Levée du mauvais pied... [PV:Naelesen Al'Than]

Décidemment c'est vraiment pas mon jour... J'ai passé une nuit aussi incroyable qu'effroyable, je suis plus fatiguée qu'après une nuit de révision et en plus de ça, cest le premier jour de classe... Une fois sortie de la salle commune, les yeux dans le cake, je suis allée prendre mon ptit-déj, et maintenant je me rend compte que je m'en veux pour tous les gens que j'ai renvoyé avec si peu de gentillesse. Et puis quoi, c'est pas parce que j'ai l'habitude d'être gentille avec tout le monde que je peux pas être de mauvaise humeur par moments! Finalement je suis sorite le regard sombre de la salle, cherchant à être un peu seule, même si en réalité, je déteste l'être. Et oui, je suis comme ça, j'ai besoin du contact des autres pour être bien, on se refait pas.

Un ou deux livres dans les bras, je marche sans vraiment y penser vers les grandes portes, histoire de prendre l'air avant d'aller en cours. Pas que j'aime pas avoir l'ai fatiguée mais je n'ai pas envie d'être désagréable avec les autres. Cette nuit a été plus un rêve qu'une réalité, bien que ces moments resteront gravés à jamais en moi. Je sais que je devrais arrêter d'y penser et m'en remettre, mais c'est bien la première fois que j'ai autant de mal à me réveiller. Cela parait tellement irréel...
Tant pis pour le regard des autres: je me donne une grande claque sur la joue, aussi fort que je peux, afin de me ramener à moi. Ecoute un peu ma vieille: tu es Lily Evans et tu détestes James Potter, Ok? Ok. Et puis, je suis quand même préfète, ce qui me fais penser que je n'ai pas réprimandé Remus pour la ronde qu'il a oublié de faire avec moi hier soir... Pas grave, je le ferais tout à l'heu....

"Aieuuuh"

Et voila, à force de toujors penser, fallait que ça arrive... Quelqu'un s'est trouvé en face de moi et comme je ne regardais pas où je marchais, j'ai évidemment foncé droit dans la personne en question. Sur les fesses, dans le Hall, mes livres étalés autour, de quoi ais-je l'air maintenant? Au fond de moi, je panique légèrement, de peur que les autres recommencent à se moquer de moi à cause de mon ascendance moldue. C'est que ça me fait tellement mal quand ils le font... Fermant les yeux un instant, je reprends mes esprits, me rappelant les paroles de mon Père en cas de panique: "Si tu te sens paniquer, ne te laisse pas aller à la peur ou l'agressivité. Relève-toi, fais face à tes soucis et fais un grand sourire, voilà la clé!"

Alors, je rouvre les yeux et je lève les yeux sur la personne que j'ait bousculée, me préparant à l'excuser comme il se doit. J'esquisse un sourire, comme d'habitude, cherchant à être plus à l'aise. Allez, un peu de courage ma vieille!^^

Sublime. Ces vers sont d’une beauté magnifique qui m’enivrent tendrement. Je relis la suite du poème avec un pur délice, savourant chaque mot employé, les images utilisées et la sensualité de cette strophe. Baudelaire est un Dieu. Un véritable maître dans l’art de la poésie que j’envie secrètement, que je jalouse en silence. Chose fort étonnante si l’on considère le fait que moi, Liam Al’Than, je me prosterne de mon plein gré devant un tel personnage. J’abaisse mes prunelles glacées sur les pages de ce merveilleux livre. Aimons les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Un sourire malicieux étire les commissures de mes lèvres.

Vous devez sans doute vous poser quelques questions par rapport à ce recueil de poésie. Comment diable un individu de ma trempe, c’est-à-dire un Slytherin provenant d’une ancienne famille de sorciers, peut-il être tombé sur un livre de ce genre ? Ma curiosité m’aurait-elle incitée à fouiller les effets personnels de certains étudiants de racine moldue ? Non, je n’ose pas déposer mes grandes pattes sur les biens d’autrui. En fait, j’ai pénétré dans une librairie moldue au courant de l’été dernier et mes mains, curieuses, se sont précipitées sur ce petit bouquin. Effectivement, je n’ai aucune honte à me balader dans une rue vomissant des gens dépourvus de tout pouvoir magique, je ne me préoccupe guère de mon rang, de mon statut soit disant supérieur à eux. Je ressens toujours ce besoin d’observer, d’analyser d’étranges créatures dans leur milieu de vie quotidien. Pourquoi pas le centre-ville qui regorge d’humains normaux ?

Ceci explique la provenance de mes divers livres moldus dans ma bibliothèque, un petit secret que je compte garder pour moi seul comme tous mes autres secrets. Je souris encore. Je ne m’intéresse certes pas aux aventures tumultueuses des sorciers, les auteurs sont d’une nullité alarmante. Haussant les épaules, je daigne redresser mes yeux des Fleurs du Mal camouflé dans un livre à la couverture reliée de cuir. Des élèves cheminent près de moi, leur éclat de voix vient perturber ma concentration. Je les maudis. Je devrais retourner à la salle commune des appartements des Slytherin, mais mon estomac criant famine, je me dois d’aller me rassasier un tant soit peu.


Un sourire malsain s’exhibe sur mes lèvres. Cet homme faisait référence à la femme avec qui il était lié. Que de gentillesse et d’amour. Je m’apprête à replonger mon attention sur la fin de La Charogne au moment où je suis percuté de plein fouet. Le choc m’empêche de respirer durant un instant et je titube dangereusement, manquant de faire choir mon sac et mes livres. Durant ce bref moment, je perçois plusieurs volumes considérables voler dans les airs et s’écraser dans une bruit mât sur le sol. C’est un spectacle pitoyable, surtout si l’on regarde avec surprise une jeune fille rousse étalée de tout son long devant moi qui amorce un sourire timide.

Je lui lance un coup d’œil indéchiffrable puisque mon visage ne connaît pas la définition du mot «expression» et je m’abaisse à son niveau pour rassembler les ouvrages éparpillés et les mets en une pile acceptable.

-Cette chute a dû vous blesser, dis-je en la dévisageant, mes doigts tambourinant la couverture d’un bouquin de potion. J’espère que vous n’avez rien de grave.

J’examine sa posture et note qu’elle ne doit avoir mal qu’à son popotin qui a reçu le choc. Curieux, j’évalue d’un regard furtif à qui je m’adresse. Cette petite rouquine est membre de la maison Griffindor et, si je ne m’abuse, elle se nomme Lily Evans et est en même année que moi. Oui, je connais à peu près tous les élèves de cette école, mais de nom et de réputation ! Interdit, je plonge mes yeux dans les siens et lui demande si elle se porte bien et si elle se croit capable de se relever. En toute galanterie, je lui présente ma main comme aide charitable. Petite leçon que j’ai apprise, il faut toujours être galant avec une femme.

( s'il y a des fautes, tape-moi pas XD J,avais pas envie de relire :P )

[Moi, taper quelqu'un? Mais non, je suis tout ce qu'il ya de plus pacifique! Et c'est pas parce qu'il y a quelques minis-fautes que ça me dérange, tu sais!^^ Ooooh Baudelaire, ça me rappelle les Fleurs du Mal en Terminale... D'ailleurs la Charogne y est je crois!]

Relevant la tête doucement, mes yeux émeraudes se posent sur l'individu en face de moi, espèrant peut-être reconnaitre quelqu'un que de ma maison.... En vain. Il s'agit en réalité d'un élève de Slytherin de la même année que moi, puisque nous avons déjà eu des cours ensemble, notamment ceux de Potions. Je suis même sûre qu'il s'appelle Liam Al'Than. Je me demande alors comment il va réagir... Après tout, c'est un Slytherin, et s'il pense comme les autres, c'est à dire que les enfants de Moldus sont infréquentables, alors je vais avoir le droit à des sarcasmes en tout genre. Respirant calmement, le visage impassible, j'attends un coup...qui ne vient pas. En effet au lieu de cela, il s'abaisse pour ramasser mes livres! Est-il vraiment un Slytherin ou ignore-t-il qui je suis? Peut-être est-il simplement un Slytherin plus intelligent que la moyenne?... Une personne qui aide une autre ne peut pas être entièrement mauvaise. Bref, je me mets à ramasser aussi les livres, les mettant sur la pile qu'il a faite.
Une fois ceci fait, je pose mon regard sur Liam et dit alors une chose que j'ai rarement dit à un Slytherin:

"Merci..."

Me sentant mal à l'aise, je sens mes joues devenir roses, mais je reprend rapidement contenance. Non mais oh, je ne vais quand même pas paraitre faible devant un Slytherin, non?! Je sais très bien que je dois avoir une tête à faire peur de part ma nuit agitée et ma chute sur le derrière... Peu importe, seul ce que je pense compte. Alors que je m'apprète à me relever, Liam prend la parole:

-Cette chute a dû vous blesser, dis-je en la dévisageant, mes doigts tambourinant la couverture d’un bouquin de potion. J’espère que vous n’avez rien de grave.

Ouvrant des yeux ronds, je commence à croire que je suis encore en train de rêver. Un slytherin qui s'inquiète pour une "Sang-de-Bourbe", et bien on aura tout vu! Clignant des yeux dans une expression frisant la stupidité, j'essaie tant bien que mal de comprendre. C'est vrai qu'après tout, je n'ai jamais eu l'occasion de parler vraiment avec lui, peut-être est-il vraiment comme il parait être. En passant une main dans mes cheveux pour les remettre en place, je n'ai pas le temps de répondre que le regard de Liam cherche le mien... Le vert émeraude rencontre alors pour l'espace d'un instant le noir ébène strié de bleu électrique... Comme d'habitude, j'aime à croire que je peux savoir ce que les gens ressentent ou pensent en faisant cela et la plupart du temps, avec des gens que je connais tout du moins, j'arrive en partie à le deviner, mais là... C'est comme s'il y avait une barrière invisible. Considérant que cela ne devait pas durer, je cesse cette rencontre des regards pour répondre aux questions qu'il m'a posées:

"Je vais très bien, je te remercie. Juste un peu secouée mais ça devrait passer."

Voyant qu'il me tend la main, j'hésite un moment, presque étonnée par tant de galanterie... Faut dire que James n'aurait pas pu faire mieux. Mais James n'aurait surement pas été aussi galant. Bref, faut que j'arrête de penser à lui, ça en devient soulant... Me concentrant de nouveau sur la main tendue, je mets alors ma main dans celle-ci et m'y accroche pour me relever en douceur. Secouant mes vêtements de ma main, je prends ensuite mes livres qui sont à terre puis reporte mon regard vert sur Liam. Au bout d'un moment sans rien dire, je me permets de dire:

"Tu es bien Liam Al'than, n'est-ce pas? Moi, c'est Lily Evans, mais je pense que tu dois me connaitre au moins de loin, vu que nous sommes en même année... Excuse-moi pour cette rencontre un peu brutale mais ce matin, je ne suis pas vraiment dans mon assiette..."

Souriant légèrement, je le regarde avec gentillesse, ne sachant quelle attitude adopter avec lui. Je ne le connais pas et donc je pourrais dire ou faire quelque chose qui ne lui plairait pas. Rha, moi et ma manie de toujours me soucier des autres! Un jour faudrait que je m'occupe un peu de moi, enfin un jour quoi. Je pense qu'il aime bien les Potions, vu qu'en cours commun, je l'ai toujours vu faire ses Potions avec un peu lus d'enthousiasme que d'autres... Bien sur, moi j'adore les Potions, mais pour une Gryffindor, cela peut paraitre bizarre parfois. Mais je m'en contrefiche royalement. D'ailleurs la plupart des gens m'apprécie comme je suis. Tout en réfléchissant, je détaille rapidement et discrètement Liam, qui est certes plus grand que moi mais qui n'a certainement pas l'allure de tout le monde.. Il est différend. Peut-être est-ce pour cela qu'il est plus amical avec les gens. Ou alors, j'ai un sacré coup de chance et je suis dans un de ses bons jours.

"Est-ce que ça te choque si je te dis que je te trouve différend des autres Slytherin?"

Question qui peut paraitre sans importance mais je veux savoir si lui-même se considère à part ou si ce n'est qu'exceptionnel une telle conduite.

-Je vais très bien, je te remercie. Juste un peu secouée mais ça devrait passer.

Durant instant, je demeure le regard figé sur ses yeux d’un vert pur et hypnotisant, immenses et étincelants. Admirant toute forme de beauté, j’ai souvent, par le passé, observé cette jeune fille à son insu, contemplant le rouge de sa chevelure soyeuse, sa peau d’ivoire et ses sourires rayonnants. De plus près, je la trouve bien plus ravissante. J’esquisse un semblant de sourire, plutôt un frémissement sur les commissures de mes lèvres qui refusent avec obstination de se retrousser gaiement, comprenant sans trop de difficultés ce que le Griffindor à lunettes lui trouve de si séduisant. Ne vous méprenez pas, je ne me suis point épris d’elle. Si je devais tomber amoureux de toutes les femelles et les mâles de cette école que je considère belles ou beaux, je deviendrais fou. Tendant toujours ma main qu’elle saisit après mûres réflexions, je la soulève de terre avec facilité.

Des points d’interrogation tourbillonnent rapidement dans ses belles prunelles alors qu’elle entreprend de lisser sa robe de sorcier. Oui, je peux bien te comprendre Evans. Pourquoi ce pauvre bougre de Slytherin t’aide-t-il ? En fait, il aurait dû t’admonester pour ton étourderie et éclater de rire après t’avoir craché son vil venin. C’est ainsi qu’agissent ces têtes d’âne, n’est-ce pas ? Oh, mais je les méprise. Griffondor, Slytherin, Ravenclaw ou Hufflepuff, où est la différence ?

-Tu es bien Liam Al'than, n'est-ce pas? Moi, c'est Lily Evans, mais je pense que tu dois me connaître au moins de loin, vu que nous sommes en même année... Excuse-moi pour cette rencontre un peu brutale mais ce matin, je ne suis pas vraiment dans mon assiette…

Oh…Ça l’arrive à tout le monde de se sentir plus ou moins bien. Il est vrai qu’après cet impact douloureux, le véritable Liam Al’Than aurait grogné, marmonné de mécontentement tout en vociférant quelques jurons colorés. Toutefois, je me sens d’humeur joviale et sympathique aujourd’hui. Oui, vous avez bien compris, joviale et sympathique. Oh mais n’abusez pas, ces deux qualités, que je ne possède pas, vont s’envoler dans très peu de temps, disons, dès que je poserai mes yeux sur la seule autre tête argentée de l’école. Je grince des dents. Pivotant mon attention en direction de Lily Evans qui me sourit avec une certaine timidité tout en reprennant ses volumes.

-Est-ce que ça te choque si je te dis que je te trouve différent des autres Slytherin ?

À dire vrai, je me fige, incrédule et perplexe. Je bats à plusieurs reprises les paupières, inclinant ma tête vers mon épaule droite, incertain. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me pose une question de ce type, mais plutôt qu’elle allait les garder pour elle. Différent ? Si cela me choque ? Je manque de m’évanouir après l’assimilation du sens de cette phrase. J’humecte mes lèvres avant de déclarer une réponse à laquelle je pèse bien mes mots.

-Saint chiasse, non ! – Ici, il n’y a aucune intonation dans ma voix. – Si vous m’aviez jugé semblable aux autres, je me serais pendu aussitôt. Je ne n’arrive pas à m’identifier à eux, ils sont si…j’hésite entre idiots ou pathétiques, voire enfantins et écervelés.

Ajoutons qu’ils sont imbus de leur personne, mais je dois avouer que je le suis un peu…bon, un peu beaucoup. Que voulez-vous je suis un Al’Than. J’hausse les épaules.

-Et vous, je vous choquerai si je vous disais que je vous trouve bien différente des autres élèves. Tous ne m’auraient pas jeté un seul coup d’œil avant de déguerpir en vitesse. Aussi, je me dois d’ajouter que vous m’avez complimenté, ce qui est très rare. Je vous dois un remerciement.

Je la gratifie d'un faible sourire.

C'est étrange mais j'ai l'impression que l'espace d'un instant il a compris que je me posais pleins de questions... Grâce à sa main je me suis relevée facilement et maintenant je le regarde peut-être trop intensément. Après tout, c'est peut-être pour ça que j'ai l'impression qu'il regarde à l'intérieur de ma tête. Pas que ça me dérange mais j'ai plutôt l'habitude de garçons qui ne comprennent rien à rien alors forcément ( mais je ne citerais pas de nom), ça change! C'est bien vrai qu'il est différent des autres Serpentards, voilà qui me change aussi! En clair c'est un personnage atypique. Moi, tout le monde le sait, je suis plutôt du genre à aller vers les autres pour tout et n'importe quoi, sauf quand il s'agit des Serpentards... Parfois je me dis que c'est dommage cette rivalité.

Après avoir posé ma question, je remarque qu'il semble étonné par ce que j'ai demandé... Il est vrai que ce n'est pas une question que l'on pose souvent et puis, si j'avais réfléchi avant de parler, j'aurais su qu'il n'était effectivement pas comme les autres... Mais bon, comme je l'ai dit, je ne suis pas moi-même ce matin. Finalement, il me répond au bout de quelques minutes après réflexion:

-Saint chiasse, non !

Je lui souris, heureuse de voir qu'il partage au moins une opinion avec moi. Les mots qu'il avait utilisés étaient les mêmes auxquels je pensais sans le dire. Mes yeux brillent alors que je souris, me sentant un peu mieux par rapport à mon réveil. Je retrouve enfin ma capacité à sourire pour tout et tous. Tandis qu'il reprend la parole, je pose mon regard sur lui de nouveau et écoute ce qu'il a à dire:

-Et vous, je vous choquerai si je vous disais que je vous trouve bien différente des autres élèves. Tous ne m’auraient pas jeté un seul coup d’œil avant de déguerpir en vitesse. Aussi, je me dois d’ajouter que vous m’avez complimenté, ce qui est très rare. Je vous dois un remerciement.

Un moment interdite, je lui renvoie son sourire, puis répond, sur un ton plus réveillé qu'auparavant:

-Sa ne me choquerai pas plus que vous. Je sais et on me dit souvent que je suis différente. Peut-être est-ce parce que j'ai tendance à ne pas faire de différence justement. Je considère que quand on a vocation à aider et soutenir les autres, on ne doit pas faire de discrimination et donc donner équitablement à chacun, qu'il soit dans telle ou telle maison. Bien entendu, c'est plus dur pour les Serpentards mas je reste ouverte au cas où, on ne sait jamais...

Observant Liam, je me rends compte que je ne l'ai jamais vu de si près auparavant. En réalité, c'était quelqu'un de charmant, d'attirant mais qui gardait une certaine estime de soi qui prouvait son appartenance à sa maison. Il faut dire qu'à l'instar de sa façon de penser, son apparence était tout aussi atypique... Reprenant la parole, je dis alors:

-Moi, déguerpir? Ce serait bien mal me connaitre. Ce n'est pas que j'aime me battre mais je préfère m'expliquer directement s'il ya conflit. Je n'ai pas pour habitude de fuire les problèmes...

Sauf en ce qui concerne mes problèmes de coeur bien sur... Pour ça, je peux être la plus lâche possible...

-Merci pour le remerciement. Mais c'était tout naturel. J'aime dire les choses telles qu'elles sont et il arrive que je pose des questions qui me tracassent sans pouvoir me retenir.

Voulant changer de sujet, je me rappelle une chose qu'on m'avait dite et donc pose une question tout de suite:

-Dis-moi, toi aussi tu apprécies le cours de Potion, n'est-ce pas? Est-ce que tu fais partie du club de Slug?

( ce n'est pas le meilleur de mes posts... mais je suis en panne d'inspiration ... )


-Dis-moi, toi aussi tu apprécies le cours de Potion, n'est-ce pas? Est-ce que tu fais partie du club de Slug?

C’est à mon tour de rester interdit. Le club de Slug ? Moi ? Me rabaisser à un tel point ? Moi, participer à des soirées sociales où l’on doit discuter avec des abrutis et un professeur sénile ? Grand dieu, non ! Vous me voyiez partager mon air avec des verrues qui ne cesse de jacasser comme de vulgaires pies ? Vous voyiez Naelesen Al’Than entouré d’être humains pathétiques qui se prétendent doués en Potion ? Non, je ne suis point prétentieux, j’énonce seulement une vérité. Quoi ? Vous me voyiez vraiment en train de fraterniser avec des individus ? Non, je ne m’appelle pas Al’Than pour rien. J’hausse les épaules tout en grimaçant amèrement.

-Non, dis-je en l’observant.

Toutefois, le cours de Potion est l’un de mes favoris. Pourquoi ? Parce que j’y excelle. Défiez-moi, dites-moi quelle potion vous désirez que je concocte et je vous la ferai sans difficulté. De toute façon, les potions que nous apprenons ici, dans cette école, sont simples quoiqu’efficaces. Cependant, elles ne pourront pas nous servir à grand-chose dans notre futur. Curieux de nature, j’ai épluché divers ouvrages sur différentes potions aux propriétés multiples : je ne suis point inculte dans cette matière.

-À dire vrai, je ne me sentais pas…à ma place dans ce club.

Ai-je vraiment une place dans cette école ? Je me pose encore cette question. Je me sens bien différent des autres étudiants. Eux, ils rient, ils festoient, ils vivent. Moi, je me faufile d’ombre en ombre, plongé dans un mutisme volontaire et n’en sors que lorsque je le veux bien. En fait, j’essaie toujours d’éviter la compagnie. Méfiant, je paranoïe si quelqu’un souhaite s’approcher de moi, si quelqu’un tente de se frayer un passage jusqu’à moi. Peut-être est-ce dû à tous mes traumatismes. Qu’importe. Le fait est que je ne veux pas participer à ce genre de réunions pour imbécile.

-Je ne vois pas pourquoi j’aurais accepté.

J’hausse les épaules, tambourinant mes manuels avec anxiété. Pourquoi avec anxiété ? me demanderez-vous. Eh bien, parce que ma langue se délie. Parce que je m’adresse à une inconnue qui, assurément, n’en a rien à faire de moi. C’est peut-être un effet suite à mon silence, à ma volonté de ne pas ouvrir la bouche en présence d’autrui, à ne pas m’approcher des autres. Je ne le sais même pas moi-même. Seulement, il est étrange que je lui expose mes raisons. Qu’importe, je tâcherai de ne plus écarter les lèvres et étoufferai le son qui voudra en échapper.

-Je n’apprécie pas le professeur bien qu’il soit érudit en la matière. À mon avis, il déborde trop de…

Je tâcherai de ne plus écarter les lèvres ?? Évidemment. Depuis quand es-tu devenu bavard mon pauvre Nael ? Je ne suis pas bavard…je ne faisais que…lui apporter de plus amples éclaircissements. Tu crois qu’elle était intéressée à connaître tes pensées ? …Non … Voilà.

-Mais je me demande, pourquoi m’avoir posé cette question ?

Pourquoi est-elle intéressée à connaître la réponse ? J’entends la réponse en lançant de furtifs coups d’œil aux alentours.

Apparemment ma question n'a pas l'air de lui plaire... Il me semble même que ça le choque, ou alors c'est qu'il joue bien la comédie. Je commence à croire que je ne pourrais jamais comprendre vraiment ce qu'il a dans la tête. Finalement nous ne connaissons jamais entièrement les autres... Cela vaut pour moi aussi, car on a sans cesse l'impression de m'avoir cernée et pourtant il arrive toujours un moment où je sais me montrer sous un autre jour. Je remarque sa grimace mais ne dit rien. Après tout, il a le droit de ne pas apprécier ce genre de club...

Alors qu'il me répondait pas la négative, je lui souris amicalement, montrant que cela ne me génait pas du tout. Ce n'était après tout qu'une question. Et puis encore une fois je ne peux que m'apercevoir que je ne suis vraiment pas dans mon état normal. Mais oui, pourqui demander s'il est au club de Slug sachant que j'aurais très bien pu le savoir en y allant chaque semaine...-_- Parfois je m'étonne vraiment. Bref.

-À dire vrai, je ne me sentais pas…à ma place dans ce club.

Reportant directement mon attention sur Naelesen, mes yeux verts meraudes tentent de comprendre quel malaise est présent chez lui. Il y a quelque chose chez lui qui me fait penser à de la frustration. Comme s'il se retenait de parler. Mais pourquoi? Pour moi qui ait l'habitude d'être au contact des autres, je trouve naturel de savoir se confier et d'avoir envie de parler aux autres. Mais je vois bien que ce n'est pas le cas pour mon interlocuteur. Et alors que je m'apprète à prendre la parole pour le rassurer sur le fait que ça ne me dérange vraiment pas qu'il ne veuille pas aller au club de Slug, il me dit:

-Je ne vois pas pourquoi j’aurais accepté.

Je reste interdite, muette, comme si je sentais que je devais le laisser parler. Apparemment il n'en a pas l'habitude, et ça s reflète sur son comportement plus que nerveux. D'un regard amicale, je l'encourage à continuer, même s'il ne me regarde pas. Je sens qu'il lutte pour ne plus rien dire mais j'exerce mentalement une pression sur lui, heureuse de voir que j'arrive à délier la langue même aux plus réticents. Entendant à nouveau sa voix, je souris avec joie. Et bien ma petite Lily, je suis fière de toi!
Mais je n'ai même pas le temps de dire mon avis sur le professeur Slughorn que Naelesen reprend la parole, cette fois pour me poser une question directement.

-Mais je me demande, pourquoi m’avoir posé cette question ?

Un moment interdite, je cherche une réponse qui me convient. Pourquoi avoir posé cette question? Franchement je l'ignore complètement. Cela m'est venu comme ça, sans vraiment y penser, juste parce que je savais qu'il semblait apprécier le cours de Potions...

-Et bien, je ne sais pas... Peut-être parce que moi aussi j'aime beaucoup les Potions et que j'apprécie en parler avec ceux qui ont la même passion que moi. Le club de Slug offre cette possibilité-là. Et voilà donc pourquoi j'avais pensé que tu aurais apprécié faire partie de ce club.

Souriant soudain avec gène, je dit alors:

-Enfin, si j'avais réfléchi un peu plus, j'aurais pu me souvenir que je ne t'y ais jamais vu... Désolé si je t'ai embarassé avec ma question, ce n'était pas mon intention.

Une fois ma gène disparue, mes yeux émeraudes brillants encore de mon peu de sommeil, je baille alors longuement avant de rajouter:

-J'espère que je ne te parais pas trop stupide pour une Gryffindor. De toute façon depuis ce matin, je ne fais que des âneries...