ma grande horreur, ouvrir un livre scolaire -il a du goût quand même, il a choisit celui de métamorphose-.

Enfin, Moony, tu sais très bien qu'il est inutile d'étudier la métamorphose!

Sachant parfaitement qu'une telle argumentation le laisserait de glace, je préfère me taire et attendre qu'il finisse de lire en pensant à tous les tours que Padfoot et moi pourrions jouer à Snape.

Une pluie de poulet dans son lit? Une invasion de rats dans sa soupe au souper? Nah, Wormtail va faire la tête... une beuglante pour avoir embrasser un garçon?

-Non! Ce n'est pas mal d'embrasser un garçon, Prongs.
-Oui, un peu quand même...

Perdu dans mes pensées, je met un certain temps à remarquer que Remus a rangé son livre.

«Bon, tu le connais déjà par coeur, ton bouquin?»

En un sens, je suis presque soulagé de voir que James n’a pas oublié Lily durant les vacances, mais dans un autre sens, cela n’aurait pas été une mauvaise chose non plus. Bien que cela me ferait extrêmement plaisir de voir ces deux-là ensembles, je ne voudrais pas voir mon ami faire une dépression car il n’arrive pas à mettre la main dessus. Parce que, logiquement, s’il déprime, c’est moi qui serai obligé d’aller discuter avec lui pour tenter de lui remonter le moral.

Comme je m’y attendais, James semble consterné de voir que je suis en train de lire, un manuel de classe en plus. Bien sûr, cette idée ne lui aurait jamais effleuré l’esprit, lui. Qu’y a-t-il de mal à vouloir connaître un peu à l’avance les notions que l’on aura à apprendre? Ce n’est pas parce que certain sont satisfaits de n’avoir qu’un A qu’il en va de même pour tout le monde. Non pas que je veux faire mon intello rabat-joie – bien que James ait souvent tendance à me faire croire que je le suis – cela ne me déplaît pas d’obtenir un O à un exam.

« Bon, tu le connais déjà par cœur, ton bouquin? »

Bien sûr, Sirius échappe un rire discret à cette réplique, tout comme Peter. Plutôt que de répondre, je me contente simplement de lui tirer la langue comme le ferait un gamin de quatre ans. Je regarde parmi la pile de friandises, et constate que je viens d’engloutir – car manger ne serait pas le terme exacte – la dernière plume en sucre. N’ayant justement pas eu une ration suffisante de sucre, je m’étire et vole sans aucun gêne la plume non-terminée des mains de Sirius. Que l’on ne se moque pas de ma passion pour les livres, bon !

« Tu sais James, j’espère vraiment que vous allez finir ensemble, Lily et toi. »

Et je suis bien sincère en disant cela car, malgré ses nombreux défauts, Prongs est tout de même un bon garçon, et s’il aime vraiment Evans, et bien je lui souhaite de finir par mettre le grappin dessus. Et puis, de toute façon, je suis certain que cela ne tardera pas. Je ne m’inquiète pas du tout pour James et Sirius, en fait. Padfoot lui a un succès fout avec les dames, et James a également beaucoup de charme. Peter aussi d’ailleurs, est tout de même un gentil garçon charmant. Quant à moi eh bien… je suis moi.

C’est tout de même normal, après tout, de souhaiter le bonheur de ses meilleurs amis, non ? Ils sont à peu près tout ce que j’ai, et Merlin sait que, même si je ne le démontre pas souvent, je tiens sans doute plus à eux qu’ils ne le croient. Malgré nos légères querelles, je sais bien qu’ils ne me laisseront pas tomber de si tôt. Enfin, je l’espère.

« Tu sais James, j’espère vraiment que vous allez finir ensemble, Lily et toi.
-Finir ensemble? Tu rigoles? Elle est sympa, c'est bien évident, mais de la à finir ma vie avec elle, tout bedonnant en me remémorant les meilleurs moment que j'ai passé avec les Maraudeurs, alors ça non!»
Je reconnais bien là Remus: toujours idéaliste à souhait. Le pire, c'est que je crois qu'il est sincère en me disant ça. À notre âge, notre principal soucis devrait être la lutte contre l'acnée et les filles -bien que je n'aie pas d'acnée, je plains les pauvres sorciers qui en sont affecté-, comme Sirius par exemple.
Remus lui, semble toujours trop vieux pour son âge. À toujours philosopher et positiver, il va me rendre dingue. Il ne pourrait pas voir la vie au jour le jour, un peu? Ce n'est pas que je veux le changer, bien au contraire. J'ai besoin de lui pour m'assurer que ce que je fais est interdit: transgresser les lois, c'est plus amusant quand on en est conscient.

Bien que Padfoot ne semble pas se vexer de se faire voler sa plume en sucre, je ne peux m'empêcher de passer un commentaire au sujet de ce qui semble être une nouvelle dépendance de notre Lupinou.
«Mais tu deviens accro à ces trucs, mon loup?»
À ces mots, Remus me lance un regard noir. Je crois qu'il a vraiment peur que quelqu'un découvre son secret. Je devrais probablement faire plus attention, mais il n'y a que nous dans la cabine.
«Tu as peur que quelqu'un découvre ton terrible secret, Moony? Ou alors c'est parce que c'est le surnom que te donne ta copine! Allez, avoue!»
J'ai beau toujours le pousser, je n'arrive pas à l'envoyer sur le chemin du plaisir suave et de la débauche. Mon pauvre Lupin reste aussi sobre qu'il le peut pour étudier ses bouquins et suçoter sa plume en sucre.

Voyant que Remus n'était pas réceptif à mon sens de l'humour, je me retourne vers Sirius. Un sourire en coin, je le regarde absorbé dans sa conversation qui semble parfaitement amusante, mais à laquelle je n'ai nullement envie de participer.
Je préfère fixer Sirius en comptant sur mes doigts les bons et les mauvais côtés de son physique. J'arrive au score de 8-2, ce qui me met atrocement mal à l'aise en sachant que j'aime quatre fois plus de choses sur son corps que je n'en aime pas.
Et si Moony remarque que tu le fixes depuis tout à l'heure, tu as une excuse, monsieur le génie?
Aussitôt, je me retourne vers lui. A t'il remarqué?

James a parfois le don de me mettre furax. Lorsqu’il m’appelle haut et fort « mon loup », par exemple. Il ne comprend donc pas qu’il devrait peut-être essayé de faire un peu plus attention? D’accord, nous sommes seuls dans la cabine, mais si quelqu’un avait dû passer devant celle-ci, il aurait très bien pu l’entendre. Parfois, j’ai l’impression que, pour lui, mon secret est quelque chose de très banal. Comme un simple petit secret que nous cachons tous. Ce gars-là va causer ma perte, je vous le dis.

« Ou alors c'est parce que c'est le surnom que te donne ta copine! Allez, avoue! »

Je roule les yeux au ciel, exaspéré par une telle réplique. Il me semble que depuis le temps, James devrait savoir que je n’ai pas de copine et en ai jamais eu, d’aussi loin que je me souvienne. Les filles ne m’intéressent simplement pas. Non pas que je sois gai, du moins pas à ce que je sache, mais c’est simplement qu’elles ne sont pas mon centre d’attention. Et puis, j’ai d’ailleurs beaucoup de difficulté à m’imaginer en couple, tout d’abord pour la simple et bonne raison que je suis un loup-garou. Il faudrait être fou pour vouloir passer sa vie avec un lycanthrope. Et, contrairement à notre cher Padfoot, je ne vois pas le plaisir d’aller draguer les filles du lycée pour les jeter une semaine plus tard. Remus Lupin n’accorde pas d’attention aux jolies demoiselles, ce n’est pas un secret.

Parlant de secret, j’ai comme l’impression que Prongs me cache quelque chose depuis longtemps déjà. En fait, cela fait un bon moment que je me doutes qu’il y a un je-ne-sais-quoi qu’il ne veut pas m’avouer, mais tout de même, cela me désole un peu de savoir qu’il me cache quelque chose. C’est moi où depuis plusieurs secondes déjà il reluque Sirius? Non, je dois rêver, Peter l’aurait sans doutes remarqué sinon. Quoi que…

Il faudra que je lui parle, à celui-là. Je voudrais bien le faire maintenant, mais malheureusement, c’est impossible. Et puis je sais déjà que, comme à chaque fois, il refusera catégoriquement de me dire quoi que ce soit. Je me contentes de le fixer, fronçant les sourcils, n’écoutant qu’à moitié ce que disent Sirius et Peter.

Remus fait une drôle de moue. Aurait-il remarqué que je regarde Sirius, la bave au coin de la bouche? Non sûrement pas. Probablement que Padfoot a encore fait une blague idiote et que Moony s'en exaspère.
Reste que j'ai un doute sur lui. Il voit souvent beaucoup plus de choses qu'il ne le laisse croire. Peut-être a t'il détecté un indice infime de mon...bégin pour Black?

«Uhm, Moony, je crois qu'il faudrait parler. Pettigrew et Black n'ont rien à t'apprendre sur les sorts de charme, n'est-ce pas?»

Bon, c'était une excuse totalement bidon, puisque de toute façon, leur conversation semblait se diriger vers la couleur du nouveau pyjama de Peter. Je ne crois pas que Remus tienne particulièrement à en apprendre plus à ce sujet non plus.

Sans poser de question, Lupin me suit hors du compartiment. À ma grande réjouissance, il n'y a personne qui traîne dans les environs, même si je soupçonne que Remus aurait pu abuser de son titre de préfet pour envoyer tout le monde dans leur compartiment respectif.

«Bah, euh, en fait, je voulais savoir si, euh...»

Pourquoi faut-il dans ce bas-monde que les deux seuls personnes avec qui il m'arrive de perdre le don de la parole soit Lily et ce satané loup-garou? Ce serait tellement plus simple si il pouvait être aussi bête que Peter... Pas que j'aie quoi que ce soit contre lui, c'est un ami super, mais parfois, au contraire de Remus, il est un peu trop naïf.

Je suis sur le point d'exploser devant son sourire moqueur. Respire, Prongs. Tout va bien. Je reprends le contrôle de mon corps, merci. Je me relève les épaules, je bombe le torse et regarde mon ami droit dans les yeux:

«T'aurais pas remarqué quelque chose de bizarre avec Sirius? Je crois qu'il nous cache quelque chose!»

Bien joué, mon gars. S'il t'a vu en train de le lorgner, il va vite comprendre que tu as un oeil sur lui. C'est un comportement de fille, ça!

«Enfin, je veux dire, moi je trouve qu'il est un peu différent depuis...enfin, laisse.»

Je suis vraiment idiot parfois. Il m'arrive même de me demander ce que je fais à essayer de me jouer de Moony: je n'ai absolument aucune chance, j'en suis conscient, mais c'est plus fort que moi.

J'ai vu juste, et j'en suis certain. Il est évident qu'il se passe quelque chose et que Prongs fait tout pour me le cacher. Je le suis donc à l'extérieur du compartiment sous les regards intrigués de nos amis. Effectivement, ils doivent se demander la raison de notre sortie subite, c'est légèrement louche. Mais bon, si c'est pour que James me dise enfin la vérité, je n'en ai rien à faire qu'ils se posent des questions.

Je ne peux cacher le sourire qui naît peu à peu sur mon visage. Il sait très bien que je me doute de quelque chose et, pourtant, il fait comme si de rien n'était. Comportement typique de notre cher Potter, quoi. Je ne m'attendais à rien de mieux de sa part, il faut l'avouer. Je ris intérieurement face à son malaise. Voyez-vous, c’est sans doutes le plus piètre menteur que je connaisse.

« James Potter. Me prends-tu pour un imbécile ? »

Je le fixe dans les yeux à la manière de McGonnagal. Je ne retournerai pas dans ce compartiment tant qu’il ne m’aura rien dit. Il me cache quelque chose depuis trop longtemps déjà et c’en est assez. Non mais franchement, ne sait-il pas qu’il n’a aucun talent pour mentir et qu’il n’arrivera jamais à me faire gober un truc pareil ?

« On est amis, non ? »

Il faut dire que cela me désole un peu de savoir qu’il me cache quelque chose. Entre amis, on est censé tout se dire, n’avoir aucun secret, faire confiance aux autres… Moony, tais-toi, t’es le premier à leur cacher toutes sortes de choses.

« Alors, il se passe quoi là, avec Sirius ? »

Je croise les bras et continue de le fixer avec autant d’obstination. Je dois vraiment être digne d’un préfet, dans cette pose. Il ne s'en tirera pas sans m'avoir dit quoi que ce soit, j'en fais le serment.

« James Potter. Me prends-tu pour un imbécile ? »

Pendant un court instant, (un court instant seulement) je me dis que je devrais lui répondre de façon affirmative. J'ouvre la bouche pour montrer que je veux parler, mais je change d'avis et je préfère me taire.

« Alors, il se passe quoi là, avec Sirius ? »

Euh, tout? Mais non, quelle idée, il ne se passe rien entre Sirius et moi, et même si je le voulais, il ne se passerait rien.

«Que veux-tu qu'il se passe, entre Padfoot et moi?» je ris.

Non mais tu fais exprès, Prongs! Entre Sirius et moi...Remus n'avait rien insinué, je viens de me trahir comme un idiot. J'espère que Moony ne remarquera pas ce mauvais usage de préposition.

«Sérieusement, je te demande simplement si tu as remarqué quelque chose d'inhabituel chez Sirius, ne me fait pas une psychanalyse!» je plaisante.

C'est une plaisanterie de mauvais, j'en convient, mais les mots me manquent dans de telles situations. Que deviendrait l'image du beau et séduisant James si on apprenait que j'en pince pour un mec?

Je sais bien que Remus ne se satisfera pas d'une excuse aussi minable, mais je tente le coup quand même. Quoique je ne sais pas si j'oserais lui avouer, s'il insiste encore. Après tout, étant mon meilleur ami, ne devrait-il pas ne pas me juger? Non, ce n'est quand dans les films, ça.

N'empêche que ce serait bien d'avoir quelqu'un à qui en parler. Simplement, pouvoir dire à quelqu'un "Ce qu'il est craquant, quand il fait ça". Mais bon, je n'ai pas vraiment envie de voir Lupin me dévisager chaque fois que je trouve quelque chose de craquant chez Black.

De toute façon, c'est Lily que j'aime. C'est elle qui fait vibrer mon coeur. C'est elle que j'ai envie d'embrasser.
Padfoot aussi, j'aimerais l'embrasser.
Arrête de dire des bêtises!

Se rend-il simplement compte qu’il se trahit lui-même avec toutes les bêtises qu’il me sort? Ce que je veux entendre c’est la vérité, pas des sottises et un tissu de mensonges qui ne tiennent pas debout. Il me semble que cela ne se fait pas de mentir ainsi à un ami, de lui raconter n’importe quoi tandis qu’il se tient droit devant nous. Où est rendue la confiance, dans ce bas monde? Même si au fond, tu sais très bien que toi aussi, tu caches beaucoup de choses… La ferme, petite voix qui résonne dans mon crâne.

Psychanalyse? Ce n’est pas une psychanalyse que je lui fais, je tente seulement de lui tirer les vers de nez, un point c’est tout. Et je peux vous garantir que je vais réussir, aussi vrai que je suis un loup-garou.

Je m’accote contre l’une des parois du train et fronce les sourcils. Je dois avoir l’air totalement débile à le regarder ainsi, mais je n’en ai fichtrement rien à faire. Je baisse finalement les yeux. La méthode « loup-intimidant » ne semble pas fonctionner. Je lui laisse précisément cinq secondes pour m’avouer ce qu’il me cache. 5… 4… 3… 2… 1…

« T’es tombé amoureux de Sirius? Tu sais, tu peux me le dire si c’est le cas… »

Au fond, il sait très bien que je l’ai vu le dévisager tout à l’heure. Si sa réponse est affirmative, je ne le jugerai pas pour cela. Il faut aussi dire que peut-être que je me trompe et qu’il était peut-être simplement dans la lune, bien que j’en doute fortement.

Dans un sens, s’il était vraiment amoureux de lui, s’il l’aimait sincèrement, je dois admettre que ce serait un coup. De la jalousie peut-être? Non, bien sûr que non, c’est tout à fait ridicule. De toute façon, James a le droit d’aimer qui il veut. Mais, j’y pense, qu’est-il advenu de sa tendre Lily dont il parlait quelques minutes plus tôt? Est-ce déjà du passé? A-t-il finalement décidé de tout abandonner?

Allons, toutes ces pensés alors que je n’ai même pas la confirmation que cette idée soit vraie. Il vaudrait mieux pour moi d’arrêter de me faire des scénarios et de tout simplement écouter ce qu’il a à me dire, je crois. Disons que ce serait plus raisonnable.

« Saches que ce n'est pas moi qui te jugerai, qu'importe ce qui se passe. »

J'ai dit cette phrase avec un ton beaucoup plus calme, tandis que quelques secondes plus tôt, il se voulait un peu plus moqueur et presque intimidant. Qu'est-ce qu'une amitié sans confiance?

« T’es tombé amoureux de Sirius? Tu sais, tu peux me le dire si c’est le cas… »

Oh mon dieu. C'est la meilleure celle là. Lui annoncer comme ça, dans le train, "Oh oui, j'aimerais bien coucher avec Sirius, mon copain de toujours!". Il faut que je trouve un moyen de me sauver.

Je jette un coup d'oeil circulaire autour de nous, mais je ne vois rien qui pourrait me sauver la mise. Personne en vue, aucun objet louche que je pourrais faire bouger sans prononcer la formule...mon champ d'action rétrécit.

«Tu sais bien que c'est absurde» je mens.

Je sais pas comment il a pu deviner aussi vite. Facultés lycanthropes, peut-être? Bref, je dois trouver un mensonge et vite. Pourquoi je voudrais surveiller Padfoot, hein?

«Non, en fait,» je commence en baissant le ton, «je crois que Padfoot a un bégin sur Evans, tu vois..»

Quel coup de maître, Prongs. Tu mérites presque que je cesse de te narguer. Je n'aime pas mentir à Moony, mais il le faut. Avoir une attirance envers un garçon, ce n'est pas normal, même s'il m'assure le contraire. Il serait ps un peu du genre à relooker les mecs en sortant de la salle de gym, par hasard?

Non, c'est ridicule. Arrête d'inventer des histoires. Remus est le gars le plus prude que tu connaisse, voyons. Déjà s'il ressentait des pulsions, ce serait incroyable, donc ne t'imagines pas le pire en partant.

J'échappe un rire discret. Non mais franchement, c'est quoi cette histoire de fou? Il se fiche de moi là? Sirius, un oeil sur Evans? James, tu es un abruti. Pourquoi donc est-ce qu'il aurait un oeil sur Lily? Si ce devait arriver, j'irais sans doutes me pendre. [Reste à voi si c'est parce que c'est improbable ou si c'est parce que je ne tolèrerais pas le fait du les voir ensemble.]

« Alors ça c'est la meilleure! »

J'ai beau essayer d'imaginer Black et Evans, ça ne marche pas, je n'y arrives pas. Et puis, je ne veux pas. J'ignores complètement où Prongs est allé chercher une idée pareil, mais c'est tout à fait ridicule. Et j'ai la nette impression qu'il y a autre chose, aussi. Quelque chose qu'il ne veut pas me dire. Il devrait savoir qu'il est aussi impossible de me cacher quelque chose qu'à Dumbledore. Je finirai par savoir ce qu'il me cache. Je suis prêt à l'épier vingt-quatre heures sur vinht-quatre s'il le faut. (Sauf peut-être lorsqu'il est sous la douche, je n'ai aucune envie de voir cela.)

« Si tu veux mon avis, arrête de t'en faire avec de telles sottises, je dis avant de lui taper un clin d'oeil. »

Puis, sans rien ajouter, j'ouvres la porte du compartiment et retourne prendre place avec nos compagnons qui devaient commencer à se poser des questions. J'essaie de trouver une excuse au cas où il nous demanderaient pourquoi nous sommes sortis mais je ne trouves absolument rien. C'est Potter, après-tout, le roi des excuses bidons, pas moi. Et je me vois très mal leur dire "Oh, rien du tout, il voulait juste me dire qu'il soupçonnait Sirius d'avoir un oeil sur Lily!".

Donc je me rassois comme si de rien n'était, James en fait de bon, affichant un sourire débile du genre "Coucou les amis, on est revenus!". Pas subtile du tout, notre James. Autant tout leur balancer en arrivant. Enfin bon, qu'importe, je ne peux pas le changer. - et puis on l'aime tous comme ça, voyons. -

« Vous faisiez quoi, au fait? me demande Peter. »

Le moment redouté est arrivé. Je ne sais pas du tout quoi répondre.

« Oui James, qu'est-ce qu'on faisait, au fait? »

Je lui lances un sourire narquois, l'air moqueur. Dans tes dents, ça t'apprendra à me cacher quelque chose. Bon, c'est plutôt nul comme vengeance, mais c'est Prongs et Padfoot, les experts en la matière, pas moi. La meilleure preuve que je puisses fournir sont tout les mauvais coups qu'ils font à ce pauvre Snape depuis plus de quatre ans déjà. Je peux dire que ce dernier en a bavé, et les profs aussi, d'ailleurs. Mais que serait les Maraudeurs s'ils ne détournaient pas le règlement de l'école?

Je croise les bras, regardant toujours Prongs avec un sourire aux lèvres. Il me jette presque discrètement un regard noir. Allez James, répond donc! S'il trouve quelque chose à répondre, du moins. Quant à moi, je me prends une chocogrenouille et entreprend de la manger, question d'éviter d'avoir à dire quoi que ce soit.

Je ne peux m’empêcher de m’étonner lorsque James affirme qu’il ne veut pas finir avec Lily. J’ai pourtant cru qu’il l’aimait à mourir et que, cette fois, c’était du sérieux. Enfin, ça m’a toujours semblé étrange qu’il délaisse toutes ces filles qui vendraient leur âme pour sortir avec lui juste pour Evans. En plus, elle est rabat-joie. Toujours en train de nous gronder quand on énerve juste un peu Snivellus...

Décidément, j’adore les plumes en sucre. Comment ça je change de sujet beaucoup trop rapidement ? Mais.. Ma plume en sucre ! Oups, je crois que Remus vient de me la piquer. Je ne m’en formalise pas, je trouverai bien un moyen de me venger gentiment. C’est rare, mais je ne parle pas de presque toute la conversation. En faites, j’écoute à peine. Je sais que je devrais cesser de penser à ma famille (surtout à Regulus) en ce moment. Après tout, je suis dans le Hogwarts Express avec les meilleurs de tous les meilleurs amis mais je ne peux tout simplement pas m’en empêcher.

Ce n’est que lorsque James et Remus sortent du compartiment que je reviens à la réalité. Pourquoi est-ce qu’ils m’abandonnent ? Pauvre de moi. Je décide de proposer une partie d’échecs à Peter. Il est plutôt bon aux échecs, en faites, il me bat à tous les coups. Quand j’y pense, ça doit être le seul jeu auquel il est meilleur que moi. Évidemment, il accepte avec empressement, rares sont ceux qui veulent encore jouer (ou devrais-je dire perdre la face) avec lui. Peter met les pions en place d’un coup de baguette et la partie commence mais le cœur n’y est pas. Je n’arrive pas à arrêter de réfléchir. Qu’est-ce que James peut bien dire à Remus ? Pourquoi est-ce que Wormtail et moi on ne peut pas l’entendre ? Pourquoi moi je ne peux pas l’entendre ? Je me sens un peu trahis, je dois bien l’avouer. Habituellement, c’est à moi que James vient raconter ses problèmes et ses histoires. Moi, jaloux ? Possible.. Jaloux du fait que Prongs raconte ses histoire à Moony et pas à moi. J’avance ma reine… Oups.. J’aurais pas du. Ça y est, Peter me met Échec et Mat. Quand est-ce qu’ils vont rentrer ces deux là ? Je tourne la tête vers la porte du compartiment mais la fenêtre est camouflée par un rideau. Zut ! Moi qui sait presque lire sur les lèvres depuis que j’essais de comprendre ce que Kreattur raconte à ma mère.

Ça y est, je recommence à penser à ma famille. Pourquoi est-ce que je ne peux pas penser à autre chose ? Je ne peux m’empêcher d’avoir un pincement au cœur en me souvenant la mère de James, que j’ai vue à plusieurs reprises. Elle est tellement gentille, tellement attentive comparé à ma mère à moi. Je ne peux m’empêcher de frissonner en repensant à ma dernière punition. Châtiment serait le terme exact si vous voulez mon avis… Je relève la tête en réalisant que Peter me parle.

« Tu veux une baguette réglisse ? fait-il, mâchant un chocogrenouille.
-Hum, je préfèrerais un FizWizBiz, je lui dis, avec un sourire pas très convainquant.
-T’es chanceux, il n’en reste qu’un. »

J’attrape la sucrerie et la met immédiatement dans ma bouche. J’adore la sensation que ça fait. Peter, lui, n’en mange jamais, il a le vertige. Finalement, je tourne à nouveau la tête vers la porte du compartiment, ils ne sont toujours pas rentrés ! Je m’apprête donc à aller les chercher quand Remus entre, suivi de James qui nous fait un sourire bidon. S’il croit que je vais me contenter de ça il se met le doigt dans l’œil. J’ouvre la bouche, pour leur demander ce qu’ils faisaient, mais wormtail me vole la réplique.

« Vous faisiez quoi, au fait ?
Lui, ça ne semble pas le déranger qu’ils se disent des secrets dans notre dos. Moi, ça m’affecte plus que je ne voudrais l’admettre.
-Oui James, qu’est-ce qu’on faisait, au fait ? Fait Remus en se tournant vers Prongs, il affiche un sourire moqueur. On n’aurait jamais dû lui apprendre à être aussi diabolique. »

Je me tourne, moi aussi, vers James. Mais qu’est-ce que c’est que ce regard noir ? Ça y est, James va encore nous sortir un mensonge stupide. Il me prend vraiment pour un Hufflepuff parfois celui-là. Je n’ai rien contre ces très chers Pouffys mais faut avouer qu’ils sont un peu crédules. L’air de rien, j’en rajoute, ponctuant ma phrase d’un regard de reproche et tant pis si James le prend mal. Il serait peut-être heureux lui si j’allais raconter des trucs à Moony devant lui sans rien lui dire ?
-Je dois avouer que je suis curieux moi aussi. Qu’est-ce que vous faisiez, Prongs?

Ça m'apprendre, à confier mes petits secrets à Moony. En plus de rire de moi, en disant que mes mensonges sont grotesques, il me balance devant tout le monde. Je n'ai même pas le temps de finir de lui lancer mon regard noir que Sirius entre aussi dans le jeu:

«Je dois avouer que je suis curieux moi aussi. Qu’est-ce que vous faisiez, Prongs?»

Je voudrais bien sortir un beau gros mensonge très possible à mes amis, mais je sais qu'ils me démasqueront de toute façon. Aussi bien m'en sortir avec un zeste d'humour.

«En fait, Padfoot, Moony m'expliquait comment s'était déroulé sa dernière relation sexuelle, mais j'ai dû l'interrompre parce que, imagine toi, ce n'était qu'un long baiser entre lui et sa glace.» dis-je en ironisant.

Tu y penseras à deux fois avant de me mettre dans de telles situations Remus! Évidemment, Mon loup reste de glace à cette réplique et semble vouloir riposter, mais les rires de Sirius et peter l'en empêche.

Je dois avouer qu'il est vraimen très beau, mon Paddy quand il rit. Ses dents sont d'un blanc maculé. Elles sont brillantes. Je me demande quel effet ça fait, de passer ma langue dessus...

Alors là, t'exagères, Prongs! Arrête de t'imagine des choses! Nah, je n'embrasserai pas Black. Ce serait de l'inceste de coeur. Il est comme un frère pour moi...

Puis, je remarque que l'échequier est entre Padfoot et Wormtail. Vu la position des pièces restante, j'en conclu que Sirius, bien que bon joueur d'échec, s'est fait battre à plate couture par Peter qui semble l'avoir mis échec et mat en un temps record.

«Bravo, Peter, tu as encore battu ce pauvre Black aux échecs, à ce que je vois.
«Oui, euh, enfin, les échecs c'est facile...»répond Pettigrew, ne sachant pas si c'est un compliment ou pas.

C'est un fait, personne ne peut le battre aux échecs. Il donnerait probablement même du fil à retordre au champion moldu.

«Il reste de Fizwizbiz?
-Nah, j'ai pris le dernier, Prong.» me répond Padfoot.

Je veux un fizwizbiz et j'irai chercher le goût jusque dans ta gorge, compris? Ça devient grave. Passer deux mois sans ce mec, ça rend la rencontre insupportable.

«Je sors. Tu viens, Paddy?»

Si j'accentue le sobriquet de Sirius, c'est pour que Moony comprenne bien que je ne veux pas le voir sortir de la cabine. Je me lèves, j'ouvre la porte et j'invite Black à me suivre.

Je compte pas l'embrasser, je veux seulement lui raconter ce qui s'est passé entre Moony et moi. C'est lui mon confident quand même, je ne peux pas le remplacer par un être aussi infâme et grognon que Lupin.

«En fait, Padfoot, Moony m'expliquait comment s'était déroulé sa dernière relation sexuelle, mais j'ai dû l'interrompre parce que, imagine toi, ce n'était qu'un long baiser entre lui et sa glace.»

À cette réplique, même avec toute la volonté du monde, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Surtout que Peter rit aussi, et qu’un rire de maraudeur c’est ultra communicatif. Enfin, sauf pour Remus, lui, ne rit pas du tout. Comme toutes les fois où James se moque gentiment de lui il reste de glace. J'ai l'impression qu'il y a une certaine tension entre eux depuis qu'ils sont rentrés mais peut-être que je m'imagine tout ça. Je sais bien que James a dit ça seulement pour éviter de dire la vérité et je n’y peux rien… pour l’instant. Quand nous serons seul à seul, je le harcèlerai jusqu’à ce qu’il me dise la vérité. En plus, cette "tension" entre Prongs et Moony m'intrigue beaucoup, il faut absolument que je sache ce que James lui a raconté.

J’ai vaguement connaissance que Prongs parle Échecs avec Wormtail. Moi, je suis trop occupé à me demander ce que James a bien pu dire à Moony. Peut-être qu'ils ne sont pas d'accord sur quelque chose? Ça expliquerait le regard noir et tout ça.. Ou peut-être que James n'a pas voulu dire un truc à Moony et que ce dernier l'a "sentit". Après tout, avec les super-sens de Lupinet c'est possible.. Qu’est-ce que mon loup préféré peut savoir et pas moi ? Cette question m’obsède. Ouep, je suis désormais un obsédé. Je ris tout seul à cette pensée, je dois être un tout petit peu fatigué, peut-être trop.

«Je sors. Tu viens, Paddy?»

Cette phrase, sortie tout droit de la bouche de mon frère de cœur, me ramène à la réalité. J’ignore si la conversation a continué de dériver depuis que j’ai, encore, arrêté de parler. Je grogne un peu à l’emploie de ce surnom ridicule mais c'est seulement pour la forme. Ça ne me dérange pas tant que ça quand c'est Jamesie ou Mumus qui m'appellent comme ça. Peter, lui, ne m'a jamais appelé autrement que "Sirius" ou "Padfoot". Peut-être qu'il n'ose pas.. C'est quand même moi le meilleur pour inventer des surnoms débiles et j'en suis fier. Je me lève donc, rechignant pour la forme, dans l’intention de suivre James à l’extérieur du compartiment.

Malheureusement pour moi-même, je glisse sur Fizwizbiz (Tiens, finalement, ce n’était pas le dernier) et je m’affale par terre, aux pieds de James. L’idée de me transformer en chien me passe par la tête, ce serait très drôle après tout surtout que James me dit souvent "Au pied Padfoot" ou "Couché le chien" mais il y a trop un grand risque. N’importe qui pourrait me voir et je réveille donc le Remus en moi pour m’empêcher de faire une nouvelle bêtise. Il ne faudrait pas que notre statut d'animagus non déclarés se déclare. Après que ces quelques pensées aient traversé mon esprit, je réalise que je suis par terre depuis dix bonnes secondes et que je ne me suis toujours pas relevé. Honte à moi, je dois vraiment avoir l’air idiot, assis par terre en plein milieu du compartiment.

Je me bidonne intérieurement face à la réaction de James qui semble être désespérément à la recherche d’un mensonge à leur jeter à la figure. Bon, d’accord, ce n’était pas très sympa de ma part, je l’admets. Mais c'est ce qui arrive à force de se tenir avec eux, sans doute. Enfin, je dis ça, mais je les adore, au fond. J’ai toutefois trop d’orgueil pour m’excuser de ce coup-bas que je viens de faire à l’un de mes meilleures amis.

« En fait, Padfoot, Moony m'expliquait comment s'était déroulé sa dernière relation sexuelle, mais j'ai dû l'interrompre parce que, imagine toi, ce n'était qu'un long baiser entre lui et sa glace. »

Est-ce que je suis censé rire moi aussi? Ça réplique ne me frustre pas le moins du monde, au contraire, elle me laisse ni chaud, ni froid. Il faut avouer que notre humour à tout les deux est sans doute bien différent. Je ne fais donc même pas attention à ce qu’il vient de dire, sachant très bien que cela le purge probablement de savoir que cela ne me fait rien du tout.

Tiens, après avoir remarqué la défaite écrasante de Sirius aux échecs, Prongs amène celui-ci à l’extérieur. Je dois admettre que cela éveille une certaine curiosité en moi, mais je fais comme si de rien n’était. Ils ont bien le droit de parler ensemble après tout. Ce sont des amis de longue date, ils se disent tout…

Je dois admettre que j’ai toujours été jaloux de leur complicité à tous les deux, à l’importance que l’un accorde à l’autre. À l’importance que Sirius accorde à James. Bien que nous soyons tous les quatre dans la même bande, cela crève les yeux que ces deux là sont plus proches. Ce n’est pas bien d’être jaloux, et je le sais. Pourtant, il me semble que depuis un moment déjà, je le deviens de plus en plus, et j’aimerais bien comprendre pourquoi. Il faut dire que j’ai tout de même raison, il n’y a qu’à les regarder, ils passent tout leur temps ensemble, ils ne se lâchent jamais. Ils sont comme des frères. Est-ce que Peter se sent comme moi, lui aussi? Cela ne semble pourtant pas l’affecter autant que moi. Pourquoi? Pourquoi est-ce que moi j’ai tant envie d’être aussi proche d’eux? De Sirius? Je suis dépendant, il faut croire. Sans eux, je ne serais rien du tout. Dumbledore m’avait dit lorsque j’étais en premier que je me ferais vite des amis, mais je ne le croyais pas. Mais eux, ils m’ont accepté, malgré le monstre qui sommeille en moi, ce monstre qui apparaît une fois par mois. Je leur en suis tellement reconnaissant, au fond. Pourtant, il reste toujours un vide à l’intérieur de moi, comme si j’avais un besoin à combler. Et j’ignore totalement ce que c’est.

Je les regarde donc partir, ravalant ma faible jalousie à leur égard. Au fond, peut-être que Sirius et Peter n’ont pas apprécié non plus qu’on les plante-là, tout à l’heure.

Le fait que Remus ne réagisse pas vraiment à ma blague me trouble un peu. En temps normal, il m'aurait jetté un regard, aurait poussé un soupir. Pourtant, il n'a rien fait. Pas même un souffle inhabituel.

Peter semble un peu triste. Peut-être se sent-il un peu seul; tout le monde est sorti de la cabine, à son exception. Je devrais mieux le traiter, mais il ne semble pas vraiment vouloir s'en formaliser. Aussi bien faire comme si je n'avais rien vu.

Padfoot, après avoir manifesté qu'il n'appréciait pas se faire appeler Paddy, se leve pour me rejoindre. Il fait un pas, puis deux, juste avant de s'affaler sur le sol. Il a glissé sur un fizwizbiz, apparament.

«Ça t'apprendra à mentir et à me cacher des bonbons, mon cher.»

Bien que dans une position qui n'est pas confortable, il met un certain à réagir. Je ne sais pas si c'est à cause de ma remarque face au fizwizbiz, mais il reste couché sur le sol, dans la poussière.

Après un bref instant, vraisemblablement perdu dans ses pensées, Sirius se relève péniblement et me suis à l'extérieur de la cabine. À peine ai-je le temps de fermer la porte qu'il demande:

«Qu'est-ce qu'on fait?»

En guise de réponse, j'imite silencieusement un loup et fais signe de me suivre. Bien que la pleine lune soit dans deux semaines, les sens de Remus sont peut-être déjà assez efficace pour nous entendre.

Une fois à l'autre bout du couloir, je regarde autour de moi pour m'assurer que personne n'est dans les parages. Bonne idée, Prongs, en voilà d'ailleurs un qui aurait besoin de se faire remettre à sa place. Un petit de première sort de sa cabine au même moment et nous regarde, signifiant qu'il aimerait bien nous poser quelques questions.

Avant qu'il n'ouvre la bouche, je lève mes yeux au ciel de sorte que plus aucune trace de mes pupilles soit visible. J'ai les yeux blancs come un oeuf. Je me tournes vers lui et lui dit:

«J'suis un HufflePuff, gamin, et dans notre maison, on s'adonne au satanisme. Tu n'aimerais pas que l'on offre ton âme à Satan, hein? »

Au bord des larmes, le pauvre petit retourne dans sa cabine. Sirius, quant à lui, me demande pour la seconde fois:

«On fait quoi, Prongs?
-J'ai envie d'aller embêter Snivellus un peu. Ça fait plus de deux mois qu'on ne lui a pas joué de tour. Tu crois qu'il s'ennuie de nous?»

Je ris de bon coeur, m'imaginant Snape heureux de nous revoir. Plus sérieusement, je fais signe à Black pour lui montrer la fiole que je viens de sortir de ma poche.

«Trois gouttes dans son verre, et il va avoir de petits oublis hygiéniques...»

Je ne m'attends pas à ce que Sirius comprenne. En fait, quand j'ai lu la recette de la potion, j'en ai concocté une pour m'assurer des effets (Je n'ai pas de soeur pour me servir de cobaye). J'ai fait dans mes culottes pendant une semaine.

J'adresse un sourire à Padfoot, simplement pour lui assurer que ce n'est rien de vraiment méchant. Ou alors, l'est-ce? Remus dirait probablement que oui, mais ça ne veut rien dire...

«Ça t'apprendra à mentir et à me cacher des bonbons, mon cher.»

Je relève lentement la tête vers James, un peu perdu. Après un instant d’incompréhension, mon cerveau se remet en marche. Il fait simplement allusion au fait qu’on lui a dit qu’il n’y avait plus de Fizwizbiz.. Je marmonne un « idiot » dans ma barbe que je n’ai pas et j’attends un instant, persuadé qu’il va me tendre la main. Mais non, tant pis, je suis bien trop orgueilleux pour demander son aide et je me redresse seul, aussi rapidement que possible, sous les regards moqueurs de mes amis. Je fais une grimace de gamin à Peter et Remus avant de quitter le compartiment à la suite de Prongs.

Une fois dehors, je demande, curieux :
« Qu’est-ce qu’on fait ? »

À ce moment là, James essaie de me faire comprendre quelque chose. Mais qu’est-ce qu’il me mime là ? Un singe ? Un chanteur d’opéra ? Je fronce les sourcils puis, je comprends enfin. Un loup ! Jamesie est en train de me mimer un loup parce que le nôtre peut nous entendre… Je deviens un peu possessif au sujet de Remus je crois. Bref, je suis Prongs qui s’éloigne rapidement de la porte du compartiment. Je le regarde, de plus en plus curieux, s’assurer qu’il n’y a personne autour de nous. Il n’est pas un peu paranoïaque ? Ah... On dirait que non, voilà un petit de première année qui sort de la cabine juste à côté. Tiens, on dirait qu’il a une question.

Je ne sais pas quel visage effrayant James a bien pu faire pour que le Hufflepuff ait aussi peur. Surement le coup du possédé avec les yeux tous blanc. L’instant d’après, je dois me retenir à grand peine d’éclater bruyamment de rire.

«J'suis un HufflePuff, gamin, et dans notre maison, on s'adonne au satanisme. Tu n'aimerais pas que l'on offre ton âme à Satan, hein? »

Je vois le pauvre première année s’éloigner, les yeux en eaux et les jambes tremblantes. Ce n’est qu’après qu’il se soit éloigné que je laisse éclater mon rire, si caractéristique, qui ressemble à s’y méprendre à un aboiement de chien. Une fois calmé, et retenant mentalement la technique de James tout en me promettant de l’essayer sur un Slytherin de première année, je demande pour la deuxième fois :

«On fait quoi, Prongs?
-J'ai envie d'aller embêter Snivellus un peu. Ça fait plus de deux mois qu'on ne lui a pas joué de tour. Tu crois qu'il s'ennuie de nous?»

Hum.. Ça dépend, il s’est peut-être ennuyé de mon charme irrésistible après tout ? Je ris gaiement avec mon ami tout en imaginant différentes farces à faire aux Serpentards pour inaugurer l’année. James me montre ensuite une minuscule fiole, je ne reconnais pas le liquide à l’intérieur. Il est complètement transparent. Ce qui signifie que Snape ne pourra pas se rendre compte qu’il y a quelque chose dans son verre..

«Trois gouttes dans son verre, et il va avoir de petits oublis hygiéniques...»

Je fronce les sourcils, je crois que ça m’arrive un peu trop souvent ces derniers temps mais peut-être que je ne fais qu’halluciner. J’acquiesce silencieusement pour signifier à James que j’ai compris que ça n’était « pas trop méchant » et que je suis d’accord puis, je demande.

« Jamesie, tu as une petit idée de l'emplacement de son compartiment ? »

Bha, c’est vrai.. Je n’ai vraiment pas envie de vérifier tous les compartiments un par un et on a pas de carte du Hogwarts Express, malheureusement…

« Jamesie, tu as une petit idée de l'emplacement de son compartiment ? »

À force de me faire appeler avec des noms aussi stupides, je vais finir par en inventer aussi. Ou même pire, apprécier me faire appeler Jamesie! Non mais sans blague, il les tient d'où, ce surnoms ridicules?

Si l'on enlève les mots en trop, son interrogation devient toutefois très pertinente: "Tu as une petite idée de l'emplacement de son compartiment?"

Selon moi, la question inverse nous serait plus utile. Où sommes-nous certain de ne pas le trouver? Sûrement pas avec des RavenClaw ni des HufflePuffs. Encore moins des Gryffindors. Donc, dans un élan de génie, je lance:

«Sûrement dans les wagons des Slytherins!»

Bravo Prongs, bon raisonnement. Et où, plus particulièrement, petit futé? Notre Snivellus est avec les Slytherins pour la seule raison qu'il a horreur des autres maisons. Il n'est donc pas avec d'autres Slytherins, il est seul.

Où aller lorsqu'on est seul et que l'on veut le rester? Dans une cabine délabrée, voyons! C'est fou ce que je peux me surprendre, parfois. Il m'arrive même de me demander comment je fais pour échouer en Histoire de la Magie.

«Faut trouver un p'tit coin tranquillo et délabré.»

Sirius ne semble pas avoir saisit mon raisonnement. Il fait une drôle de tête, mais je ne peux m'empêcher de le trouver mignon, comme ça. Arrête, Remus va deviner!

Il est même pas là...
Si tu embrasses Sirius, tu crois qu'il va le garder pour lui? Bien sûr que non! Il va s'empresser de le raconter à son loup-loup favori!
Qui a parlé de l'embrasser?
À quoi ça sert de le trouver mignon, si tu ne veux pas l'embrasser?
Ouais, bon...t'exagères là, j'ai pas dit que j'étais prêt à franchir le pas.
T'aimerais bien, ça me suffit.

Je range soigneusement ma fiole dans la poche arrière de mon pantalon pour être sûr qu'il ne lui arrive rien et fais un petit sgne à Black.

«Vous d'abord, mon cher.»

Est-ce que je je viens d'être galant, moi? Je rougis légèrement. À quoi ça sert de faire des efforts pour cacher mon attirance envers lui si mes joues s'empourprent à la moindre pensée suspecte? Je devrais me calmer, essayer d'être un peu plus comme Lupin. Être un peu plus asexué. [Hihi]

Après quelques minimes secondes d’attente, James me lance une de ses répliques pas très brillantes mais qu’il semble trouver très pertinentes :

«Sûrement dans les wagons des Slytherins!»

Je soupire, découragé, il faut dire que ce n’est vraiment pas brillant comme réplique. Le truc, c’est que non seulement il n’y a pas écrit « Compartiment de Slytherins » sur leurs compartiments mais en plus, il y en a beaucoup des Slytherins.

Et puis de toute façon, son raisonnement est complètement bidon. Snivelus n’a pas d’amis, quels fils de mangemorts, aussi idiots soient-ils, voudraient de lui dans leur compartiment ? Même les élèves plus jeunes le rejettent, j’en suis certain.

Regulus lui parle, lui. Je secoue la tête, ça va devenir une habitude quand je pense à Regulus je crois. Si seulement il m’avait écouté…

«Faut trouver un p'tit coin tranquillo et délabré.»

Encore une fois, James me sort de mes pensées. Et heureusement, parce que je crois que si je continue à penser à mon frère cadet trop souvent je vais tomber dans la dépression.

Il faut quelques secondes avant que la phrase de James fasse son chemin jusqu’à mon cerveau. Attendez là... Qu’est-ce qu’il me chante ? Ça n’existe pas un compartiment délabré. Le train est rénové tous les ans, non ? Peut-être que je dis n’importe quoi au fond…

Décidément, je n’arriverai jamais à le comprendre celui-là. M’enfin, je suppose qu’il sait ce qu’il fait. Enfin… Je l’espère, parce que si ce n’est pas le cas nous allons chercher très longtemps. C’est bien beau énerver Snivellus, mais j’ai une revanche à prendre aux échecs moi !

«Vous d'abord, mon cher.»

Je souris et passe devant James quand je réalise que je ne sais pas du tout où il se trouve son « p’tit coin tranquillo et délabré ». Je lui fais donc part de ma réflexion, cessant d’avancer brusquement.

-Prongs, veux-tu bien me dire où il se trouve, ton p’tit coin tranquillo et délabré ?

J’insiste sur le délabré, parce que je doute qu’un compartiment délabré existe dans ce train, et je ponctue ma phrase de mon plus beau sourire « Made in Sirius Black ».

«-Prongs, veux-tu bien me dire où il se trouve, ton p’tit coin tranquillo et délabré ?»

Bon, il est vrai que les coins délabrés à l’intérieur du Hogwarts Express sont plutôt…rares. Si on se fie on fait que le train compte de la place pour trois cents cinquante étudiants, je dirais que l’on devrait trouver Snivellus après seulement trois voyages Hogwarts/Quai.

Peut-être que je devrais trouver un autre moyen. Ou bien tout simplement abandonner l’idée. Après tout, ce pauvre Remus doit bien s’ennuyer avec Peter. Je ne sais pas pourquoi il tient tant à nous humilier aux échecs à chaque fois que l’on se retrouve seul avec lui, mais cela rend les moments où nous sommes seuls plutôt barbants.

Ah, et puis tant pis. Aussi bien tout de suite retourner voir Remus et Peter. Après tout, nous arrivons bientôt à Hogwarts et j’ai encore une robe de sorcier à enfiler.

«Ouais, bon, c’était un résonnement bidon. Allez, on retourne voir ce cher Moony.»

En chemin vers notre compartiment, je me trouve bête de ne pas avoir tenté quoi que ce soit avec Sirius. Les moments où je suis seul avec Padfoot sont beaucoup plus rares qu’avant et ça me dérange. Enfin, pas tant que ça, j’imagine.

Si seulement je pouvais être avec Lily, ça me changerait les idées. Pourtant, c’est peine perdu, elle ne sait que j’existe seulement lorsque j’embête Snivellus. Je devrais écouter Remus parfois, histoire de ne pas m’attirer trop d’ennuis avec Dumbledore ou encore avec Evans. Il faut dire que ce serait vachement moins marrant..

Bon, d’accord, si je n’avais aucun contrôle de moi-même je serais immédiatement sortis du compartiment pour voir où et pourquoi James entraînait Sirius. Mais figurez-vous que je sais très bien nous contrôler, moi et ma curiosité. Et puis, mes amis n’aimeraient sans doute pas que j’essaie de savoir ce qu’ils disent ou font, ce ne serait pas sympa de ma part, ni très honnête non plus. Paddy a bien prit son mal en patience, tout à l’heure, lorsque c’est moi que Prongs a amené à l’écart.

J’entame donc une conversation avec mon cher Peter, tentant de chasser de mon esprit toutes ces questions concernant James et Sirius qui sont quelque part, un peu plus loin. Je préfère en fait discuter avec Wormtail que de jouer aux échecs avec lui, car je sais très bien qu’il va me faire mordre la poussière, comme chaque fois. Même si je sais que cela lui fait plaisir de gagner – et rien ne m’importe plus que le bonheur de mes amis –, je ne tiens pas particulièrement à me concentrer sur des pions et des chevaliers, pour la simple et bonne raison que je n’ai pas la tête à ça.

Quelques instants plus tard, en fait, je dirais plutôt de nombreuses minutes plus tard, Prongs et Padfoot nous reviennent, ce dernier affichant un magnifique sourire, puis s’assoit à mes côtés. Je lève les yeux au ciel lorsqu’il raconte qu’ils ont, encore, voulu faire un mauvais tour à Snape. Bien que je sois un tantinet découragé par cette manie qu’ils ont de se servir de ce Slytherin comme souffre-douleur, je suis tout de même légèrement amusé, sans vraiment en savoir la raison.

« On a manqué quelque chose d’intéressant ? »

Évidemment, c’est plus à moi qu’il pose la question qu’à Peter. Du moins, c’est ce que j’en déduis lorsque son regard croiser le mien, et non celui de Wormtail. Un sourire se dessine sur mon visage bien que, encore une fois, j’en ignore la raison.

« Non, pas vraiment. Peter me disait qu’il aimerait bien se trouver une copine cette année, ou au moins une cavalière pour la fête d’Halloween. Des trucs pas très importants, quoi… je réponds en lançant un clin d’œil complice à notre cher Wormtail qui semble soudainement rougir. »

Il reste encore un mois avant la fête de l’horreur, et il se préoccupe déjà de la fête qui aura lieu. Il faut dire que je le comprends un peu, il y est toujours allé seul et ne s’est jamais fait inviter. Sirius lui a toutes les filles à ses pieds, James a pas mal de succès auprès des demoiselles lui aussi. Moi, on m’a déjà invité, mais bon, j’ai refusé. Wormy, lui, n’a jamais été invité, et ça me rend triste un peu pour lui. Ce serait tout de même bien qu’il se trouve quelqu’un, cette année…

«Pas importants?» je répète bouche-bée. «C'est une farce, Moony, n'est-ce pas? C'est l'événement le plus important du premier semestre!»

Le pire, c'est que je n'exagères pas. La fête d'Halloween est probablement l'un des moments les plus importants de l'année, après la finale de Quidditch et la dernière journée de classe.

«Et ce le sera encore plus cette année, puisque Evans sera avec moi!» je continue. Ou bien peut-être bien Sirius, qui sait!

C'était peut-être un peu tôt pour le dire, mais je crois avoir de bonnes chances avec Lily cette fois. Je mettrai le paquet pour elle et rienque pour elle. Aucune autre fille n'aura d'importance cette année. Cela ne veut pas dire que j'abandonne Sirius, non. Mais je vais prendre mon temps avec lui.

«Et vous, avec qui vous irez?» demande Peter dans un soupir en s'adressant à Remus et Sirius. Ce pourrait-il que Peter ait une vue sur une possible petite amie de l'un de ces deux-là?

Je regarde tour à tour Moony et Padfoot qui semblent légèrement mal à l'aise. C'est plutôt marrant en fait. Qui sait, p't'être que Padfoot me veut mais qu'il n'ose pas le dire...[]

Je sais que c'est impossible comme relation, qu'on est ami depuis trop longtemps. J'en ai rien à cirer, il est tout simplement trop beau. Contrairement à Peter, il fait attention à sa ligne, et contrairement à Snape, il se lave les cheveux parfois. Et son sens de l'humour est délectable. Et aussi...non, je deviens accro.

Soudain, le train rallentit et les élèves commencent à sortir des cabine. Enfin, le voyage est terminé, nous sommes arrivés à Hogwarts. D'ailleurs, ça me rappelle que j'ai assez faim, puisque mes sois-disant amis ont mangés toutes les plumes en sucre.

Je prends mes valises, tout comme les autres maradeurs, ce qui engendre un chaos des plus total dans la cabine, à tel point que j'en tombe à la renverse. Bravo, Prongs. Bien joué! J'ai l'air brillant, là. Je me relève aussi vite que je le peux, mais les autres ont évidemment tout vu. POurquoi je tombe jamais, lorsque je suis seul?