Mauvais destinataire. [N&E]
H74 :: Le Château :: Les Escaliers
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Mauvais destinataire. [N&E]
[Épisode précédent : Les Slytherin sont des abrutis]
[Premier du mois d'octobre, 1974.]
C’est toujours à moi que ce genre de chose arrive. Même si… en fait, il ne m’est jamais réellement arrivé de truc aussi sidérant que ça. Je suis même persuadé que, avec ses mille ans d’histoire, Hogwarts n’a jamais rencontré une absurdité pareille. Et donc… c’est à moi qu’il fallait que ça arrive. À moi, et à lui.
Je suis maudit. À cause de lui. C’est un coup monté. Forcément. Autrement, comment cela aurait-il pu avoir lieu?
…Des explications, peut-être? Si, si, ça vient. Minute, hein. Que je me remette du choc.
Hm… Voici donc.
Je me suis retrouvé avec, dans mon casier à la volière, une lettre ne m’étant pas tout à fait destinée. Oh, en réalité, cela pourrait passer pour une bagatelle. Après tout, un hibou n’est pas infaillible. Cela est en premier lieu dû a fait que le destinateur aie, de toute évidence, une correspondance via hiboux avec deux personnes en cet établissement, alors, une erreur est chose possible. L’ennui n’est pas là.
L’ennui est que je partage visiblement ma correspondante avec un autre. Je partage ainsi ma sœur avec Noäh Al’Than. C’est si… improbable que je n’arrive pas à me convaincre moi-même que ce soit plausible. Non, décidément… il doit y avoir une escroquerie dans cette affaire. Je suis dupé. Du moins… il le faut.
Ce doit être à cause de mon état de panique avancé, lorsque j’ai pris conscience de ce malentendu, que j’ai eu la brillante idée d’ouvrir la seconde enveloppe trouvée dans mon casier, celle ne m’étant pas destinée – celle que je tripote nerveusement et que je trimballe partout depuis plus d’une semaine. Celle que je dois rendre à son damné destinataire – celui à qui je devrai faire gober que je n’ai pas ouvert son enveloppe. Parce que je l’ai ouverte. Et que je regrette. Surtout parce que… ce qu’il y a dedans n’est vraiment pas net.
Clarisse n’est pas comme ça. Clarisse ne fréquente surtout pas les Al’Than. Clarisse n’a évidemment pas de relation quelle qu’elle soit avec ce Al’Than précisément, surtout pas dans les circonstances douteuses décrites sur ce parchemin. Non, Clarisse… n’est pas comme ça. Je refuse obstinément d’y croire.
Clarisse ne se présenterait en aucun cas sous le nom de « Siobhan »…
…Et j’en passe. Parce que mes convictions sont remises en question, en boucle, les unes après les autres et ce depuis plus d’une semaine, et que je ne me peux plus de m’interroger sur la véridicité des propos tenus par ma sœur dans cette lettre adressée à un Al’Than. À ce maudit Al’Than qui de toute évidence fait exprès que nos habituelles rencontres dans les corridors soient devenues inexistantes depuis mardi dernier. Ce genre de coïncidence, ça n’existe pas.
Ainsi, je dévale à l’instant l’escalier du deuxième au premier étage, d’un pas à peine plus pressé qu’à mon habitude ; tête en l’air que je suis, j’en ai oublié mes livres dans mon cours de Métamorphose, ce matin, et que je ne m’étonnerais pas de les retrouver en pièces détachées ou bourrés de charmes pas trop commodes. C’est ce que ça implique d’avoir Gregory Damis dans tous ses cours. Remarque, il se tient plutôt tranquille depuis la scène à la cafétéria avec Al…
« O'Dwyer, un moment! »
Pause. On rembobine.
…Al’Than. C’est sa voix. C’est avec un important décalage que me revient l’image mentale de ce dernier, en compagnie de deux individus. Ça vient de se produire. Là, juste derrière moi. Difficile de croire que j’ai vu défiler cette scène devant mes yeux sans en avoir conscience. Difficile de croire également que c’est un clin d’œil qu’il vient de m’adresser. Ou alors, je suis décidément en train de redevenir fou.
…À bien y songer, je préférerais reconnaître que j’ai halluciné plutôt que d’assumer que ce type m’accueille encore et toujours avec son enthousiasme en plastique.
« Il y a longtemps qu’on t’a vu dans les parages, hm? », poursuit-il, ce qui n’a surtout pas pour effet de me figer jusqu’à la racine des cheveux.
Je ne sais pas si c’est d’horreur ou de surprise que je m’immobilise au son de sa voix, mais je passe en une fraction de secondes par toute une gamme d’émotions qui me conduisent, au bout du compte, à une très grande satisfaction teintée d’impatience.
Enfin, te voilà. Enfin, je pourrai me débarrasser de ce fardeau, de cette malédiction.
Je me retourne pour lui faire face, à lui et, je le découvre bientôt, son fidèle acolyte Khyle et… une fille quelconque. Qui me dévisage avec tout le dédain du monde. Et à qui je rends la pareille. Bref, tout pour éviter de regarder Al’Than.
« …O'Dwyer? »
Je crois venu le moment de me prononcer. Ou plutôt, difficile de faire autrement puisque c’est la troisième fois qu’il m’interpelle.
« Euh… » Pas mal, Edmund. C’était presque un mot!
« C’est bien ça ton nom, n’est-ce pas? s’inquiète l’autre, visiblement perplexe face à ma réaction.
- …Ouais, je couine, la voix un peu rauque. Tu, hm… Salut, toi. »
Je m’évertue désespérément de ne pas faire un fou de ma personne, de garder la tête haute et, lorsque je le rencontre, de soutenir le regard d’Al’Than. Le moins longtemps possible. Parce que je sais que cela causera bientôt ma perte.
[Premier du mois d'octobre, 1974.]
C’est toujours à moi que ce genre de chose arrive. Même si… en fait, il ne m’est jamais réellement arrivé de truc aussi sidérant que ça. Je suis même persuadé que, avec ses mille ans d’histoire, Hogwarts n’a jamais rencontré une absurdité pareille. Et donc… c’est à moi qu’il fallait que ça arrive. À moi, et à lui.
Je suis maudit. À cause de lui. C’est un coup monté. Forcément. Autrement, comment cela aurait-il pu avoir lieu?
…Des explications, peut-être? Si, si, ça vient. Minute, hein. Que je me remette du choc.
Hm… Voici donc.
Je me suis retrouvé avec, dans mon casier à la volière, une lettre ne m’étant pas tout à fait destinée. Oh, en réalité, cela pourrait passer pour une bagatelle. Après tout, un hibou n’est pas infaillible. Cela est en premier lieu dû a fait que le destinateur aie, de toute évidence, une correspondance via hiboux avec deux personnes en cet établissement, alors, une erreur est chose possible. L’ennui n’est pas là.
L’ennui est que je partage visiblement ma correspondante avec un autre. Je partage ainsi ma sœur avec Noäh Al’Than. C’est si… improbable que je n’arrive pas à me convaincre moi-même que ce soit plausible. Non, décidément… il doit y avoir une escroquerie dans cette affaire. Je suis dupé. Du moins… il le faut.
Ce doit être à cause de mon état de panique avancé, lorsque j’ai pris conscience de ce malentendu, que j’ai eu la brillante idée d’ouvrir la seconde enveloppe trouvée dans mon casier, celle ne m’étant pas destinée – celle que je tripote nerveusement et que je trimballe partout depuis plus d’une semaine. Celle que je dois rendre à son damné destinataire – celui à qui je devrai faire gober que je n’ai pas ouvert son enveloppe. Parce que je l’ai ouverte. Et que je regrette. Surtout parce que… ce qu’il y a dedans n’est vraiment pas net.
Clarisse n’est pas comme ça. Clarisse ne fréquente surtout pas les Al’Than. Clarisse n’a évidemment pas de relation quelle qu’elle soit avec ce Al’Than précisément, surtout pas dans les circonstances douteuses décrites sur ce parchemin. Non, Clarisse… n’est pas comme ça. Je refuse obstinément d’y croire.
Clarisse ne se présenterait en aucun cas sous le nom de « Siobhan »…
…Et j’en passe. Parce que mes convictions sont remises en question, en boucle, les unes après les autres et ce depuis plus d’une semaine, et que je ne me peux plus de m’interroger sur la véridicité des propos tenus par ma sœur dans cette lettre adressée à un Al’Than. À ce maudit Al’Than qui de toute évidence fait exprès que nos habituelles rencontres dans les corridors soient devenues inexistantes depuis mardi dernier. Ce genre de coïncidence, ça n’existe pas.
Ainsi, je dévale à l’instant l’escalier du deuxième au premier étage, d’un pas à peine plus pressé qu’à mon habitude ; tête en l’air que je suis, j’en ai oublié mes livres dans mon cours de Métamorphose, ce matin, et que je ne m’étonnerais pas de les retrouver en pièces détachées ou bourrés de charmes pas trop commodes. C’est ce que ça implique d’avoir Gregory Damis dans tous ses cours. Remarque, il se tient plutôt tranquille depuis la scène à la cafétéria avec Al…
« O'Dwyer, un moment! »
Pause. On rembobine.
…Al’Than. C’est sa voix. C’est avec un important décalage que me revient l’image mentale de ce dernier, en compagnie de deux individus. Ça vient de se produire. Là, juste derrière moi. Difficile de croire que j’ai vu défiler cette scène devant mes yeux sans en avoir conscience. Difficile de croire également que c’est un clin d’œil qu’il vient de m’adresser. Ou alors, je suis décidément en train de redevenir fou.
…À bien y songer, je préférerais reconnaître que j’ai halluciné plutôt que d’assumer que ce type m’accueille encore et toujours avec son enthousiasme en plastique.
« Il y a longtemps qu’on t’a vu dans les parages, hm? », poursuit-il, ce qui n’a surtout pas pour effet de me figer jusqu’à la racine des cheveux.
Je ne sais pas si c’est d’horreur ou de surprise que je m’immobilise au son de sa voix, mais je passe en une fraction de secondes par toute une gamme d’émotions qui me conduisent, au bout du compte, à une très grande satisfaction teintée d’impatience.
Enfin, te voilà. Enfin, je pourrai me débarrasser de ce fardeau, de cette malédiction.
Je me retourne pour lui faire face, à lui et, je le découvre bientôt, son fidèle acolyte Khyle et… une fille quelconque. Qui me dévisage avec tout le dédain du monde. Et à qui je rends la pareille. Bref, tout pour éviter de regarder Al’Than.
« …O'Dwyer? »
Je crois venu le moment de me prononcer. Ou plutôt, difficile de faire autrement puisque c’est la troisième fois qu’il m’interpelle.
« Euh… » Pas mal, Edmund. C’était presque un mot!
« C’est bien ça ton nom, n’est-ce pas? s’inquiète l’autre, visiblement perplexe face à ma réaction.
- …Ouais, je couine, la voix un peu rauque. Tu, hm… Salut, toi. »
Je m’évertue désespérément de ne pas faire un fou de ma personne, de garder la tête haute et, lorsque je le rencontre, de soutenir le regard d’Al’Than. Le moins longtemps possible. Parce que je sais que cela causera bientôt ma perte.
Dernière édition par le Dim 28 Oct - 0:16, édité 4 fois
Edmund O'Dwyer- [Administratrice]
「インクブス」 - Nombre de messages : 1249
Age : 34
Date d'inscription : 17/07/2007
Personnage
Maison: Slytherin
Études: Cinquième année
Âge: Seize ans
Re: Mauvais destinataire. [N&E]
La journée commence à être longue, pour un simple avant midi. En fait, je suis plutôt nerveux, aujourd'hui. Pour une raison plutôt embarrassante, je dois l'admettre, mais je passe –je n'ai aucunement l'intention de m'éterniser sur cela. À la place, je tente de suivre attentivement la conversation sur le cours de potion qu'Alexis s'évertue de dénigrer avec un dégoût considérable.
Khyle, quand à lui, écoute attentivement et analyse le tout, surement pour renchérir par la suite ou contredire les dires de son amie. Et moi, je n'éprouve aucunement le désir de participer à cette bagarre d'intellectuel…
Le regard maintenant tourné vers le grand hall, j'observe attentivement les élèves passer. Tous discutes et semblent se divertir avec intérêt, sans vraiment se préoccuper de quoi que ce soit, sans vraiment se douter de rien. Leur univers est fermé et il est évident que l'école –soit les dirigeants de cette école et le ministère- s'efforce de les garder enchaîner dans l'ignorance.
Je soupire.
Je pivote mon regard pour le porter sur les escaliers. J'observe le déplacement magique de ceux-ci avec le plus grand intérêt, jusqu'à ce que mon regard se pose sur une silhouette squelettique aux longs cheveux noirs, silhouette que je n'ai pas revu depuis plusieurs jours déjà. Je la suis des yeux, un large sourire sur les lèvres. Celle-ci se rapproche tranquillement, puis passe indifféremment sous mes yeux.
" O'Dwyer, un moment !"
Lentement, mais surement, celui-ci se retourne. J'en étais à me demander si on n'allait pas bientôt le retrouver dans les journaux, en première page... D'ailleurs, j'en avais presque oublié traits fins et son visage pâle, et pourtant si sévère. C'est justement en m'attardant à son expression embarrassée que je me rends compte que je n'ai jamais vraiment porté attention à son visage, depuis notre rencontre, dans le train train. Les voix derrière moi cessent un moment - sans doute observent-ils à leur tour le petit Noiraud.
" Tu, hm… Salut, toi" tente-t-il d'articuler sous ses lèvres à peine entrouverte.
Je ris tout bonnement de cette petite phrase à peine construite et de la pauvre timidité de mon interlocuteur. Il ressemble à un petit chien battu, habillé de la sorte, sans ordre précis entre ses chandails. En bataille comme ses cheveux, je remarque.
Je tends le bras en direction d'Alexis, question de faire présentation de cette charmante personne.
"Je te présente Alexis Sullivan. C'est une bonne amie à Khyle."
Sincèrement, j'aurais espéré un peu de collaboration de la part de celle-ci. J'attends le "enchanté" ou toute autre formule de politesse de la sorte. Rien. Edmund aussi ne semble pas porter attention à cela. En fait, tout deux se dévisagent lourdement. J'hésite un moment à reprendre la parole, espérant un minimum de modestie venant des deux interpellés –mais rien. Je tranche le silence de ma voix...
"Et puis, de quel cours reviens-tu ?"
Le Noiraud a un regard pour les deux autres, puis sur moi. Il bafouille quelque chose que j'ai peine et misère à comprendre. Quelque chose finissant, du moins, par "mancie". Je n'ai pas le temps de le faire répété qu'il reprend la parole, comme empressé.
"Toi, tu…il faut que je te parle."
D'un geste de main plutôt distrait, il replace une soi-disant mèche de cheveux, comme pour en appuyer sa phrase. Je le regarde attentivement, curieux de savoir ce qu'il me mijote. Après tout, c'est bien la première fois qu'il daigne m'adresser une longue phrase…
Je souris pour moi-même.
"Et bien, je t'écoute" je dis, sortant mes mains de mes poches pour les mettre en croisé devant moi.
Le Noiraud regarde mes deux compagnons, les yeux presque suppliant. J'entends Alexis qui échappe un juron tout bas. Je la suis du coin de l'œil alors qu'elle passe près d'Edmund, lui accrochant l'épaule avant de descendre les marches menant au hall. J'observe toujours le Noiraud, qui ne semble pas pour autant satisfait du départ de l'Intrus.
"Hm, Khyle, j'irai te rejoindre tout à l'heure, cela te va ? Je lui demande, sans quitter les yeux de mon sujet.
-C'est comme tu veux…"
Il s'éloigne tranquillement, contournant soigneusement Edmund d'un mètre de diamètre. Je remets mes mains dans mes poches puis reprend, ennuyé de la situation.
"C'est à propos de l'autre fois, c'est cela ? Que je lui demande, sans pour autant avoir de réponse. Tu sais, je ne t'en veux pas d'être parti, je comprends ta réaction..."
Je fronce un peu les sourcils et observe tout ses mouvements avec attention. Celui-ci semble très tendu et j'ai bien hâte d'en découvrir la raison…Ce n'est que quelques secondes plus tard que je remarque un chiffonnement en provenance de l'une de ses poches.
Khyle, quand à lui, écoute attentivement et analyse le tout, surement pour renchérir par la suite ou contredire les dires de son amie. Et moi, je n'éprouve aucunement le désir de participer à cette bagarre d'intellectuel…
Le regard maintenant tourné vers le grand hall, j'observe attentivement les élèves passer. Tous discutes et semblent se divertir avec intérêt, sans vraiment se préoccuper de quoi que ce soit, sans vraiment se douter de rien. Leur univers est fermé et il est évident que l'école –soit les dirigeants de cette école et le ministère- s'efforce de les garder enchaîner dans l'ignorance.
Je soupire.
Je pivote mon regard pour le porter sur les escaliers. J'observe le déplacement magique de ceux-ci avec le plus grand intérêt, jusqu'à ce que mon regard se pose sur une silhouette squelettique aux longs cheveux noirs, silhouette que je n'ai pas revu depuis plusieurs jours déjà. Je la suis des yeux, un large sourire sur les lèvres. Celle-ci se rapproche tranquillement, puis passe indifféremment sous mes yeux.
" O'Dwyer, un moment !"
Lentement, mais surement, celui-ci se retourne. J'en étais à me demander si on n'allait pas bientôt le retrouver dans les journaux, en première page... D'ailleurs, j'en avais presque oublié traits fins et son visage pâle, et pourtant si sévère. C'est justement en m'attardant à son expression embarrassée que je me rends compte que je n'ai jamais vraiment porté attention à son visage, depuis notre rencontre, dans le train train. Les voix derrière moi cessent un moment - sans doute observent-ils à leur tour le petit Noiraud.
" Tu, hm… Salut, toi" tente-t-il d'articuler sous ses lèvres à peine entrouverte.
Je ris tout bonnement de cette petite phrase à peine construite et de la pauvre timidité de mon interlocuteur. Il ressemble à un petit chien battu, habillé de la sorte, sans ordre précis entre ses chandails. En bataille comme ses cheveux, je remarque.
Je tends le bras en direction d'Alexis, question de faire présentation de cette charmante personne.
"Je te présente Alexis Sullivan. C'est une bonne amie à Khyle."
Sincèrement, j'aurais espéré un peu de collaboration de la part de celle-ci. J'attends le "enchanté" ou toute autre formule de politesse de la sorte. Rien. Edmund aussi ne semble pas porter attention à cela. En fait, tout deux se dévisagent lourdement. J'hésite un moment à reprendre la parole, espérant un minimum de modestie venant des deux interpellés –mais rien. Je tranche le silence de ma voix...
"Et puis, de quel cours reviens-tu ?"
Le Noiraud a un regard pour les deux autres, puis sur moi. Il bafouille quelque chose que j'ai peine et misère à comprendre. Quelque chose finissant, du moins, par "mancie". Je n'ai pas le temps de le faire répété qu'il reprend la parole, comme empressé.
"Toi, tu…il faut que je te parle."
D'un geste de main plutôt distrait, il replace une soi-disant mèche de cheveux, comme pour en appuyer sa phrase. Je le regarde attentivement, curieux de savoir ce qu'il me mijote. Après tout, c'est bien la première fois qu'il daigne m'adresser une longue phrase…
Je souris pour moi-même.
"Et bien, je t'écoute" je dis, sortant mes mains de mes poches pour les mettre en croisé devant moi.
Le Noiraud regarde mes deux compagnons, les yeux presque suppliant. J'entends Alexis qui échappe un juron tout bas. Je la suis du coin de l'œil alors qu'elle passe près d'Edmund, lui accrochant l'épaule avant de descendre les marches menant au hall. J'observe toujours le Noiraud, qui ne semble pas pour autant satisfait du départ de l'Intrus.
"Hm, Khyle, j'irai te rejoindre tout à l'heure, cela te va ? Je lui demande, sans quitter les yeux de mon sujet.
-C'est comme tu veux…"
Il s'éloigne tranquillement, contournant soigneusement Edmund d'un mètre de diamètre. Je remets mes mains dans mes poches puis reprend, ennuyé de la situation.
"C'est à propos de l'autre fois, c'est cela ? Que je lui demande, sans pour autant avoir de réponse. Tu sais, je ne t'en veux pas d'être parti, je comprends ta réaction..."
Je fronce un peu les sourcils et observe tout ses mouvements avec attention. Celui-ci semble très tendu et j'ai bien hâte d'en découvrir la raison…Ce n'est que quelques secondes plus tard que je remarque un chiffonnement en provenance de l'une de ses poches.
Invité- Invité
Re: Mauvais destinataire. [N&E]
C’est après j’aie été percuté de plein fouet par l’épaule de cette jeune fille, qui soit dit en passant manque cruellement de féminité et de délicatesse, qu’Al’Than invite son camarade à prendre congé de nous et à aller rejoindre l’autre frustrée. Nous nous retrouvons alors en face à face. Et, curieusement, c’est à ce moment seulement que je remarque combien ce type m’intimide, même lorsqu’il est seul.
« C'est à propos de l'autre fois, c'est cela ? Tu sais, je ne t'en veux pas d'être parti, je comprends ta réaction...
- Mh. Rien à voir.
- Ah?... »
Je me tiens silencieux en espérant qu’il m’ouvre une porte tout droit sur le pourquoi de ma demande à le voir en privé, parce que je ne trouve effectivement rien pour justifier mon départ hâtif, lors de notre rencontre précédente. Je constate alors avec un certain malaise que toutes nos rencontres ont étrangement l’air d’avoir été… provoquées. Parce que la situation est toujours en son avantage, et non pas en le mien. Ou alors, c’est que je n’ai vraiment pas de bol.
Et je suis littéralement en train de massacrer son enveloppe d’un ongle particulièrement acharné, dans le fond de ma poche. J’ai l’impression qu’il a tôt fait de le remarquer, parce que son expression change du tout au tout lorsque je mets fin à cet ennuyeux tic nerveux. Plutôt, je laisse distraitement glisser mes doigts sur l’enveloppe, tentant de puiser je ne sais trop où le courage de l’y en sortir et de la lui présenter.
« Hé bien? qu’il reprend, son regard sondant le mien avec insistance. J’ai cru comprendre que tu avais à me parler? »
Un point pour moi, pour avoir piqué sa curiosité. Il mériterait juste que je le laisse crever de sa faim de savoir, ce salaud. À ma plus grande désolation toutefois, je me suis déjà un peu trop avancé pour rebrousser chemin à l’heure qu’il est.
Et j’ai faim, je veux aller déjeuner.
Je crois que c’est ce prétexte qui propulse ma main hors de ma poche, lui présentant, le bras tendu devant moi, l’enveloppe qui lui revient de droit. Il hausse les sourcils, faisant mine d’être intrigué. Quant à moi, plutôt que de me risquer à lui adresser un regard, je garde les yeux rivés sur la lettre, relisant distraitement les écritures qui y sont apposées…
« J… Je sais que tu la connais, je commence, tentant de me persuader que j’ai suffisamment de crédibilité pour poursuivre. Je veux savoir. Pourquoi est-ce que tu la c... » Je m’interromps presque en m’étranglant de surprise.
« De la part de Clarisse Shaw ; à l’intention de… » Merlin. « …Edmund O’Dwyer. » Mauvaise enveloppe. Je me suis gouré. C’est pas son enveloppe. Je jure tout bas. Puis y’a mon cœur qui fait deux ou trois tours de trop, affolé. Je replonge aussitôt l’enveloppe dans ma poche, la froissant maladroitement. Je frôle presque la crise d’anxiété, je ne sais plus où j’ai mis son enveloppe à lui… Ah, là. L’autre poche. Dieu merci. La situation est sous contrôle.
Sans y prendre garde, je relève les yeux sur Al’Than, qui garde le silence et qui m’observe d’un air à la fois intrigué et perplexe. Pour peu, un rictus se dessine sur ses lèvres. Ma gorge se resserre ; je reste accroché à ses yeux, à son sourire, à ses mains croisées dans un geste patient... mais surtout ses yeux. Il soutient mon regard, scrutateur. C'est franchement perturbant. Il ne me quitte pas des yeux, éternise ce moment un peu trop longtemps à mon goût... jusqu’à ce qu’il ait bien en mains son enveloppe. Alors, seulement, il se désintéresse momentanément de moi, et je reprends ma respiration.
Ça m'apprendra à faire le brave, tiens.
Sinon, lui semble mettre une éternité à en analyser le sceau. Je me sens dans l'obligation de lui fournir une explication.
« C'est pas... à moi, y'a... Pas mon nom, dessus. » Il ne dit rien. Il observe, il fronce les sourcils, se passe une main sur le bas du visage. Mais il ne dit rien. J’insiste, en empoté que je suis. « C'est ton nom. Alors c'est à... toi. » Silence. J’attends sa réaction. Toujours rien.
C’est à ce moment seulement que je me rappelle que je n’ai toujours pas justifié d’où…
« Où est-ce que tu as eu ça? » souffle-t-il, toujours sans un regard pour moi. Il semble avoir perdu son air, tout d’un coup. Quand à moi, je me ratatine de malaise.
« Euh, c'était... Y'avait un hibou.
- …Je vois.
- Ouais, un... hibou, et il… Enfin, il s'est trompé. » Fin. Je suis cloué là.
…Mais, minute. Pourquoi est-ce que c’est moi qui suis mal à l’aise, exactement? Je ne suis pas dans le tort – si? Enfin, oui, parce que j’ai ouvert son enveloppe. Détail… Peut-être qu’il a pas remarqué, de toute façon…?
« Enfin bon, reprend-il après un silence mortel, retrouvant son sourire habituel. Que voulais-tu donc savoir? »
Là, c’est moi qui reste bête. Alors quoi, il va pas se mettre à me déballer toute l’histoire là, maintenant, sans hésiter? C’est pas possible. Pas avec ce qui est écrit là-dedans. J’y crois pas. Je refuse d’y croire… mais ma curiosité de savoir finit par me cerner, et je me laisse tenter. Je m’essaye, cependant sans trop d’espoir :
« Cl... Siobhan, je me rattrape, à la dernière minute. Vous vous connaissez, c'est... » Je marque une pause, parce qu’au bout du compte… Je ne suis pas exactement certain de ce que j’ai vraiment envie de savoir. Je ne suis pas certain d'être prêt à entendre ce qu'il a à dire.
Clarisse, mais dans quelle espèce d'histoire est-ce que tu t'es embarquée?
**HRP : Désolée, mon coeur, c'est un peu boiteux... Mon cerveau est en compote, après trois RPs. x3 Enfin, je te remets la suite entre les mains. ;) <3**
« C'est à propos de l'autre fois, c'est cela ? Tu sais, je ne t'en veux pas d'être parti, je comprends ta réaction...
- Mh. Rien à voir.
- Ah?... »
Je me tiens silencieux en espérant qu’il m’ouvre une porte tout droit sur le pourquoi de ma demande à le voir en privé, parce que je ne trouve effectivement rien pour justifier mon départ hâtif, lors de notre rencontre précédente. Je constate alors avec un certain malaise que toutes nos rencontres ont étrangement l’air d’avoir été… provoquées. Parce que la situation est toujours en son avantage, et non pas en le mien. Ou alors, c’est que je n’ai vraiment pas de bol.
Et je suis littéralement en train de massacrer son enveloppe d’un ongle particulièrement acharné, dans le fond de ma poche. J’ai l’impression qu’il a tôt fait de le remarquer, parce que son expression change du tout au tout lorsque je mets fin à cet ennuyeux tic nerveux. Plutôt, je laisse distraitement glisser mes doigts sur l’enveloppe, tentant de puiser je ne sais trop où le courage de l’y en sortir et de la lui présenter.
« Hé bien? qu’il reprend, son regard sondant le mien avec insistance. J’ai cru comprendre que tu avais à me parler? »
Un point pour moi, pour avoir piqué sa curiosité. Il mériterait juste que je le laisse crever de sa faim de savoir, ce salaud. À ma plus grande désolation toutefois, je me suis déjà un peu trop avancé pour rebrousser chemin à l’heure qu’il est.
Et j’ai faim, je veux aller déjeuner.
Je crois que c’est ce prétexte qui propulse ma main hors de ma poche, lui présentant, le bras tendu devant moi, l’enveloppe qui lui revient de droit. Il hausse les sourcils, faisant mine d’être intrigué. Quant à moi, plutôt que de me risquer à lui adresser un regard, je garde les yeux rivés sur la lettre, relisant distraitement les écritures qui y sont apposées…
« J… Je sais que tu la connais, je commence, tentant de me persuader que j’ai suffisamment de crédibilité pour poursuivre. Je veux savoir. Pourquoi est-ce que tu la c... » Je m’interromps presque en m’étranglant de surprise.
« De la part de Clarisse Shaw ; à l’intention de… » Merlin. « …Edmund O’Dwyer. » Mauvaise enveloppe. Je me suis gouré. C’est pas son enveloppe. Je jure tout bas. Puis y’a mon cœur qui fait deux ou trois tours de trop, affolé. Je replonge aussitôt l’enveloppe dans ma poche, la froissant maladroitement. Je frôle presque la crise d’anxiété, je ne sais plus où j’ai mis son enveloppe à lui… Ah, là. L’autre poche. Dieu merci. La situation est sous contrôle.
Sans y prendre garde, je relève les yeux sur Al’Than, qui garde le silence et qui m’observe d’un air à la fois intrigué et perplexe. Pour peu, un rictus se dessine sur ses lèvres. Ma gorge se resserre ; je reste accroché à ses yeux, à son sourire, à ses mains croisées dans un geste patient... mais surtout ses yeux. Il soutient mon regard, scrutateur. C'est franchement perturbant. Il ne me quitte pas des yeux, éternise ce moment un peu trop longtemps à mon goût... jusqu’à ce qu’il ait bien en mains son enveloppe. Alors, seulement, il se désintéresse momentanément de moi, et je reprends ma respiration.
Ça m'apprendra à faire le brave, tiens.
Sinon, lui semble mettre une éternité à en analyser le sceau. Je me sens dans l'obligation de lui fournir une explication.
« C'est pas... à moi, y'a... Pas mon nom, dessus. » Il ne dit rien. Il observe, il fronce les sourcils, se passe une main sur le bas du visage. Mais il ne dit rien. J’insiste, en empoté que je suis. « C'est ton nom. Alors c'est à... toi. » Silence. J’attends sa réaction. Toujours rien.
C’est à ce moment seulement que je me rappelle que je n’ai toujours pas justifié d’où…
« Où est-ce que tu as eu ça? » souffle-t-il, toujours sans un regard pour moi. Il semble avoir perdu son air, tout d’un coup. Quand à moi, je me ratatine de malaise.
« Euh, c'était... Y'avait un hibou.
- …Je vois.
- Ouais, un... hibou, et il… Enfin, il s'est trompé. » Fin. Je suis cloué là.
…Mais, minute. Pourquoi est-ce que c’est moi qui suis mal à l’aise, exactement? Je ne suis pas dans le tort – si? Enfin, oui, parce que j’ai ouvert son enveloppe. Détail… Peut-être qu’il a pas remarqué, de toute façon…?
« Enfin bon, reprend-il après un silence mortel, retrouvant son sourire habituel. Que voulais-tu donc savoir? »
Là, c’est moi qui reste bête. Alors quoi, il va pas se mettre à me déballer toute l’histoire là, maintenant, sans hésiter? C’est pas possible. Pas avec ce qui est écrit là-dedans. J’y crois pas. Je refuse d’y croire… mais ma curiosité de savoir finit par me cerner, et je me laisse tenter. Je m’essaye, cependant sans trop d’espoir :
« Cl... Siobhan, je me rattrape, à la dernière minute. Vous vous connaissez, c'est... » Je marque une pause, parce qu’au bout du compte… Je ne suis pas exactement certain de ce que j’ai vraiment envie de savoir. Je ne suis pas certain d'être prêt à entendre ce qu'il a à dire.
Clarisse, mais dans quelle espèce d'histoire est-ce que tu t'es embarquée?
**HRP : Désolée, mon coeur, c'est un peu boiteux... Mon cerveau est en compote, après trois RPs. x3 Enfin, je te remets la suite entre les mains. ;) <3**
Edmund O'Dwyer- [Administratrice]
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Age : 34
Date d'inscription : 17/07/2007
Personnage
Maison: Slytherin
Études: Cinquième année
Âge: Seize ans
Re: Mauvais destinataire. [N&E]
**Bleh, hope it's allright, liebe <3**
Le noiraud dévoile sous mes yeux une lettre bien chiffonnée et me la tend du bout des doigts. Mon regard se rive sur celle-ci avec incompréhension. Cela ne me dit rien qui vaille. J'observe attentivement les lettres cursives imprimées sur le bout de papier alors que l'autre tente en vain de m'expliquer la provenance de celle-ci.
Oui, et alors?
Je relève les yeux, fixant mon interlocuteur avec attention. Il s'arrête de parler à la vue de sa lettre. J'observe la scène avec la plus grande perplexité. Après une courte absence et un moment d'hésitation, O'Dwyer replace confortablement sa lettre dans une de ses poches et ce d'une délicatesse sans équivoque – il s'agit, ici, d'ironie, vous l'aurez compris. Je le fixe toujours, et j'attends, impassible. Le moment se fait long et je ris pour moi-même de son malaise. Que dire, c'est si délectable le voir s'énerver alors que je ne suis tellement pas pressé. Enfin, il ressort une autre lettre qui, je le remarque bien, m'est adressée.
…Attendez, cela ne …fonctionne pas. Il me tend la seconde lettre - qui elle ne met pas de temps à se retrouver entre mes mains. Quel était le nom de l'autre expéditrice ? Il me semble qu'un détail m'échappe… Ah, voilà, Clarisse Shaw.
Non. Pause. Prend le temps de réfléchir, Al'Than.
Il faut réfléchir et vite. La lettre qui repose entre mes mains provient de Siohban. Elle est aussi en mauvais état. Même, je dirais plus.
De mes yeux je parcoure l'enveloppe avec grand intérêt et remarque une petite fissure sur le côté. Je ne m'attarde pas sur celle-ci, mais…cette lettre a déjà été ouverte.
Voilà un autre problème majeur.
Je peste intérieurement, mon rythme cardiaque s'accélère alors que je me bas contre moi-même pour ne pas perdre le contrôle de la situation. Il faut se calmer, et conserver un point de vue détaché de la situation. J'ose poser la question qui brûle mes lèvres et mon esprit depuis un moment déjà.
...Un hibou. Vraiment ? Il aurait fait cette erreur ? Et l'autre qui n'arrête pas de parler inutilement, ne peut-il pas se taire un moment ?
Clarisse… ce nom ne me dit vraiment rien.
Mais pour qu'un hibou, selon O'Dwyer, se soit trompé, j'en conclus nécessairement que les lettres proviennent du même endroit. Qui plus est, avec le même nom de famille, je dirais : de la même personne.
"Cl... Siohban. Vous vous connaissez, c'est..."
Je peste tout bas. Siohban et Clarisse, une même personne ? Garde ton calme, Noäh…
Mais comment ?!
J'inspire profondément, dérobe mes yeux de ma petite lettre, maintenant en sécurité entre mes mains. Mon regard cible durement le Noiraud, qui, je l'espère, se sent au moins un peu visé. Maintenant redevenu calme, éloignant la lettre de mon champ de vision en la cachant avec précaution à l'intérieur de mon sac, je reprends la parole d'un ton de voix qui se veut des plus calmes et indifférents… bien que je ne sois pas exactement du même état.
"Eh bien?
- Euhm…"
Il secoue la tête puis repose un regard énervé sur ma main qui sort tranquillement de mon sac. C'est tout juste si je ne peste pas tout haut pour qu'il me réponde.
"...Depuis quand?" reprend-il, la voix rauque.
Pour toute question détaillée, je lui dois une réponse détaillée...
"Depuis un moment, déjà..."
Je baisse mon regard jusqu'à son nez qui, jusqu'ici, m'était passé inaperçu. Remarquez : celui-ci a une courbe, disons... anormale. Le petit sparadrap blanc qui y repose doit justifier une cassure… ou c'est tout simplement de famille, qui sait? Enfin, il se veut très pointu et d'autant plus mal en point que sa chevelure...
Assez de bêtises, Noäh, ressaisis-toi ! Bon sang. Tu te rends compte, devant qui tu commences à perdre la tête ? À perdre le contrôle de la situation ? Ça ne te vaut pas ! Ce n'est que O'Dwyer, Merlin. Qui plus est, tu ne crois certainement pas qu'il comprenne ce qu'il y a dans cette lettre – si jamais il l'a lue…? Allez, quoi ! …
"Étrange, qu'un Hibou se soit trompé…, je fais remarquer, tout en reposant mes yeux sur sa petite personne.
- Étrange que ma sœur écrive à un Al'Than.
- ...Enfin, je te remercie de m'avoir apporté cette let—"
…Attendez, j'ai bien entendu là ? À un Al'Than ? …Il va sérieusement finir par me rendre complètement furax. De quel droit ose-t-il insulter le nom de ma famille ? Ce n'est pas parce que mes ancêtres ont commis des actes impardonnables que je suis pour autant de la même espèce. Au contraire. Je me considère comme étant mieux qu'eux : pour la simple et bonne raison que moi, je suis averti. Parce que moi, je suis instruit et logique. Qu'il ne vienne pas pester sur mon nom – qu'il ose tout simplement...!
"...C'est ta sœur ?" je reprends, faisant mine de sourire.
…Petit ignorant. Que croyait-il que j'aie déduit en apercevant ce même nom, adressé pour nous deux ? Je veux dire… regardez-vous : même traits, presque même personnalité… - excepté que Clarisse soit on ne peut plus…agressive. Enfin. Restons calme, je disais…
" C'est ma sœur—
- Eh bien, je suis d'autant plus heureux d'avoir fait ta connaissance, mon cher O'Dwyer."
Et maintenant que j'ai le morceau, pourquoi arrêter ? Je ne peux pas me permettre de rechuter. Il faut reprendre le dessus de la conversation, reprendre les commandes.
Je me demande seulement… était-ce simplement pour tester ma réaction, toute cette mise en scène ? Me prendre à mon jeu ? Et quoi d'autre… si c'est le cas, il ne m'a pas eu. Et je suis bien heureux de ne pas avoir flanché. La morale de cette histoire : en tirer leçon. (…)
" Ta soeur est quelqu'un d'extraordinaire, j'espère que tu le sais. D'ailleurs, vous vous ressemblez... quoique", je soulève une mèche de mes propres cheveux, "j'imagine que l'un doit tenir plus de la mère ou du père...
- Ce n'est pas là que je veux en venir".
Bien essayé, mais ça ne vaut rien contre moi, O'Dwyer. J'opte alors plutôt… pour un peu plus de sérieux. Après tout, jusqu'à maintenant, n'ai-je pas agit avec souplesse et bonne humeur ?
Je sors tranquillement les mains de mes poches et les dispose en croisé devant moi. Les sourcils plus froncés, le regard plus "curieux", je l'observe attentivement dans les yeux, jusqu'à l'en mettre mal à l'aise. Et il perd visiblement tout son sang froid.
" Clarisse, elle... C'est pas... Elle ne devrait pas te connaître. Elle...
- Je te demande pardon ? Clarisse...?
Je l'observe, l'air plus grave, attendant la prochaine excuse avec lassitude. Maintenant que je remonte la pente, tout devrais bien aller, à présent…
Enfin… cela devrait.
Le noiraud dévoile sous mes yeux une lettre bien chiffonnée et me la tend du bout des doigts. Mon regard se rive sur celle-ci avec incompréhension. Cela ne me dit rien qui vaille. J'observe attentivement les lettres cursives imprimées sur le bout de papier alors que l'autre tente en vain de m'expliquer la provenance de celle-ci.
Oui, et alors?
Je relève les yeux, fixant mon interlocuteur avec attention. Il s'arrête de parler à la vue de sa lettre. J'observe la scène avec la plus grande perplexité. Après une courte absence et un moment d'hésitation, O'Dwyer replace confortablement sa lettre dans une de ses poches et ce d'une délicatesse sans équivoque – il s'agit, ici, d'ironie, vous l'aurez compris. Je le fixe toujours, et j'attends, impassible. Le moment se fait long et je ris pour moi-même de son malaise. Que dire, c'est si délectable le voir s'énerver alors que je ne suis tellement pas pressé. Enfin, il ressort une autre lettre qui, je le remarque bien, m'est adressée.
…Attendez, cela ne …fonctionne pas. Il me tend la seconde lettre - qui elle ne met pas de temps à se retrouver entre mes mains. Quel était le nom de l'autre expéditrice ? Il me semble qu'un détail m'échappe… Ah, voilà, Clarisse Shaw.
Non. Pause. Prend le temps de réfléchir, Al'Than.
Il faut réfléchir et vite. La lettre qui repose entre mes mains provient de Siohban. Elle est aussi en mauvais état. Même, je dirais plus.
De mes yeux je parcoure l'enveloppe avec grand intérêt et remarque une petite fissure sur le côté. Je ne m'attarde pas sur celle-ci, mais…cette lettre a déjà été ouverte.
Voilà un autre problème majeur.
Je peste intérieurement, mon rythme cardiaque s'accélère alors que je me bas contre moi-même pour ne pas perdre le contrôle de la situation. Il faut se calmer, et conserver un point de vue détaché de la situation. J'ose poser la question qui brûle mes lèvres et mon esprit depuis un moment déjà.
...Un hibou. Vraiment ? Il aurait fait cette erreur ? Et l'autre qui n'arrête pas de parler inutilement, ne peut-il pas se taire un moment ?
Clarisse… ce nom ne me dit vraiment rien.
Mais pour qu'un hibou, selon O'Dwyer, se soit trompé, j'en conclus nécessairement que les lettres proviennent du même endroit. Qui plus est, avec le même nom de famille, je dirais : de la même personne.
"Cl... Siohban. Vous vous connaissez, c'est..."
Je peste tout bas. Siohban et Clarisse, une même personne ? Garde ton calme, Noäh…
Mais comment ?!
J'inspire profondément, dérobe mes yeux de ma petite lettre, maintenant en sécurité entre mes mains. Mon regard cible durement le Noiraud, qui, je l'espère, se sent au moins un peu visé. Maintenant redevenu calme, éloignant la lettre de mon champ de vision en la cachant avec précaution à l'intérieur de mon sac, je reprends la parole d'un ton de voix qui se veut des plus calmes et indifférents… bien que je ne sois pas exactement du même état.
"Eh bien?
- Euhm…"
Il secoue la tête puis repose un regard énervé sur ma main qui sort tranquillement de mon sac. C'est tout juste si je ne peste pas tout haut pour qu'il me réponde.
"...Depuis quand?" reprend-il, la voix rauque.
Pour toute question détaillée, je lui dois une réponse détaillée...
"Depuis un moment, déjà..."
Je baisse mon regard jusqu'à son nez qui, jusqu'ici, m'était passé inaperçu. Remarquez : celui-ci a une courbe, disons... anormale. Le petit sparadrap blanc qui y repose doit justifier une cassure… ou c'est tout simplement de famille, qui sait? Enfin, il se veut très pointu et d'autant plus mal en point que sa chevelure...
Assez de bêtises, Noäh, ressaisis-toi ! Bon sang. Tu te rends compte, devant qui tu commences à perdre la tête ? À perdre le contrôle de la situation ? Ça ne te vaut pas ! Ce n'est que O'Dwyer, Merlin. Qui plus est, tu ne crois certainement pas qu'il comprenne ce qu'il y a dans cette lettre – si jamais il l'a lue…? Allez, quoi ! …
"Étrange, qu'un Hibou se soit trompé…, je fais remarquer, tout en reposant mes yeux sur sa petite personne.
- Étrange que ma sœur écrive à un Al'Than.
- ...Enfin, je te remercie de m'avoir apporté cette let—"
…Attendez, j'ai bien entendu là ? À un Al'Than ? …Il va sérieusement finir par me rendre complètement furax. De quel droit ose-t-il insulter le nom de ma famille ? Ce n'est pas parce que mes ancêtres ont commis des actes impardonnables que je suis pour autant de la même espèce. Au contraire. Je me considère comme étant mieux qu'eux : pour la simple et bonne raison que moi, je suis averti. Parce que moi, je suis instruit et logique. Qu'il ne vienne pas pester sur mon nom – qu'il ose tout simplement...!
"...C'est ta sœur ?" je reprends, faisant mine de sourire.
…Petit ignorant. Que croyait-il que j'aie déduit en apercevant ce même nom, adressé pour nous deux ? Je veux dire… regardez-vous : même traits, presque même personnalité… - excepté que Clarisse soit on ne peut plus…agressive. Enfin. Restons calme, je disais…
" C'est ma sœur—
- Eh bien, je suis d'autant plus heureux d'avoir fait ta connaissance, mon cher O'Dwyer."
Et maintenant que j'ai le morceau, pourquoi arrêter ? Je ne peux pas me permettre de rechuter. Il faut reprendre le dessus de la conversation, reprendre les commandes.
Je me demande seulement… était-ce simplement pour tester ma réaction, toute cette mise en scène ? Me prendre à mon jeu ? Et quoi d'autre… si c'est le cas, il ne m'a pas eu. Et je suis bien heureux de ne pas avoir flanché. La morale de cette histoire : en tirer leçon. (…)
" Ta soeur est quelqu'un d'extraordinaire, j'espère que tu le sais. D'ailleurs, vous vous ressemblez... quoique", je soulève une mèche de mes propres cheveux, "j'imagine que l'un doit tenir plus de la mère ou du père...
- Ce n'est pas là que je veux en venir".
Bien essayé, mais ça ne vaut rien contre moi, O'Dwyer. J'opte alors plutôt… pour un peu plus de sérieux. Après tout, jusqu'à maintenant, n'ai-je pas agit avec souplesse et bonne humeur ?
Je sors tranquillement les mains de mes poches et les dispose en croisé devant moi. Les sourcils plus froncés, le regard plus "curieux", je l'observe attentivement dans les yeux, jusqu'à l'en mettre mal à l'aise. Et il perd visiblement tout son sang froid.
" Clarisse, elle... C'est pas... Elle ne devrait pas te connaître. Elle...
- Je te demande pardon ? Clarisse...?
Je l'observe, l'air plus grave, attendant la prochaine excuse avec lassitude. Maintenant que je remonte la pente, tout devrais bien aller, à présent…
Enfin… cela devrait.
Invité- Invité
Re: Mauvais destinataire. [N&E]
«Ta soeur est quelqu'un d'extraordinaire», bla bla, «j'espère que tu le sais.» Ouais, c’est ça. «D'ailleurs, vous vous ressemblez...» Tu m’en diras tant. «Quoique…» Et puis quoi, encore? « J'imagine que l'un doit tenir plus de la mère ou du père...» C’est qu’on en a TELLEMENT rien à faire!
«…Ce n'est pas là que je veux en venir», je tranche, impartial – mais surtout impatient. Y’a comme mon estomac qui crie famine, là. Et mes mains qui tremblent. De faim, ça va de soi.
Le revoilà qui s’y remet. Son bleu rencontre mon vert ; son bleu autoritaire est cependant plus imposant que mon vert qui de malaise pâlit à vue d’œil – voyez l’impeccable jeu de mots, une fois de plus. Allez savoir où je trouve la force de songer à une pareille incohérence. Probablement pour éviter de ne me concentrer que sur son regard, son damné regard qui me laisse toujours cloué sur place, qui me fait sentir si… insignifiant. Je me sens alors aussi bête qu’une mouche à la vue d’un néon. Ravissante métaphore, n’est-ce pas?
…Passons.
Bon, avec tout ça… Où est-ce que nous en étions? Ah, ouais. C’est à mon tour de répondre. Ou plutôt, de reprendre la parole. Parce que lui a l’air trop occupé à faire l’analyse de mon anatomie. Doit pas être une partie de plaisir, le pauvre… [Remarquez comment je laisse ma phrase en suspens, ici.] Ceci étant dit, comme il doit être satisfaisant de m’observer d’aussi haut, avec ses grands airs d’Al’Than, ah! Avec un nom pareil, je ne vous cache pas que je serais tenté d’en faire de même. Quoi que… un nom ne fait pas la personne. Allez, Edmund, un bon coup de pied dans le…
«Clarisse, elle... C'est pas...» Je cours, je souffle, je cours toujours… «Elle ne devrait pas te connaître. Elle...»
…Et je trébuche en beau gaffeur que je suis. Misère. C’est pas vrai. C'est foutu.
«Je te demande pardon ? Clarisse...?»
…Et il se rend bientôt compte de ma bêtise, évidemment. Parce que rien ne lui échappe, à ce grand snob. Je viens par la même occasion d’anéantir ma dernière opportunité de lui soutirer des informations sans avoir à confirmer le fait que j’aie pris la liberté de décacheter son enveloppe pour en lire le contenu. Ma curiosité finira par me tuer. Sans parler de ma maladresse. Je maudis le ciel de ne pas m’avoir fait muet plutôt qu’hybride. Et aveugle, tiens, pourquoi pas. Ou juste… inexistant. Ça m’éviterait bien des emmerdes.
Il esquisse un petit sourire perplexe, qui trahit sans l’ombre d’un toute le fait qu’il sache exactement l’erreur que je vienne de commettre. Ce que je donnerais pour lui démonter la figure, lui et son regard hautain, et son sourire râleur, et ses attitudes de petit snobinard…! Ah, tiens! Une fois cet entretien terminé, j’irai m’acheter des muscles, et des gros bras, et des jointures de gorille comme Damis pour lui défaire la mâchoire à coups de…
« O'Dwyer? »
Ah, et puis, une autre fois, hein.
« Ce... Laisse. Pas important, je reprends, comme pris au dépourvu à cause de mon incorrigible absentéisme mental. C'est pas ce que j... » Ciel, je sais même plus de quoi j’étais en train de parler. « Peu importe, tu... » Tu voudrais pas… cesser de me regarder, juste comme ça?
Pour peu, il tape du pied. Ou plutôt, il est sur le point de consulter une montre invisible – ouais, un truc de ce goût-là, ça lui ressemblerait trop. Enfin, j’imagine. Mais… au fond, je me rends compte que je ne le connais pas du tout. Bah, quel intérêt… Ce que je veux savoir, c’est POURQUOI. Cette lettre – pourquoi? Ce qu’il y a d’inscrit dessus – pourquoi? Pourquoi lui… et Clarisse?
«Vous... Ma soeur et toi, vous...» Je n’y arriverai donc jamais. Non, parce que, avant de poursuivre, je dois à tout prix replacer cette mèche de cheveux – là, celle-ci. Or, ma main tremble trop. Ce qui a pour effet de me plonger dans un silence et une immobilité totale, parce que je me dois de regagner le calme avant de poursuivre mon monologue boiteux – qui lui exige que j’aie replacé cette satanée mèche. C’est comme un puzzle. Un morceau à la fois. La première étape consiste en… retrouver un peu de nerfs.
…Ce qui me prend approximativement 28 secondes, ici. Pas mal.
Je glisse donc deux ou trois doigts derrière mon oreille, ma main nerveuse n’attrapant au vol que quelques cheveux, puis je me passe la langue sur les lèvres. Et ce fut un plaisir de te faire languir un instant de plus, mon bon Al’Than.
«Siohban et toi, comment vous vous êtes...?
- Oh, ça», qu’il m’interrompt avec un air de ‘‘Quoi, c’était juste ça? Tu en as mis, du temps!’’ «Hé bien, tout ça n’a rien de trop extravaguant, nous…» Hésitation. C’est pas net. «Enfin, notre rencontre était plutôt banale, tu sais? Un petit accrochage, une discussion s’ensuit, puis il se crée un lien… Ensuite, nous avons gardé contact, et nous nous revoyons à l’occasion.
- Ah, c’est… Mh. Je vois. [Notez ici mon air dubitatif.]
- Je ne me rappelle plus très bien quand, cependant», ajoute-t-il, comme pour se justifier. Ta première erreur, Al’Than. «C’était, enfin, je dirais… il y a quatre mois, peut-être?» Et sans doute ta seconde, ici.
«J’imagine, oui.
- …Enfin bref!» Un petit sourire qui n’a rien de sincère pour clore l’affaire, puis il fait mine de s’intéresser à ses ongles, ou un truc comme ça, sûrement.
Pour ma part, je roule presque les yeux d’exaspération. Presque. Mais je fais un gros effort pour m’en abstenir. Bien qu’il n'en aurait certainement pas conscience, parce que mes cheveux dissimulent au moins la moitié de mon visage. Mais quelle importance.
Ça sent l’improvisation à plein nez. Et si je n’étais pas aussi naïf – et aussi stressé – j’ai la conviction que j’aurais mis le doigt sur l’élément qui cloche. Mais je n’y suis pas. Et le cœur n’y est plus, non plus. Parce que je n’avancerai à rien sans cette preuve à conviction ; ce quatre mois sonne drôlement mal à mon oreille. L’enquête est à suivre…
«Je suppose qu’il ne sera pas nécessaire que je te fasse part des détails», conclue-t-il avec un… truc qui ressemble presque à un clin d’œil. Sauf que je ne le regarde plus depuis un moment. Plus dans les yeux, pour être plus exact. Plutôt son épaule, ou même son genoux, si nécessaire. Mais pas ses yeux.
«Euh. Non, pas la peine, j… En fait, on, c’est l’heure du déjeuner. Y’a cours ensuite. » Il articule à peine une syllabe que je reprends aussitôt, comme saisi d’un élan de volonté. «Enfin, je m’en vais.
- Oh, c’est vrai? Il nous reste encore une heure, je crois.» Et c’est là qu’il le fait – vous savez, le truc de la montre. Tiens, il la porte à droite, c'est curieux... «Eh bien, je t’accompagne?
- Qu…?» Salopard. Tu ne piges pas? J’essaye de te fuir. «Euh, j’ai… Mh. J’ai à faire.»
Prétexte ô combien pathétique, mais tellement efficace. Et de le voir perdre son air, comme ça, comme une claque en plein visage – ça, ça vaut de l’or, mes amis. Ma première victoire de la journée.
«Bon… Si tu le dis.» Il passe négligemment une main dans ses cheveux, «Enfin, bon déjeuner, O’Dwyer», et de l’autre, il désigne son sac en bandoulière : «Je te remercie encore pour la lettre». Il incline poliment la tête, bien que j’aie la curieuse impression de discerner sur son visage l’ombre d’un sourire frustré – ceux qu’on adresse à quelqu’un qui vient de nous faire foirer un coup, par exemple. Puis, sans un mot ni regard de plus à mon adresse, il fourre les mains dans ses poches et s’engage dans l’escalier conduisant à l’étage inférieur.
Moi? Pour tout vous dire, je ne sais pas si j’éprouve plus de satisfaction que de malaise à le voir s’en aller. Parce que je réalise, à ce moment-là, que dès l’instant où j’ai ouvert cette maudite enveloppe, dès l’instant où j’ai posé les yeux sur ce parchemin qui ne m’était pas adressé, et que j’en ai assimilé la moindre parole - ses paroles à elle, composées de sa calligraphie et son anglais tous deux exemplaires :
…Dès cet instant, je me suis retrouvé mêlé à une histoire sans queue ni tête dont je n’arrive pas même à saisir l’ampleur. Ou plutôt, je refuse obstinément d’y croire.
Parce que Clarisse est quelqu’un de bien. Je ne la lui cèderai pas – quelle que soit la vérité dans toute cette affaire.
Et je ne cèderai pas à lui non plus.
[Suite de l'histoire de Noäh et Edmund : Et sonnent les cloches...]
**HRP : RP FINI!!! Très court - que six posts à nous deux xD - mais bon! o__o; C'est amplement suffisant. Du moins, je crois? Et au suivant! **
«…Ce n'est pas là que je veux en venir», je tranche, impartial – mais surtout impatient. Y’a comme mon estomac qui crie famine, là. Et mes mains qui tremblent. De faim, ça va de soi.
Le revoilà qui s’y remet. Son bleu rencontre mon vert ; son bleu autoritaire est cependant plus imposant que mon vert qui de malaise pâlit à vue d’œil – voyez l’impeccable jeu de mots, une fois de plus. Allez savoir où je trouve la force de songer à une pareille incohérence. Probablement pour éviter de ne me concentrer que sur son regard, son damné regard qui me laisse toujours cloué sur place, qui me fait sentir si… insignifiant. Je me sens alors aussi bête qu’une mouche à la vue d’un néon. Ravissante métaphore, n’est-ce pas?
…Passons.
Bon, avec tout ça… Où est-ce que nous en étions? Ah, ouais. C’est à mon tour de répondre. Ou plutôt, de reprendre la parole. Parce que lui a l’air trop occupé à faire l’analyse de mon anatomie. Doit pas être une partie de plaisir, le pauvre… [Remarquez comment je laisse ma phrase en suspens, ici.] Ceci étant dit, comme il doit être satisfaisant de m’observer d’aussi haut, avec ses grands airs d’Al’Than, ah! Avec un nom pareil, je ne vous cache pas que je serais tenté d’en faire de même. Quoi que… un nom ne fait pas la personne. Allez, Edmund, un bon coup de pied dans le…
«Clarisse, elle... C'est pas...» Je cours, je souffle, je cours toujours… «Elle ne devrait pas te connaître. Elle...»
…Et je trébuche en beau gaffeur que je suis. Misère. C’est pas vrai. C'est foutu.
«Je te demande pardon ? Clarisse...?»
…Et il se rend bientôt compte de ma bêtise, évidemment. Parce que rien ne lui échappe, à ce grand snob. Je viens par la même occasion d’anéantir ma dernière opportunité de lui soutirer des informations sans avoir à confirmer le fait que j’aie pris la liberté de décacheter son enveloppe pour en lire le contenu. Ma curiosité finira par me tuer. Sans parler de ma maladresse. Je maudis le ciel de ne pas m’avoir fait muet plutôt qu’hybride. Et aveugle, tiens, pourquoi pas. Ou juste… inexistant. Ça m’éviterait bien des emmerdes.
Il esquisse un petit sourire perplexe, qui trahit sans l’ombre d’un toute le fait qu’il sache exactement l’erreur que je vienne de commettre. Ce que je donnerais pour lui démonter la figure, lui et son regard hautain, et son sourire râleur, et ses attitudes de petit snobinard…! Ah, tiens! Une fois cet entretien terminé, j’irai m’acheter des muscles, et des gros bras, et des jointures de gorille comme Damis pour lui défaire la mâchoire à coups de…
« O'Dwyer? »
Ah, et puis, une autre fois, hein.
« Ce... Laisse. Pas important, je reprends, comme pris au dépourvu à cause de mon incorrigible absentéisme mental. C'est pas ce que j... » Ciel, je sais même plus de quoi j’étais en train de parler. « Peu importe, tu... » Tu voudrais pas… cesser de me regarder, juste comme ça?
Pour peu, il tape du pied. Ou plutôt, il est sur le point de consulter une montre invisible – ouais, un truc de ce goût-là, ça lui ressemblerait trop. Enfin, j’imagine. Mais… au fond, je me rends compte que je ne le connais pas du tout. Bah, quel intérêt… Ce que je veux savoir, c’est POURQUOI. Cette lettre – pourquoi? Ce qu’il y a d’inscrit dessus – pourquoi? Pourquoi lui… et Clarisse?
«Vous... Ma soeur et toi, vous...» Je n’y arriverai donc jamais. Non, parce que, avant de poursuivre, je dois à tout prix replacer cette mèche de cheveux – là, celle-ci. Or, ma main tremble trop. Ce qui a pour effet de me plonger dans un silence et une immobilité totale, parce que je me dois de regagner le calme avant de poursuivre mon monologue boiteux – qui lui exige que j’aie replacé cette satanée mèche. C’est comme un puzzle. Un morceau à la fois. La première étape consiste en… retrouver un peu de nerfs.
…Ce qui me prend approximativement 28 secondes, ici. Pas mal.
Je glisse donc deux ou trois doigts derrière mon oreille, ma main nerveuse n’attrapant au vol que quelques cheveux, puis je me passe la langue sur les lèvres. Et ce fut un plaisir de te faire languir un instant de plus, mon bon Al’Than.
«Siohban et toi, comment vous vous êtes...?
- Oh, ça», qu’il m’interrompt avec un air de ‘‘Quoi, c’était juste ça? Tu en as mis, du temps!’’ «Hé bien, tout ça n’a rien de trop extravaguant, nous…» Hésitation. C’est pas net. «Enfin, notre rencontre était plutôt banale, tu sais? Un petit accrochage, une discussion s’ensuit, puis il se crée un lien… Ensuite, nous avons gardé contact, et nous nous revoyons à l’occasion.
- Ah, c’est… Mh. Je vois. [Notez ici mon air dubitatif.]
- Je ne me rappelle plus très bien quand, cependant», ajoute-t-il, comme pour se justifier. Ta première erreur, Al’Than. «C’était, enfin, je dirais… il y a quatre mois, peut-être?» Et sans doute ta seconde, ici.
«J’imagine, oui.
- …Enfin bref!» Un petit sourire qui n’a rien de sincère pour clore l’affaire, puis il fait mine de s’intéresser à ses ongles, ou un truc comme ça, sûrement.
Pour ma part, je roule presque les yeux d’exaspération. Presque. Mais je fais un gros effort pour m’en abstenir. Bien qu’il n'en aurait certainement pas conscience, parce que mes cheveux dissimulent au moins la moitié de mon visage. Mais quelle importance.
Ça sent l’improvisation à plein nez. Et si je n’étais pas aussi naïf – et aussi stressé – j’ai la conviction que j’aurais mis le doigt sur l’élément qui cloche. Mais je n’y suis pas. Et le cœur n’y est plus, non plus. Parce que je n’avancerai à rien sans cette preuve à conviction ; ce quatre mois sonne drôlement mal à mon oreille. L’enquête est à suivre…
«Je suppose qu’il ne sera pas nécessaire que je te fasse part des détails», conclue-t-il avec un… truc qui ressemble presque à un clin d’œil. Sauf que je ne le regarde plus depuis un moment. Plus dans les yeux, pour être plus exact. Plutôt son épaule, ou même son genoux, si nécessaire. Mais pas ses yeux.
«Euh. Non, pas la peine, j… En fait, on, c’est l’heure du déjeuner. Y’a cours ensuite. » Il articule à peine une syllabe que je reprends aussitôt, comme saisi d’un élan de volonté. «Enfin, je m’en vais.
- Oh, c’est vrai? Il nous reste encore une heure, je crois.» Et c’est là qu’il le fait – vous savez, le truc de la montre. Tiens, il la porte à droite, c'est curieux... «Eh bien, je t’accompagne?
- Qu…?» Salopard. Tu ne piges pas? J’essaye de te fuir. «Euh, j’ai… Mh. J’ai à faire.»
Prétexte ô combien pathétique, mais tellement efficace. Et de le voir perdre son air, comme ça, comme une claque en plein visage – ça, ça vaut de l’or, mes amis. Ma première victoire de la journée.
«Bon… Si tu le dis.» Il passe négligemment une main dans ses cheveux, «Enfin, bon déjeuner, O’Dwyer», et de l’autre, il désigne son sac en bandoulière : «Je te remercie encore pour la lettre». Il incline poliment la tête, bien que j’aie la curieuse impression de discerner sur son visage l’ombre d’un sourire frustré – ceux qu’on adresse à quelqu’un qui vient de nous faire foirer un coup, par exemple. Puis, sans un mot ni regard de plus à mon adresse, il fourre les mains dans ses poches et s’engage dans l’escalier conduisant à l’étage inférieur.
Moi? Pour tout vous dire, je ne sais pas si j’éprouve plus de satisfaction que de malaise à le voir s’en aller. Parce que je réalise, à ce moment-là, que dès l’instant où j’ai ouvert cette maudite enveloppe, dès l’instant où j’ai posé les yeux sur ce parchemin qui ne m’était pas adressé, et que j’en ai assimilé la moindre parole - ses paroles à elle, composées de sa calligraphie et son anglais tous deux exemplaires :
- [...] Tu sais qu’Il ne revient jamais sur sa parole, Noäh. C’est une occasion en or qui se présente – autant Lui faire honneur! Voilà pourquoi ta présence à notre prochaine assemblée est de mise. Débrouille-toi pour y être. […] Qui plus est, le Ministère commence à remettre en question la qualité de mes services – ce qui n’est pas bon pour moi. En aucun cas je ne peux me permettre qu'ils se doutent de quoi que ce soit. Je compte sur toi pour me fournir les informations qui me seront exigées sous peu. […] Je te contacterai en temps voulu pour fixer la date et le lieu du colloque. […]
Prends bien soin de toi, et surveille-toi.
– Siohban.
…Dès cet instant, je me suis retrouvé mêlé à une histoire sans queue ni tête dont je n’arrive pas même à saisir l’ampleur. Ou plutôt, je refuse obstinément d’y croire.
Parce que Clarisse est quelqu’un de bien. Je ne la lui cèderai pas – quelle que soit la vérité dans toute cette affaire.
Et je ne cèderai pas à lui non plus.
[Suite de l'histoire de Noäh et Edmund : Et sonnent les cloches...]
**HRP : RP FINI!!! Très court - que six posts à nous deux xD - mais bon! o__o; C'est amplement suffisant. Du moins, je crois? Et au suivant! **
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