Agonie..?

Spoiler:

[Samedi 2 novembre, 15 :23. Dans le parc, près de la lisière de la forêt.]

Étrangement, j’ai beau avoir toujours le moral, il me semble que, ces temps-ci, ce dernier descend un peu. C’est si étonnant venant de ma part, il est vrai. Moi qui ne suis presque jamais triste, toujours de bonne humeur... Pourtant, je devrais être heureuse, il me semble. Mon anniversaire est dans exactement douze jours, et, demain, je passerai probablement l’après-midi avec Kynalis. Seulement, dans treize jours, soit le lendemain de mon anniversaire, cela va faire neuf ans que Maman est morte. De plus, je suis un peu déçue de ne pas pouvoir passer ma journée avec Kynalis...

Car, à dire vrai, je crois que nous nous sommes rapprochés, depuis un certain temps. Je suis heureuse d’avoir apprise à mieux le connaître, car c’est un garçon vraiment extra et agréable à côtoyer. Je suis également très contente que l’on se soit rapprochés mais, en un sens, cela m’inquiète aussi. Il faut dire que je n’ai jamais été très à l’aise avec les garçons – sauf Khyle, évidemment, étant donné que c’est mon cousin. Et Kyna est sans doute le premier avec qui j’arrive à réellement m’entendre. Certes, je ressens toujours un constant malaise lorsque je suis en sa présence, et ce qui me trouble le plus dans toute cette histoire, c’est que je ne saurais expliquer pourquoi.

Nous sommes-nous tout simplement trop rapprochés l’un de l’autre? Pourquoi, alors, ai-je encore davantage envie de me rapprocher de lui? Peut-être, au fond, me suis-je attachée à lui puisque je ne l’aurais voulu, plus qu’il était prévu au départ? Quel jeu cruel ma foi, c’en devient un cercle vicieux. Plus je le vois, plus j’ai envie de le voir. Plus je lui parle, plus j’ai envie de lui parler. Plus j’entends sa voix, plus j’ai envie de l’écouter. Mais, Merlin, comment comprendre ce qui m’arrive? Y a-t-il un sens à tout cela, où est-ce tout à fait normal?

Non, je ne crois pas que ce soit normal, en fait. Si tout était aussi normal que j’essaie de me le faire croire, je ne me sentirais probablement pas de la sorte lorsque je ne suis pas à ses côtés, et ce sentiment qui m’envahit lorsque je suis en sa présence, ça nous plus, ce n’est pas tout à fait normal.

Mâchonnant mon collier de friandises moldues, je continue d’avancer, plus ou moins perdue dans mes pensés. Même s’il commence à faire de plus en plus froids depuis quelque jour, ce n’est pas cela qui va m’empêcher de sortir à l’extérieur. Vêtu de mon long manteau beige, ainsi que de mon écharpe de Ravenclaw au cou, je suis bien à l’abri de cette brise plutôt froide qui souffle sur la propriété du château.

J’ai toutefois hâte qu’il se mette à neiger – encore quelques semaines et mon vœu se réalisera. J’ai toujours adoré la neige, ce qui est d’ailleurs très ironique, étant donné que je porte le nom de Winter. Mais, l’hiver, c’est si beau, si éclairé, si magique. De plus, Noël a lieu en hiver, et j’ai toujours beaucoup apprécié cette fête. C’est justement durant les vacances du temps des fêtes que je peux passer du temps avec Papa et prendre soin de lui. J’ignore par contre si cette année je pourrai passer les vacances à la maison. Comme il y a deux ans, peut-être devrai-je rester ici, car il arrive que Papa est un surplus de travail durant les vacances, ce qui ne me donne rien d’aller le voir, puisque je ne le verrai pas vraiment. Ce serait tout de même dommage, car il me manque beaucoup, mon Papa. Je n’ai pas l’occasion de le voir très souvent.

Mais il me semble que Kynalis m’a dit qu’il resterait probablement à Hogwarts pour les vacances, non?

Merlin! Évidemment, il fallait que mes pensés se rapportent encore à lui. Mais que m’arrive-t-il, bon sang?

Papa me racontait souvent comment il a découvert qu’il était amoureux de Maman. À quel point son cœur chavirait lorsqu’il la voyait, à quel point il avait toujours envie d’être en sa compagnie, juste pour la regarder. Il disait qu’il aurait pu rester des heures juste à la contempler. À quel point il pensait toujours à elle, à quel point il avait besoin d’elle... À quel point il l’aimait, quoi.

M’arriverait-il la même chose, par hasard? Non, certainement pas... Si?

Tandis que débat se lance dans mon intérieur, je finis enfin par relever les yeux, cessant de fixer mes pieds – car c’est une des mauvaises habitudes que j’ai lorsque je marche.

Mais, attendez une minute! Où est-ce que je suis là?

« Oh Merlin... »

La Forêt Interdite. J’en avale de travers. Comment diable ai-je pu me retrouver ici? Je veux dire, il me semble que je m’en serais rendue compte, non? Étais-je perdue dans mes pensés à ce point? Je me retourne, pour finalement constater que je suis entourée d’arbres. Idiote comme je suis, j’ai réussi à m’y engouffrer tout de même assez loin – du moins, assez pour ne pas savoir comment ressortir.

Et c’est dans ce genre de moment que je regrette d’être si lunatique.

Le parc de Hogwarts est baigné d'une atmosphère agréable, un ciel partiellement nuageux malgré le long courant d'air froid qui parcourt son chemin à travers la cour. Je n'ai pas mis mon écharpe, mais mon manteau noir qui a coûté une fortune à ma mère -dois-je le préciser?- me tient sufisamment au chaud pour m'empêcher de frissonner. Autour de moi, quelques élèves, parfois en couple, profitent du beau temps avant que ne viennent les tourbillons de blizzard accompagnés d'une neige folle et blanche. Alors que ces personnages heureux discutent avec leurs amis et amoureux ou se contente plainement de regarder le lac aux eaux glacées, mon esprit, lui, ne peut que rester tourmenté. En fait, je me pose certaines questions depuis un certain temps mais il me semble impossible de les résoudre. Qu'advient-il de Narcissa et moi? Je n'en sais fichtrement rien.

Si je pense ensuite à mon copain, Kyna, les interrogations qui jonchent mon esprits se multiplient à une vitesse alarmante. Pourquoi semble-t-il de plus en plus absent des endroits qu'il fréquente habituellement? Avec qui passe-il ses temps libres? Se pourrait-il qu'il soit en train de s'éloigner de moi? Non, certainement pas. Tel que je le connais, il doit être aux prises avec deux jolies filles qu'ils côtoyaient en même temps et malheureusement, une erreur s'est glissé jusqu'à lui et ainsi, son jeu s'en est montré découvert. Je sens mon morale remonter un peu et même si j'en reste pour le moins sceptique, je me contente d'approuver cette idée dans mon esprit comme si elle était définitivement fondée.

Je jette un regard à deux Gryffindor qui discutent à ma droite et je les vois se murmurer des choses à l'oreille en me jetant des regards dépourvus de subtilité. Ou ils sont complètement jaloux de ma beauté légendaire, ou ils se demandent entre eux pourquoi le grand Lucius Malfoy marche-t-il seul dans le Parc de Hogwarts lors d'un samedi après-midi alors qu'il pourrait être enfermé aux cachots à faire glousser les septièmes années de Slytherin. Moi-même, je me rends compte que j'ignore la réponse à cette question. Je lève les yeux vers la forêt, la direction vers laquelle je marche depuis un bon moment sans vraiment m'en apercevoir, et je réalise qu'une élève de Ravenclaw -à en juger par son foulard dont la couleur bleu est bien visible- se tient tout prêt de la frontière de la Forêt Interdite et semble s'apprêter à y pénétrer. En étudiant la dite silhouette, je me rends soudainement compte, avec un mélange de curiosité et d'intérêt, qu'il s'agit de Jillian Winter, difficile à reconnaître avec sa coiffure unique dans notre école.

Elle n'est pas très loin de moi et je pourrais facilement la rattraper en peu de temps. Je la regarde en pressant le pas. Elle n'est qu'à un ou deux mètres des premiers arbres qui délimitent la lisière. Alors que je m'attends à ce qu'elle fasse demi-tour, je la vois qui continue d'avancer, s'enfonçant dans les profondeurs des végéteaux. Mais qu'est-ce qu'elle peut bien faire à un endroit pareil, elle, la parfaite Winter, qui au grand jamais ne s'aventurerait dans un endroit qui porte dans son nom le mot ''interdit''?
Attiré par mon avidité qui prend le dessus, je décide de plonger dans l'obscurité de la Forêt Interdite, à mon tour.

Je ne prends qu'environ deux minutes à la retrouver, seule. Elle s'est arrêté de marcher et regarde autour d'elle l'étendue des arbres qui se dressent devant elle. Apparemment, elle ne sait pas par où est la sortie. Malheureusement pour la pauvre Jillian, moi, je le sais. Elle ne m'a pas remarqué et j'approche encore un peu d'elle, le son de mes pas étouffé par l'herbe sur le sol. Cette situation est à mon avantage et je souris de malice. Tous ce que je pourrai lui faire sans que personne ne s'en rende compte... J'ai conscience de la présence de ma baguette dans la poche droite de mon manteau, mais je ne la sors pas tout de suite. Je me contente de dire d'une voix forte et narquoise:

-Hé! Winter! On est perdue, peut-être?

Me gorge déploie un rire moqueur et j'arrive enfin à sa hauteur. Je pose ma main droite dans le bas de son dos et la rapproche brusquement vers moi, collant son corps au mien. De mon autre main, je tiens son menton entre mes doigts fins alors que j'ai toujours mon sourire charmeur avec lequel je sais faire fondre plus d'une fille, les yeux plongés dans les siens.

-Ne t'inquiète pas, ma jolie. Je suis là pour t'aider à retrouver ton chemin, j'ajoute bien que je sache que ces mots sont loin de la rassurer et d'ailleurs, ce n'est pas du tout mon intention...

D’accord, pas de panique. La sortie ne doit pas être bien loin, non? Je veux dire, ça ne peut pas faire des heures que je marche dans cette fichue forêt, après tout, je m’en serais rendue compte beaucoup plus tôt... Quoi que ça reste à voir. Je suis si lunatique, lorsque je me mets à penser à quelque chose profondément, je n’ai même plus conscience de ce que je fais. C’est pitoyable, je sais. Je vais finir par avoir un accident – quoi qu’il soit – si je ne me concentre davantage sur mes pas lorsque je marche. Et ce sera quoi, la prochaine fois? Je tomberai dans le lac car je ne me serais pas rendue que la surface solide du terrain tire à sa fin.

Mais bon, n’empêche que, pour l’instant, je suis plutôt inquiète. C’est tout de même la première fois que je me retrouve dans cet endroit. Évidemment, puisque ça s’appelle « La Forêt Interdite », je ne vois pas pourquoi j’y mettrais les pieds, puisqu’elle est interdite. Sans compter tout ce qu’on raconte à son sujet... Les élèves prennent plaisir à se raconter des histoires d’horreurs comme quoi des créatures terriblement effrayantes vivrait ici. La seule chose dont je suis presque certaine, c’est qu’il y a des centaures qui vivent ici...

Oh Merlin. Et s’ils se rendaient compte de ma présence? Ils n’apprécieraient certainement pas que je vienne sur leur territoire, car je n’ai pas ma place ici. Surtout que, contrairement à ce que j’ai lu dans de nombreuses histoires, les centaures ne sont pas aussi sympathiques qu’on ne le raconte. Au contraire, semblerait-il qu’ils sont plutôt malcommodes et un tantinet... sauvages. Bien sûr, ce sont des êtres extrêmement intelligents, et c’est bien cela le problème. Si ça se trouve, il y en a tout près de moi, qui m’épient, cachés dans les buissons...

Allons donc! Mes pensés sont tout à fait irraisonnables! Pourquoi est-ce que les centaures vivraient si près de la lisière, après tout? S’ils tiennent tant à éviter tout contact avec les humains, je ne vois pas pourquoi ils se tiendraient aussi près de l’enceinte de l’école. Et puis bon, les chances que j’en croise un sont extrêmement minimes. Quoi que tout de même existante, je dois l’admettre.

Bon, maintenant, je dois essayer de trouver le chemin de la sortie. Réfléchissons : logiquement, j’ai marché en ligne droite tout le long, et je n’ai jamais pris un quelconque tournant. Du moins, il me semble... Nom de Merlin. Ai-je tourné ou non? Non, je ne crois pas. Quoi que, si je regarde tout droit derrière moi, c’est impossible que j’aie toujours marché tout droit car, un peu plus loin, le chemin se coupe en deux sentiers. Mais, d’où je suis, je ne peux pas vraiment les voir et, de toute façon, je ne pourrais me souvenir de par où j’arrive, car je n’y ai tout simplement par porté attention.

Me retournant de nouveau, je regarde dans toutes les directions, un peu plus paniquée encore. N’existe-t-il pas un moyen pour retrouver son chemin lorsque l’on est perdu en forêt? Je sais qu’il y a celui de se fier aux étoiles, mais il est hors de question que j’attende le couché du soleil, sans compter qu’il risque de faire de plus en plus froid – et, très honnêtement, je ne tiens pas spécialement à mourir d’hypothermie.

Mâchonnant encore plus mon collier de bonbons, je jette des regards nerveux autour de moi, continuant de me concentrer. Il n’y avait pas un moyen de retrouver son chemin en se fiant aux arbres, ou un truc du genre? Non, pas du tout, en fait. Désespérée, je ne peux m’empêcher de soupirer.

« Hé! Winter! On est perdue, peut-être? »

Hoquetant de surprise, je me retourne d’un bond, pour découvrir un Lucius Malfoy, légèrement plus loin. À vrai dire, je n’aurais même pas eu besoin de me retourner pour le reconnaître : je le méprise si profondément que je serais capable de reconnaître sa voix doucereuse parmi cent autres.

Tandis qu’il s’approche de moi, se dressant de toute sa hauteur, je ne peux m’empêcher de faire un pas vers l’arrière, le dévisageant avec un regard où, malheureusement, il doit être facile de lire mon inquiétude et mon angoisse.

Je ne peux retenir une exclamation lorsqu’il pose une main dans mon dos, m’attirant contre lui brusquement, mon menton entre les doigts, le tout si rapidement que je n’ai même pas eu le temps de réagir. Et, ai-je besoin de préciser que cette proximité beaucoup trop exagérée m’horripile à un très haut point?

« Ne t'inquiète pas, ma jolie. Je suis là pour t'aider à retrouver ton chemin. »

Est-ce qu’il essaie vraiment de me rassurer, là? En tout cas, il n’y parvient apparemment pas. Le simple fait de sentir son souffle sur mon visage et ses yeux dans les miens me fait presque trembler d’inquiétude. Lui qui a toujours eu dédain de ma personne, à quoi joue-t-il?

« Dégage, Malfoy! » que je lui balance au visage d’une voix tremblotante, réussissant à me défaire de son étreinte.

Je me force à lui jeter un regard de dégoût, essayant de faire abstraction de la panique qui s’immisce en moi peu à peu. Après tout, j’ai raison de paniquer : je suis dans la Forêt Interdite, seule avec Lucius Malfoy comme seule compagnie, et personne ne pourra me donner un coup de main s’il me cherche des ennuis.

C’est donc avec difficulté que je contiens mon inquiétude – en vain.

Je crois pertinemment que mon effet de surprise a fonctionné. Je lis sur son visage une expression effrayée parfaitement adapté à sa position. J'essaie de ne pas penser à ce que dirait Narcissa si elle me voyait ainsi, avec une Ravenclaw, en plus. J'ai toujours eu beaucoup de succès auprès des filles -c'est aussi ce qui a retenue Black loin de moi pendant tout ce temps- et je ne m'en suis jamais plaint. C'est une ressemblance que nous avons, Kyna et moi, être sédusiant. Je suis convaincue que cette Winter n'a aucune idée de la chance qu'elle a et qu'un nombre indéfini de Slytherin -en particulier- serait prêt à tout pour se retrouver à sa place, à quelques centimètres de mon visage. Et comme je m'y attendais, elle me repousse alors en s'écriant:

«Dégage, Malfoy!»

Elle me vrille d'un regard de dégoût que j'interprète comme un regard effrayé masqué par de l'aversion.
Allons, me croit-elle dupe à ce point? Pense-t-elle vraiment que je vais me soumettre à elle et lui disant «Oh, désolé de t'avoir importuné» avant de repartir vers le château? Si c'est le cas, elle est bien idiote. En fait, en la rejoignant ici, j'avais plutôt l'intention de me procurer ma vengeance. Je dois cependant l'admettre, je n'avais aucune idée, alors que je marchais parmis les arbres, de la façon dont je comptais m'y prendre. Puis, il me vient une idée- une idée folle- qui en plus de la terrifier à jamais et de calmer mon envie de la faire souffrir, pourrait sans doute fonctionner.

Si nous restions dans la Forêt Interdite, qui l'apprendrait? À moins qu'elle ne se mette à parler -et je peux l'en dissuader- il n'y a aucune raison pour que ce qui ce soit passé ici se répandre ailleurs. Il s'agit, pour moi-même, de ne pas m'en venter, évidemment. Bien sûr, je pourrais me contenter de quelques Doloris mais je ne vais tout de même pas gâcher cette occasion. Et si je... Et puis, pourquoi pas? Le jeu étant déjà commencé, il ne me suffit que de le poursuivre sur la même voie. Une centaine d'idées semblent passer en revue dans ma tête, à une vitesse foudroyante et sans que je ne puisse en voir le concept. J'en reviens donc à ma cible: Jillian Winter.

-Je savais bien que tu t'opposerais à moi, je lui dis d'une voix qui n'exprime aucune colère.

Je continue au contraire de sourire de façon élégante et charmante. Ensuite, et avec des gestes lents, presque sensuels, je pousse contre son épaule, la forçant ainsi à effectuer quelques pas de reculons. Elle tombe alors dos à dos à un arbre tandis que j'extrais ma baguette de ma poche sans qu'elle ait eu le temps d'effectuer un mouvement. Je la pointe sous sa gorge et glisse ma main libre le long de son bras, montant jusqu'à son cou. J'approche mon visage du sien, mes lèvres près de son oreille et je sens l'odeur sucré du collier de bonbons que j'enroule autour de mes longs doigts. Je lui sussure alors d'une voix suave:

-Maintenant, ne t'avises plus de me résister. Compris?

Je croque l'un des bonbons de son collier et je sens sa respiration angoissé contre mon cou dénudé. Son corps prisonnier entre l'arbre et moi, appuyé sur elle, mes lèvres se collent aux siennes et lui arrachent un baiser de force. Ma langue s'infiltre jusqu'à la sienne pour la caresser langoureusement tandis que ma main -toujours celle qui ne tient pas ma baguette- se faufile sous son manteau et l'uniforme d'Hogwarts afin de glisser lentement contre la peau chaude et lisse de son ventre et de son dos. C'est la première fois que j'embrassse quelqu'un contre son gré et très honnêtement -bien que ce soit particulier à admettre- je ne trouve pas la sensation désagréable du tout. J'ai l'impression d'avoir encore plus de pouvoir sur Winter que je n'en ai jamais eu.

Je sens l'odeur de son collier qui m'envahit et le goût de ma vengeance. Oubliant complètement Narcissa Black, oubliant presque à quel point je déteste cette fille, je sens nos lèvres se détacher et se retoucher, entièrement sous mon contrôle. Je la sens frémir sous moi et je souris contre sa bouche. Ça me plait. Tout ça me plait d'une telle façon que cela en devient malsain. Je ne devrais pas éprouver autant de plaisir à embrasser et à cerner Jillian Winter. Et pourtant, j'ai encore envie d'aller plus loin...

Je dois rester calme. Surtout, rester calme. Cela ferait tout simplement beaucoup trop plaisir à ce vicieux de Malfoy de voir qu’il a aussi facilement le dessus sur moi. Mais comment diable fait-il pour réussir à m’intimider à ce point? Ce n’est qu’un garçon ordinaire après tout, je ne vois pas pourquoi il m’effraierait plus que les autres, c’est insensé. Pourtant, j’ai la très forte impression que j’aurais préféré tomber sur n’importe qui que Lucius Malfoy. Je crois que j’aurais préféré tomber face à face avec un troupeau de centaures, ils auraient probablement été moins dangereux et plus aimables à mon égard. Car, que faire, maintenant, face à un septième année, beaucoup plus fort et plus grand que moi?

Dans un geste subtile, je tâtonne ma poche, paniquée. Ma gorge, mon cœur et mon ventre se resserrent lorsque je me rends compte que je n’ai pas ma baguette sur moi. Quelle idée aussi! Je ne comprends pas, généralement, j’ai à peu près toujours ma baguette avec moi... En fait, non, c’est faux, il est rare que je l’aie en ma possession durant les week-ends. Non mais pourquoi en aurai-je besoin, après tout? Et bien, c’est dans ce genre de moment que je me rends compte que je devrais toujours la garder sur moi. Et sachez que j’y tâcherai, à l’avenir – si toutefois l’occasion se représente un jour. (Et cette seule pensée me pétrifie d’horreur)

J’ai beau jeter des regards nerveux partout autour de moi, je n’ai aucune issue. Tous les chemins autour de moi mènent encore plus profondément au cœur de la forêt. Comme je ne connaît absolument rien à cet endroit, il serait extrêmement dangereux de m’y promener au hasard. Qui sait sur quoi je pourrais tomber, ce qui pourrait m’arriver dans un tel lieu... Quoi que, à bien y penser, il serait peut-être encore plus dangereux pour moi de rester ici en présence de Lucius Malfoy.

Je me lance dans un profond dilemme, ne sachant pas s’il serait préférable de prendre mes jambes à mon cou et de m’engouffrer au cœur de la forêt sombre plutôt que de rester ici. Si je m’enfuis, qui sait sur quoi je peux tomber? Et Malfoy me lancera peut-être un sort, ou plusieurs, que je n’ose même pas imaginer. Rester ici? Il me semble que les deux options sont toutes aussi dangereuses l’une que l’autre...

« Je savais bien que tu t'opposerais à moi... »

Et puis quoi encore, comme si j’allais le laisser me faire des avances! (Si toutefois je peux appeler cela ainsi) Comme s’il y avait quelque chose d’agréable à se faire toucher par cet imbécile de Slytherin de premier rang, non mais!

Sans que je m’y attendes, alors que je cherchais toujours quelque chose pour me sortir de cette situation, sa main se pose sur mon épaule, et il s’empresse de me plaquer plus ou moins délicatement contre un arbre, un sourire un peu trop mesquin et aguichant à mon goût sur les lèvres, et s’empresse à me mettre sa baguette sous le menton, comme il l’avait déjà si bien fait auparavant. Et le pire dans tout cela, c’est que je n’ai pratiquement pas eu le temps de réagir, ou d’émettre le moindre son. Il faut dire que les réflexes n’ont jamais été mon fort, aussi. Pourtant, c’est dans ce genre de moment que j’aimerais en avoir.

Lorsqu’il fait glisser sa main libre sur mon bras, pour finalement la remonter jusqu’à mon cou, je me contente de détourner les yeux au sol, honteuse. Honteuse de ne pas pouvoir me défendre, honteuse de ne rien pouvoir faire contre cette vipère. Je me sens si idiote, si faible... Puis, vient son souffle tiède contre mon oreille. Venant d’une autre personne, ç’aurait pu être agréable, mais pas venant de cet individu. La simple idée de savoir que son visage, ainsi que son corps en entier soient si près du mien me rend malade. Puis vient ensuite ses doigts s’enroulant dans mon collier... Ma foi je vais devenir folle...

« Maintenant, ne t'avises plus de me résister. Compris? »

À l’entente de ces mots, je ne peux qu’avaler ma salive de travers, plus affolée que jamais. Mon cœur comment également à s’affoler, lui aussi, mais bat tout de même à un rythme passable – pour l’instant, du moins. Pourquoi est-ce que je lui résisterais? Qu’a-t-il l’intention de me faire au juste? Et pourquoi ai-je l’horrible impression de savoir ce qu’il a derrière la tête?

Je ferme les yeux de force lorsqu’il croque mon collier, comme si je ne voulais pas assister à un spectacle terriblement choquant. Je me sens comme un agneau face à un lion : impuissante, fragile, et désemparée. Que dois-je faire, maintenant? Je sais fort bien que si j’émets la moindre résistance, il serait tout à faire capable de me lancer un Doloris – ou pire encore. Ma faiblesse me désole, je dois en faire pitié.

Au comble de mon horreur, je sens ses lèvres se plaquer contre les miennes, mélange de sensualité et de désir bestial. Contre mon gré, il infiltre sa langue entre mes lèvres, à la recherche de la mienne. J’essaie d’éviter le contact durant le plus de temps que possible, mais il est malheureusement inévitable. Moi qui n’ai jamais embrassé qui que ce soit, comme première fois, c’est loin d’être agréable. Je n’ai pourtant d’autre choix que de le laisser faire, répondant maladroitement à ce baiser plus ou moins sauvage. Car, comment pourrais-je bien empêcher sa langue de valser avec la mienne? J’ai l’impression qu’il essaie de m’engloutir tant la sensation m’est désagréable.

Une légère plainte monte le long de ma gorge lorsque ses mains se trouvent un chemin à travers mon manteau et mon uniforme, allant caresser la peau de mon ventre et de mon dos, qui se retrouve rapidement couverte de frissons. Je ferais n’importe quoi pour qu’il les retire de là, pour qu’il cesse ses caresses, pour que ses longs doigts fins cessent d’effleurer ma peau de la sorte. Comment un être comme lui peut-il faire glisser ses doigts sur moi avec autant de délicatesse, et surtout dans une situation semblable? Ça me rend malade.

M’ayant résolu à ne faire preuve de plus aucune résistance et de me soumettre – ai-je vraiment un autre choix, de toute façon? – je continue de répondre à ses avances avec dédain, effleurant sa langue de la mienne, tandis que, de la sienne, il essaie de découvrir les moindres détails de ma bouche. Nos soufflent s’entrecroisent, se mélangent. Je sens son corps se presser de plus en plus contre le mien, et je n’y peux pratiquement rien, sauf le laisser me touche, m’effleurer, ou de se presser en entier contre ma personne comme il le fait.

Et le pire dans tout cela, c’est qu’il arrive même à me faire frémir : de terreur et de dégoût, évidemment, car je refuse catégoriquement que ce soit de plaisir.

Je me félicite intérieurement d'avoir réussie coincer Winter, dans un recoin de la Forêt interdite et loin des autres élèves de Hogwarts. Elle aurait beau crier et s'époumonner, personne ne risque de l'entendre ici. Ceux qui sont dans le parc se tiennent trop loin de la lisière de la forêt -d'ailleurs, nous sommes suffisamment enfoncé dans les bois pour que l'on ne risque pas de nous apercevoir- et de toute façon, les agitations, les rires, la rumeur des voix, le souffle de la brise et les feuilles des arbres qui s'agitent étoufferont ses appels à l'aide si la mauvaise idée lui vient de hurler. Il ne faut pas oublier que je tiens toujours fermement ma baguette contre sa gorge et je suis prêt à utiliser n'importe quel sortilège pour la faire taire. Oui, n'importe quel, j'ai de la famille au ministère et n'aurais sans doute aucun problème à me tirer des ennuis.

Mais je dois cependant mettre certaines choses au claire. Malgré ma langue qui s'agite langoureusement contre la sienne, les sentiments que j'éprouve à l'égard de Winter ne sont que haine et malveillance. Je détiens entre mes mains, cette après-midi, la clée de ma vengeance et le moyen le plus sûr de torturer cette tête d'oiseau. Kynalis serait sans doute fier de moi, si je pouvais lui annoncer ce que je suis en train de faire à la Ravenclaw de sixième année. Malheureusement, je ne pense pas que me permettre de prendre le risque de lui en faire le récit serait une bonne idée. Tout cela devra rester entre Winter et moi. Une crainte vient soudain jusqu'à moi. Et si jamais elle parlait? Et si, finalement, mes contacts du ministère ne pourrait pas m'apporter la moindre aide parce que je serais retenue coupable? Il est encore temps de laisser tomber... Mais je n'arrive pas à m'en empêcher.

Je sépare enfin nos lèvres et reprends ma respiration tandis que ma main gauche se situe toujours dans le creux de son dos. Avec le bout de ma baguette, je rabaisse un peu l'écharpe bleu de ma victime et niche mon visage contre son cou gracile dans lequel je plonge mes dents afin d'y goûter une chair douce et tiède. Je passe de longs et fougeux coup de langue contre la peau satinée, respirant à fond l'arôme mièvre de son collier et le parfum fleuris de ses cheveux. Ma main, sous son uniforme, accentue ses caresses alors que je range inconsciemment ma baguette dans ma poche, désireux d'avoir tout mes membres à ma disposition. Je dépose mes doigts contre sa cuisse et je sens mon corps réagir sous ces élancements de plaisir.

En effet, je sais que quiquonque nous apercevrait en ce moment pourrait en douter, je déteste Jillian Winter. Les seules raisons pour lesquelles je profite aussi indécemment de son corps, elles sont liées à ma vengeance. Le désir d'avoir le pouvoir sur elle, de la contrôler à ma guise et peut-être aussi parce que je ne suis pas contre une bonne partie de plaisir. Je sais que Winter n'a jamais vécue un moment comme celui-là -qu'il ait été avec ou sans sa volontée- et c'est ce qui me rend aussi triomphant. Notre première fois est toujours la plus angoissante, mais ce n'est rien comparé à ce que mon martyr devra supporter. Malgré tout, elle devrait s'estimer heureuse. Il y a tant de filles qui mourraient opur être à sa place que si cette histoire devait se savoir dans Hogwarts, elle risquerait d'être ensorcelée à chaques tournants.

Retirant mes mains de leur emplacement, je retire mon manteau pour être plus à l'aise avant d'entreprendre de descendre la fermeture éclaire du sien. Malgré la température de novembre, je ne frissonne pas dans la bouffée d'air froide qui parcourt mon échine. Au contraire, j'avais chaud et la chemise blanche d'Hogwarts au tissu mince me suffit. Le manteau de Winter tombe sur le sol, au pied de l'arbre, dans un bruit mas et j'appuie mon torse fiévreux contre le sien pour m'emparer une seconde fois de ses lèvres. Je passe mes doigts sous le débardeur de son uniforme et le passe par-dessus sa tête avant de le jeter par-dessus son autre vêtement, par terre. Je ne prends pas la peine de retirer son foulard et j'agrippe plutôt le chemisier qu'elle porte pour en détacher les boutons. Le haut ouvert sur son soutien-gorge, je faufile mes mains par l'ouverture et parcours son ventre, ses hanches, son dos, son corps de mes mains en mordilant, léchant sa peau et ses clavicules.

Je sens, alors que j'effectue mes actions, une chaleur intense s'aggrandir dans le bas de mon ventre et enfler, prendre de plus en plus de place. La personne qui se tient devant moi n'a plus d'importance. Tout ce qui compte, c'est ce qui se passe. Je me dis alors que je suis le seul à éprouver ce que je ressens. Que ce plaisir n'est pas partagé. Je crois un instant avoir des remords mais à bien y penser, je m'en fiche. Je m'en fiche complètement qu'elle ait envie de vomir ou peu importe les impressions qu'elle a. Moi, je la domine. Et rien ne m'en empêchera parce que m'arrêter là me paraît impossible. Ce serait horrible d'y mettre un terme alors que je commence à peine.

Inspiré par la passion et le plaisir qui s'émanent en moi, ma main droite, baladeuse, s'échappe et effleure le côté de sa jambe avant d'atteindre le bas de sa jupe. Je soulève légèrement cette dernière, juste assez pour y passer mon bras. Elle serpente sa cuisse, remonte jusque dans le haut de la jupe et s'introduit sous son sous-vêtement. La gauche, elle, est appuyée contre sa hanche.

Je voudrais hurler, me débattre, faire quoi que ce soit me permettant de me sortir de cette situation qui m’est tout à fait insoutenable. Mais qu’en serait les conséquences, si jamais je commettais une chose pareille? Je n’ose même pas l’imaginer, bien que je doute que ce soit plus abominable que ce que je vis présentement. Comment aurais-je pu m’imaginer, il y a à peine quelques heures, que je me retrouverais dans une telle situation un jour? Surtout, surtout, complètement soumise à Lucius Malfoy en personne, et ce contre mon gré? Ma parole, ma vie prend fin aujourd’hui.

Et on dirait que c’est à cet instant précis que je réalise ce qu’il va m’arriver, comme si, avant, mon cerveau était tout simplement trop en état de choc pour vouloir comprendre. Mais comment réaliser ce qui est en train de m’arriver sans paniquer? Qui donc aurait la force de rester calme dans une telle situation? Je regrette tant de ne pas avoir pris mes jambes à mon cou lorsque j’en avais encore la possibilité. J’aurais courus de nombreux risques, je l’admets, mais peut-être aurais-je eu une minime chance, aussi petite soit-elle, de m’enfuir et d’échapper à cette vouivre. Pouvait-il m’arriver quelque chose de pire que ce qu’il m’arrive, aujourd’hui? Non, je ne crois pas. J’ai tant de mal à avaler tout ceci, pourtant, je sais bien ce qui m’attend : le mot résonne dans ma tête avec force, me créant presque la migraine. Viol. J’en ai la nausée.

Toujours à mon plus grand malheur, alors que je viens tout juste de rouvrir les yeux après un long moment, je le vois qui, de sa baguette, rabaisse mon foulard, se frayant un chemin jusqu’à mon cou. Ce n’est donc sans aucune gêne – comme s’il pouvait en posséder – qu’il dépose ses lèvres contre ma peau blême mais chaude, ceci dû audit foulard qui réchauffait encore mon cou il y a quelques instants. Me mordant au niveau de la carotide, il me fait penser à un vampire. Car c’est ce qu’il est au fond, soit un être vil et béotien. Alors que je sens maintenant sa langue en plus de ses lèvres et ses dents sur ma peau, j’essaie de contenir un frisson – en vain. Contre ma volonté, je ferme les yeux, les levant au ciel, même s’ils sont clos. (Car au grand jamais je n’aurais voulu que Malfoy perçoit une telle faiblesse chez moi) Davantage honteuse, je sens mon corps se raidir de plus en plus, ce qui ne fait qu’augmenter mon embarras.

Ses mains se baladent sur moi de plus en plus, ce qui m’horripile à un très haut point. Un vague espoir m’envahit lorsque je le sens ranger sa baguette. Toutefois, cet espoir n’est que passager, car je sais très bien que je suis tout de même totalement à sa merci, et me rend rapidement compte que, s’il l’a rangé, ce n’est certainement pas pour rien, et que ce doit sans doute être car il a l’intention de se servir de ses deux mains. Et je n’ose même pas imaginer ce qu’il a derrière la tête, complètement tétanisée. Lorsque son autre main – celle qui tenait la baguette il y a quelques secondes – se pose sous ma cuisse, je ne peux contenir un mouvement de recul, ce qui est tout à fait inutile car, de toute façon, je ne peux pas me reculer davantage, étant donné que je suis déjà écrasée contre un arbre.

Puis, je le sens se décoller de moi de quelques centimètres à peine. J’ai de la difficulté à croire que, pour une deuxième fois, j’eus presque espéré qu’il allait me laisser tranquille et que mon calvaire en était terminé. Suis-je si bête que cela? Ma foi, on dirait bien. J’en ai presque pitié de moi-même tant je suis désolante. C’est lorsque je le vois retirer son manteau que mon cœur a un raté et que je suis encore plus inquiète que je ne l’étais déjà, et encore plus lorsqu’il me retire le mien, le laissant tomber sur le sol froid. Lorsqu’il revient se coller contre moi, plaquant de nouveau ses lèvres aux miennes, je constate que la température de son corps a rapidement grimpé, ce qui n’est pas du tout bon signe, si vous voulez mon avis. Mais, le pire, dans cet enchaînement d’évènements, est lorsque ses doigts se glissent sous mon débardeur, me le retirant de force, le tout avec une agilité ahurissante. Je me retrouve donc en chemise blanche, tout comme la sienne, et n’ai même pas le temps d’avoir froid qu’il revient à l’assaut en se collant contre moi.

Convaincue qu’il prendrait une pause avant de continuer à me dénuder – car je sais très bien qu’il le fera – je me rends très vite compte que je me trompais lorsque ses mains se haltent à déboutonner mon chemisier, tandis que sa bouche est retournée au niveau de mon cou, s’y amusant à sa guise. Ses mains pénètrent donc par l’ouverture de me chemise, retournant à l’exploration de ce corps qu’est le mien, alors qu’un frisson m’échappe – je ne saurais toutefois dire s’il s’agit du froid ou des caresses de mon assaillant, aussi ridicule cela puisse-t-il sembler.

Attendez, je rêve où je peux maintenant ressentir son excitation plus qu’il y a quelques instants? Non, certainement pas. Du moins, j’espère...

Je sens mon ventre se resserrer lorsque sa main droite effleure ma jambe, se dirigeant tranquillement vers le bas de ma jupe. Je sens ses doigts en effleurer le contour, pour finalement soulever légèrement ce bout de tissu, allant effleurer la peau qui se trouve en dessous. Mon corps se raidit alors en entier, plus que jamais. Une exclamation de surprise – et de peur – franchit mes lèvres lorsque sa main franchit la limite de mon sous-vêtement. Dans un automatisme, ma main s’agrippe quelque part à sa chemise, au niveau de son ventre, je crois, resserrant le tissu entre mes doigts avec force, le tout, sous l’effet de la peur.

« Lucius, que j’halète d’une voix faible et tremblante, je t’en pries, arrête! »

J’ai bel et bien conscience d’être tout sauf convaincante, et je sais fort bien que ce n’est pas ma demande qui l’arrêtera.

Mais que faire?