Premier match de Quidditch

Le dortoir est silencieux. Je n'entends aucun son, à l'exception de Moony qui ronfle comme un porc. Je me lèves en faisant le moins de bruit possible, m'habille en vitesse et je saisis mon balais avant de courir vers le terrain de Quidditch.
La vue du terrain désert m'éblouis. Grand comme dix de football, les estrades pouvant accueillir des centaines d'écoliers criant mon nom...
James, James, James, James!
Les deux extrémités comportent chacune trois larges anneaux où je pourrais torpiller le Soufflar, entendre la foule scander mon nom à chaque fois que je le ferais entrer dans les buts...
James, James, James, James!
Je pourrais tout aussi bien frapper les cognards pour les envoyer sur le crânes des pauvres Slytherin qui oserait tenter de compter dans nos anneaux. En fait, je ne veux aucun de ces postes.
Ce que je veux, c'est être le centre de l'attention -je le suis toujours, mais si je peux l'être devant plus de jolies filles, c'est bien-. Je veux être celui qui fait gagner l'équipe. Je veux être l'attrapeur.

Je sors donc de ma poche le Vif d'Or que j'ai volé dans le bureau de Mme Bibine hier, tout en enfourchant mon balais. Dès que je relâche l'étreinte de ma main sur l'objet, celui-ci part à zigzaguer dans tous les sens, me laissant à peine l'entrevoir.
Je le suis des yeux pendant un moment, immobile à quelques mètres du sol, avant de me lancer à sa poursuite. J'essai de l'attraper, mais la concentration me manque, je n'y arrive pas.

«Pas aussi facile que tu ne le croyais, hein Prongs?
-Ouais, moque toi, Padfoot, tu vas voir.»

Sirius, qui arrivait sur le terrain à ce moment, me donne la concentration nécéssaire. Piqué au vif par sa remarque, mon orgueil de Potter m'empêche de le laisser filer.
Je fais le vide dans ma tête, puis me lance vers la boule dorée. Après quelques secondes à peine, je met le grappin dessus. En signe de victoire, j'étire ma main vers le ciel, laissant le soleil se refleter sur la balle.

«Ce n'est pas parce que je suis meilleur que toi que tu dois bouder!»
Ahah. Ça lui apprendra à me prendre pour un mauvais attrapeur!

Plus tard dans la journée, le stade de Quidditch est en ébullition. Les gradins des Gryffindors sont pleins à craquer alors que ceux des autres maisons restent désespérément vides.
Lorsque le capitaine de l'équipe me met en compétition contre l'attrapeur officiel de l'équipe, il va s'en dire que je le bats à plate couture. C'est comme ça, je dois toujours être meilleur que les autres.
Satisfait de ma performance, celui-ci me cède son poste, avec une pointe d'amertume, cela va sans dire.
Une immense vague de bonheur défèrle dans mon petit corps de deuxième année. Je vais être attrapeur pour l'équipe des Gryffindors!



J'arbore fièrement un sourire plus large que ma tête en entrant dans le stade bourré de gens. Balai à la main, je scrute la foule pour apercevoir les maraudeurs et ma belle Lily, évidemment. Je ne les vois pas et ça m'enrage.
Mme Bibine donne un coup de sifflet et le match commence. Au début, je suis le match des yeux en ignorant totalement où se trouve le Vif d'Or. Ravenclaw marque un point. Et un autre. À croire que notre gardien de but ne sait pas jouer.
Peu de temps après, la vapeur se renverse. C'est maintenant le gardien de Ravenclaw qui semble incapable de bloquer un tir. Gryffindor prend ue avance considérable.

Faudrait peut-être que j'attrape le Vif, là, non?

Cherchant toujours le petit bout d'or, je finis par entrevoir, par hasard, ma belle Lily. Vous vous en doutez, c'est à ce moment là, ce moment précis, que je passe à deux centimètres de me ramasser un cognard en pleine figure.
Comme quoi il en ressort toujours quelque chose de bien, en évitant le cognard, je dois faire une ascension prodigieuse qui me donne une vue excellente sur tout le stade. Le Vif d'Or est là.
Je pique du nez, vire soudainement à droite, sans toutefois me passer des mes figures aériennes très classes. J'attrape le Vif.

La partie est gagnée.

P:S: Pas besoin de mentionner que nous avons gagné la coupe cette année là.