Le cours de potions.
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Le cours de potions.
[À la mi-février 1973.]
Le cours de potions.
Je serais tenté d’affirmer qu’il s’agisse là d’une de mes seules motivations à fréquenter Hogwarts, année après année, et ce sans trop m’en lasser. La satisfaction que j’éprouve lors de chacune de mes réussites en potions est indescriptible. Sans doute est-ce dû au fait que si peu d’élèves parviennent à maîtriser cette matière aussi bien que je sache le faire ; c’est bien là une des quelques choses que je puisse accomplir avec plus de facilité que tout le monde…ou presque. La patience et le souci du détail sont des attributs qui font défaut à grand nombre d’étudiants – je me permettrai de citer quelques exemples en temps et lieux.
Slytherin et Ravenclaw forment des groupes de deux, occupant les trop petites tables de travail disposées en deux rangées quasiment alignées à l’équerre. Précisons ici que le directeur de la maison des Slytherin – en l’occurrence, Horace Slughorn – a une forte tendance au perfectionnisme qui aura tôt fait d’en exubérer certains. Pour ma part, je respecte cet homme comme s’il était le père que je n’ai jamais eu. Or, il ne sait rien du culte que je lui voue, n’a sans doute pas même l’ombre d’un doute sur ce qui est de mon nom et n’a surtout aucune considération pour nul autre que Severus Snape. Je dois reconnaître que cet élève est au moins aussi doué que moi…d’où notre éternelle – mais très discrète – concurrence.
Tiens, j’y pense. Snape est absent. À un cours de potions. C’est fort improbable.
Si je suis chanceux, on le retrouvera pendu dans le placard à balais – et je cesserai de recevoir par la tête les boulettes de papier chiffonné qui lui sont évidemment destinées. L’un Slytherin, l’autre Ravenclaw, et dans cet ordre respectif ; Gregory Damis et Loïk Ray, responsables de ces méfaits, font tous les deux partie des élèves incompétents – pour ne pas dire qu’ils en sont les mascottes – auxquels je faisais précédemment référence. Qui plus est, ils ont décidément beaucoup de mal à viser…
…en particulier parce que je viens de me prendre une boulette en plein derrière la tête. Et que je ne me trouve justement pas en compagnie de Snape.
« Cinq points pour les Slytherin! » gueule Damis, assurément fier de son accomplissement. Pour peu, Ray, quant à lui, s’étouffe de rire avec sa salive.
Cela me rappelle soudainement la chique de gomme que j’ai retrouvée collée dans mes cheveux, encore tout récemment, tandis que je ne me trouvais pas non plus en présence de mon compagnon de potions, mais bien en cours de divination avec Damis…
…Ça mérite réflexion. Mais enfin.
Le professeur Slughorn fait une entrée quasi théâtrale dans son local de cours. Mêlé aux chaises crissant par terre au déplacement des élèves ainsi qu'au bruit de fioles entrechoquées, le bavardage des élèves turbulents engendre un véritable tapage. C'est sur ce ton plutôt chaotique que débute le cours.
Notre sympathique enseignant nous raconte de sa voix suave le travail et les résultats qu’il attend de nous. Ma foi, cela tiendra du miracle si un seul élève dans cette classe atteint l'objectif visé : un philtre de paix, destiné à apaiser l’agitation et l’anxiété.
Soit. J’en prendrai un échantillon, je vous prie.
« Ne perdez pas de vue que, si vous avez la main trop lourde dans le dosage des ingrédients, celui qui boirait la potion tombera dans un profond sommeil – qui pourrait d’autant plus s’avérer irréversible… »
Tout compte fait, j’en veux toute une caisse. Ha ha. Comme je suis défaitiste.
Deux ou trois étudiantes à l’avant de la classe s’étranglent aux dernières paroles de Slughorn.
Quelle tragédie. Vu ma maladresse, c’est une chance pour Snape qu’il soit absent. Je glousse à cette pensée. Je ne ferai surtout pas référence à un malheureux incident lors duquel Snape, non seulement rival mais également habituel partenaire de travail, s’est retrouvé par ma faute enduit d’une potion d’Enflure à demi concoctée... ce qui a eu sur les cuisses de ce dernier un effet pour le moins agréable, pour ne pas dire ravageur. Je passe sur les détails.
Voilà qui explique, notamment, la raison pour laquelle je garde mes distances avec cet individu – ainsi qu’avec tous les autres élèves de ce cours, qui me rendent d’ailleurs la pareille.
Quand on parle du loup...
La porte du cachot s’ouvre doucement, laissant traverser Snape en personne. Slughorn, le dos tourné à nous, transcrit les informations au tableau avec sa baguette magique. Il lâche d’un ton doucereux quelques paroles au nouvel arrivé. Ce dernier vient prendre place à ma droite – parce que je suis gaucher et qu’il tient sans doute plus à la vie que moi – et nous entamons la recette du philtre sans un regard ni mot pour l’autre.
Ainsi se déroule le cours de potions, soit dans le silence que Snape et moi tentons désespérément d'entretenir. En l'espace d'une heure, quatre boulettes et demi percutent mon crâne - parce que l'une d'entre elle n'ayant que soulevé une mèche de cheveux au passage se retrouve dans le philtre de mon partenaire tout aussi insulté que moi. Contrairement à lui, je ne me retourne pas une seule fois dans leur direction ; inutile de perdre mon temps avec ces abrutis. En temps normal, j'aurais au moins manifesté mon impatience. Ceci étant dit, le fait d'offrir pareil divertissement à grand nombre d'élèves, à bien y songer, n'a rien de potentiellement néfaste dans ma course contre Snape qui : lui perd un temps fou à adresser à chacun d'entre eux son regard le plus meurtrier. Remarque, j'en aurais fait de même si mon propre philtre était aussi foutu que le sien. Mais enfin.
Snape, cette fois, c'est moi qui gagne.
À la fin du cours, je prends mes devoirs en note sur un bout de parchemin froissé, j'entasse de peine et de misère ma pile de bouquins et de cahiers et me saisis de ma main presque libre de l'échantillon de philtre que j'ai produit. Je me dirige plein d'orgueil vers le pupitre de Slughorn, qui récupère avec mécontentement les substituts de philtres de paix de ses élèves. C'est au moment où je m'apprête à lui rendre ma fiole que je suis, par le plus heureux des hasards, approché par les deux plus grands représentants de la bêtise humaine - j'ai nommé Damis et Ray, forcément. Je fais mine de les ignorer. Ils me sifflent ; je ne bronche toujours pas. Mais surtout, je ne comprends pas.
Parce que jusqu’ici, j’avais la certitude qu’ils en avaient après Snape. J’ai bientôt saisi que j’avais tort.
Je dépose précipitamment ma fiole sur la table de Slughorn, ce dernier étant visiblement trop perturbé du temps qu’il faut à Snape pour accomplir sa tâche pour voir venir le coup de Damis et Ray. Ils veillent à restreindre au maximum l’espace me séparant d’eux, si bien que j’en ai une bouffée de chaleur. Je me retrouve bientôt coincé entre eux et la table. Derrière moi, les élèves bavardent comme si de rien n’était. J’évite nécessairement de leur faire face. Non, je rectifie : je n’ai pas même l’espace suffisant à me retourner vers eux ; je suis à proprement parler pris au dépourvu.
« Hé, Greg! Regarde un peu ça… » C’est Ray qui s’avance le premier. L’autre ne tarde pas.
« En effet, mon cher, c’est de la vraie femelle, ça!
- Mais t’es trop con!...»
Ils rigolent bêtement, tandis que je me sens rougir jusqu’à la racine des cheveux. On ne m’a jamais fait de coup pareil. Quant à la suite, difficile de voir venir le coup : l’un des deux – je devine qu’il s’agit de Damis – passe un bras autour de mon ventre et m’attire à lui…
Il me touche. Personne ne me touche. J’ai profondément horreur qu’on…
…MERLIN! J’en échappe tous mes livres.
Au vu et su de tous, son autre main vient rencontrer mon derrière, qu’il saisit fermement à travers ma robe de sorcier. Il resserre un peu sa prise sur moi, laisse glisser sa main fautive sur le flanc de ma cuisse. Je tente en vain de me libérer de lui ; son bras quitte mon ventre pour me précipiter contre la table. Mon corps se raidit et je sens la couleur quitter mes joues pour laisser mon visage encore plus blême qu’il ne l’est en temps normal. Il penche la tête au niveau de mon oreille. Mon cœur s’emporte follement dans ma poitrine. Il ne doit surtout pas s’approcher davantage.
« C’est que t’as tout un petit cul, ma jolie », qu’il susurre d’une voix chaude.
De nouveaux rires, cette fois plus nombreux. Je voudrais mourir. Fort heureusement, mon visage est dissimulé derrière mes cheveux. Personne ne verra les larmes de colère qui me montent aux yeux.
« Mais qu’est-ce que tu fiches, Greg? » s’esclaffe Ray, que l’attitude de Damis laisse totalement incrédule. Je perçois également une pointe de dégoût dans son ton. « Tu viens tout de même pas de faire un attouchement à O’Dwyer? » On éclate de rire. Je me fige d’horreur. Quant à Damis, il feigne la surprise.
« Comment? qu’il s’étonne. Tu veux dire que c’est pas la copine de Snape, ça? »
Hilarité générale. Il me repousse violemment, je me cogne contre la table et fait renverser une fiole.
« La copine de Snape? reprend Ray. Snape est bien trop moche pour…
- Que se passe-t-il ici, hm? »
Temps mort. Damis se décale un peu à l’approche de Slughorn. Ray l’imite, bien qu’il ne puisse s’empêcher de pouffer. Je mets un moment avant d’en prendre conscience, puis me dégage d’un geste vif. La partie est terminée - le calvaire a pris fin.
Je récupère maladroitement mes livres étalés par terre, et me redresse aussitôt, craignant presque un autre coup de cochon. Je garde la tête basse, les yeux rivés au sol. Je m’étrangle de rage. Je n’ai pas un regard pour quiconque ; je me fraye un chemin à travers un groupe d’élèves hilares et me précipite sur la sortie.
Je m'absente à mes cours durant trois jours. Peut-être quatre. Et je consomme une quantité dangereuse de calmants et de médicaments afin de conserver un état d'esprit convenable. Les semaines qui suivent sont un véritable enfer.
Ainsi, qu’on ne me reproche jamais de fuir la proximité des gens.
Le cours de potions.
Je serais tenté d’affirmer qu’il s’agisse là d’une de mes seules motivations à fréquenter Hogwarts, année après année, et ce sans trop m’en lasser. La satisfaction que j’éprouve lors de chacune de mes réussites en potions est indescriptible. Sans doute est-ce dû au fait que si peu d’élèves parviennent à maîtriser cette matière aussi bien que je sache le faire ; c’est bien là une des quelques choses que je puisse accomplir avec plus de facilité que tout le monde…ou presque. La patience et le souci du détail sont des attributs qui font défaut à grand nombre d’étudiants – je me permettrai de citer quelques exemples en temps et lieux.
Slytherin et Ravenclaw forment des groupes de deux, occupant les trop petites tables de travail disposées en deux rangées quasiment alignées à l’équerre. Précisons ici que le directeur de la maison des Slytherin – en l’occurrence, Horace Slughorn – a une forte tendance au perfectionnisme qui aura tôt fait d’en exubérer certains. Pour ma part, je respecte cet homme comme s’il était le père que je n’ai jamais eu. Or, il ne sait rien du culte que je lui voue, n’a sans doute pas même l’ombre d’un doute sur ce qui est de mon nom et n’a surtout aucune considération pour nul autre que Severus Snape. Je dois reconnaître que cet élève est au moins aussi doué que moi…d’où notre éternelle – mais très discrète – concurrence.
Tiens, j’y pense. Snape est absent. À un cours de potions. C’est fort improbable.
Si je suis chanceux, on le retrouvera pendu dans le placard à balais – et je cesserai de recevoir par la tête les boulettes de papier chiffonné qui lui sont évidemment destinées. L’un Slytherin, l’autre Ravenclaw, et dans cet ordre respectif ; Gregory Damis et Loïk Ray, responsables de ces méfaits, font tous les deux partie des élèves incompétents – pour ne pas dire qu’ils en sont les mascottes – auxquels je faisais précédemment référence. Qui plus est, ils ont décidément beaucoup de mal à viser…
…en particulier parce que je viens de me prendre une boulette en plein derrière la tête. Et que je ne me trouve justement pas en compagnie de Snape.
« Cinq points pour les Slytherin! » gueule Damis, assurément fier de son accomplissement. Pour peu, Ray, quant à lui, s’étouffe de rire avec sa salive.
Cela me rappelle soudainement la chique de gomme que j’ai retrouvée collée dans mes cheveux, encore tout récemment, tandis que je ne me trouvais pas non plus en présence de mon compagnon de potions, mais bien en cours de divination avec Damis…
…Ça mérite réflexion. Mais enfin.
Le professeur Slughorn fait une entrée quasi théâtrale dans son local de cours. Mêlé aux chaises crissant par terre au déplacement des élèves ainsi qu'au bruit de fioles entrechoquées, le bavardage des élèves turbulents engendre un véritable tapage. C'est sur ce ton plutôt chaotique que débute le cours.
Notre sympathique enseignant nous raconte de sa voix suave le travail et les résultats qu’il attend de nous. Ma foi, cela tiendra du miracle si un seul élève dans cette classe atteint l'objectif visé : un philtre de paix, destiné à apaiser l’agitation et l’anxiété.
Soit. J’en prendrai un échantillon, je vous prie.
« Ne perdez pas de vue que, si vous avez la main trop lourde dans le dosage des ingrédients, celui qui boirait la potion tombera dans un profond sommeil – qui pourrait d’autant plus s’avérer irréversible… »
Tout compte fait, j’en veux toute une caisse. Ha ha. Comme je suis défaitiste.
Deux ou trois étudiantes à l’avant de la classe s’étranglent aux dernières paroles de Slughorn.
Quelle tragédie. Vu ma maladresse, c’est une chance pour Snape qu’il soit absent. Je glousse à cette pensée. Je ne ferai surtout pas référence à un malheureux incident lors duquel Snape, non seulement rival mais également habituel partenaire de travail, s’est retrouvé par ma faute enduit d’une potion d’Enflure à demi concoctée... ce qui a eu sur les cuisses de ce dernier un effet pour le moins agréable, pour ne pas dire ravageur. Je passe sur les détails.
Voilà qui explique, notamment, la raison pour laquelle je garde mes distances avec cet individu – ainsi qu’avec tous les autres élèves de ce cours, qui me rendent d’ailleurs la pareille.
Quand on parle du loup...
La porte du cachot s’ouvre doucement, laissant traverser Snape en personne. Slughorn, le dos tourné à nous, transcrit les informations au tableau avec sa baguette magique. Il lâche d’un ton doucereux quelques paroles au nouvel arrivé. Ce dernier vient prendre place à ma droite – parce que je suis gaucher et qu’il tient sans doute plus à la vie que moi – et nous entamons la recette du philtre sans un regard ni mot pour l’autre.
Ainsi se déroule le cours de potions, soit dans le silence que Snape et moi tentons désespérément d'entretenir. En l'espace d'une heure, quatre boulettes et demi percutent mon crâne - parce que l'une d'entre elle n'ayant que soulevé une mèche de cheveux au passage se retrouve dans le philtre de mon partenaire tout aussi insulté que moi. Contrairement à lui, je ne me retourne pas une seule fois dans leur direction ; inutile de perdre mon temps avec ces abrutis. En temps normal, j'aurais au moins manifesté mon impatience. Ceci étant dit, le fait d'offrir pareil divertissement à grand nombre d'élèves, à bien y songer, n'a rien de potentiellement néfaste dans ma course contre Snape qui : lui perd un temps fou à adresser à chacun d'entre eux son regard le plus meurtrier. Remarque, j'en aurais fait de même si mon propre philtre était aussi foutu que le sien. Mais enfin.
Snape, cette fois, c'est moi qui gagne.
À la fin du cours, je prends mes devoirs en note sur un bout de parchemin froissé, j'entasse de peine et de misère ma pile de bouquins et de cahiers et me saisis de ma main presque libre de l'échantillon de philtre que j'ai produit. Je me dirige plein d'orgueil vers le pupitre de Slughorn, qui récupère avec mécontentement les substituts de philtres de paix de ses élèves. C'est au moment où je m'apprête à lui rendre ma fiole que je suis, par le plus heureux des hasards, approché par les deux plus grands représentants de la bêtise humaine - j'ai nommé Damis et Ray, forcément. Je fais mine de les ignorer. Ils me sifflent ; je ne bronche toujours pas. Mais surtout, je ne comprends pas.
Parce que jusqu’ici, j’avais la certitude qu’ils en avaient après Snape. J’ai bientôt saisi que j’avais tort.
Je dépose précipitamment ma fiole sur la table de Slughorn, ce dernier étant visiblement trop perturbé du temps qu’il faut à Snape pour accomplir sa tâche pour voir venir le coup de Damis et Ray. Ils veillent à restreindre au maximum l’espace me séparant d’eux, si bien que j’en ai une bouffée de chaleur. Je me retrouve bientôt coincé entre eux et la table. Derrière moi, les élèves bavardent comme si de rien n’était. J’évite nécessairement de leur faire face. Non, je rectifie : je n’ai pas même l’espace suffisant à me retourner vers eux ; je suis à proprement parler pris au dépourvu.
« Hé, Greg! Regarde un peu ça… » C’est Ray qui s’avance le premier. L’autre ne tarde pas.
« En effet, mon cher, c’est de la vraie femelle, ça!
- Mais t’es trop con!...»
Ils rigolent bêtement, tandis que je me sens rougir jusqu’à la racine des cheveux. On ne m’a jamais fait de coup pareil. Quant à la suite, difficile de voir venir le coup : l’un des deux – je devine qu’il s’agit de Damis – passe un bras autour de mon ventre et m’attire à lui…
Il me touche. Personne ne me touche. J’ai profondément horreur qu’on…
…MERLIN! J’en échappe tous mes livres.
Au vu et su de tous, son autre main vient rencontrer mon derrière, qu’il saisit fermement à travers ma robe de sorcier. Il resserre un peu sa prise sur moi, laisse glisser sa main fautive sur le flanc de ma cuisse. Je tente en vain de me libérer de lui ; son bras quitte mon ventre pour me précipiter contre la table. Mon corps se raidit et je sens la couleur quitter mes joues pour laisser mon visage encore plus blême qu’il ne l’est en temps normal. Il penche la tête au niveau de mon oreille. Mon cœur s’emporte follement dans ma poitrine. Il ne doit surtout pas s’approcher davantage.
« C’est que t’as tout un petit cul, ma jolie », qu’il susurre d’une voix chaude.
De nouveaux rires, cette fois plus nombreux. Je voudrais mourir. Fort heureusement, mon visage est dissimulé derrière mes cheveux. Personne ne verra les larmes de colère qui me montent aux yeux.
« Mais qu’est-ce que tu fiches, Greg? » s’esclaffe Ray, que l’attitude de Damis laisse totalement incrédule. Je perçois également une pointe de dégoût dans son ton. « Tu viens tout de même pas de faire un attouchement à O’Dwyer? » On éclate de rire. Je me fige d’horreur. Quant à Damis, il feigne la surprise.
« Comment? qu’il s’étonne. Tu veux dire que c’est pas la copine de Snape, ça? »
Hilarité générale. Il me repousse violemment, je me cogne contre la table et fait renverser une fiole.
« La copine de Snape? reprend Ray. Snape est bien trop moche pour…
- Que se passe-t-il ici, hm? »
Temps mort. Damis se décale un peu à l’approche de Slughorn. Ray l’imite, bien qu’il ne puisse s’empêcher de pouffer. Je mets un moment avant d’en prendre conscience, puis me dégage d’un geste vif. La partie est terminée - le calvaire a pris fin.
Je récupère maladroitement mes livres étalés par terre, et me redresse aussitôt, craignant presque un autre coup de cochon. Je garde la tête basse, les yeux rivés au sol. Je m’étrangle de rage. Je n’ai pas un regard pour quiconque ; je me fraye un chemin à travers un groupe d’élèves hilares et me précipite sur la sortie.
Je m'absente à mes cours durant trois jours. Peut-être quatre. Et je consomme une quantité dangereuse de calmants et de médicaments afin de conserver un état d'esprit convenable. Les semaines qui suivent sont un véritable enfer.
Ainsi, qu’on ne me reproche jamais de fuir la proximité des gens.
Edmund O'Dwyer- [Administratrice]
「インクブス」 - Nombre de messages : 1249
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Date d'inscription : 17/07/2007
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Maison: Slytherin
Études: Cinquième année
Âge: Seize ans
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