Correspondance mouillée

Plus que dix marches... neuf... huit......... trois, deux, un...

Je m'écroule sur le dernier pallier de l'escalier en maudissant ce foutu château. Pourquoi diable, dans une écoles de sorcellerie, nous sommes obligés de se farcir les escaliers!? Je croyais que c'était seulement les moldus qui se compliquaient la vie... On dirait que j'ai surestimé les dirigeants de cette école.

J'accotte ma tête sur mes genoux et soupir. Je n'ai vraiment pas envie de rendre visite aux chouettes... Elles ne protent pas bien leur nom...Quel humour noir et ennuyant. Je suis maître à ce genre de commentaires.

Je resterais bien ici des heures, mais quoi qu'à bien y pensé, non. Il fait froid, il pleut, et je suis assis sur du métal glacé et...mouillé.

Je me relève péniblement en m'aggripant sur la rampe. Un hiboux Grand Duc est preché non loin de moi et me regarde, perplexe. Depuis quand est-ce qu'un hiboux peut être perplexe? Depuis maintenant. Il est clair que cette boule de plume de malheur se paie ma tête.

Damnation, je ne suis pas de la bouffe! Je m'empresse de rentrer dans la volière et claque la porte derrière moi. Voilà qui couronne le tout! Je ne peux jamais avoir la paix dans ce château!?

Je crois que je lui ai fais peur. Tant pis, elle n'avais qu'à partir avant que j'arrive. Je sors de ma poche ma lettre qui n'est plus, une lettre. Décomposé pas la pluie, on dirait un morceau de chiffon qu'on aurait passé au broyeur. J'observe la jeune fille un moment qui semble en difficulté avec sa chouette. Je m'approche d'elle et sa bête s'envole aussitôt. Tiens, un autre qui a peur de moi. Je vais finir par me retrouver seul à Hogwarts.

-Tu es à Slytherin?

Question stupide, elle porte une robe au couleurs de Slytherin...

Je savais. Je lui ai fais peur. Mais il semble qu'elle pense tout de même bon de me répondre.

Une quatième année... Si elle est comme les filles de mon âge, l'année dernière, je n'arriverai jamais à tenir une conversation avec elle. Ce n'est pas non plus dans mes habitudes de discuter mais je sens étrangement que cette fois, ça vaut la peine de me lancer.

-En cinquième. Je suis Servi... euh Severus Snape.

Quel idiot. Par la barbe de Merlin je suis toujours obligé de me caler.

-Pauvre de toi, si tu n'aimes pas la pluie, tu n'as pas choisi ton pays... je soupir en baissant les yeux.

Me voilà qui fait des rymes, je ne suis décidemment pas dans mon état normal. Peut-être que je dois passer par dessus mes principes fondamentaux et changer mes habitudes. Je m'approche des boules à plumes; et d'elle en l'occurence. "Relax, tout est sous contrôle..." Je jette un coup d'oeil à mon enveloppe et la balance pas le fenêtre. Elle fais une chute très lente j'usqu'au sol et si elle est encore en un morceau arrivé en bas, je ne m'appelle plus Severus.

-Tu........

"Tu viens d'où?" Allez tu peux le dire!!! En fait, j'essaie de me conviancre moi-même...

-D'où tu...tu.. viens?

Je recule d'un pas pour être à une distance raisonnable d'elle et perd l'équilibre quand un hiboux énorme passe en coup de vent juste à côté de ma tête. Et je me retrouve encore une fois le fessier dans l'eau.

Profonde éxaspération.....
Il fallait que je me retrouve sur le derrière. Comme s'il était pas déjà assez gelé et mouillé.

-Non, ça va...

Je me relève et lisse ma cape, ce qui est tout à fait inutile, mais ça ne fait pas de mal à l'image. J'ai soudainement , comme en un éclair, un flot de souvenirs qui me reviennent à l'esprit. Je me revois, enfant, cherchant des lucioles sous la pluie battante, alors que mes parents me cherchaient dans tout le manoir. Je passait tellement de temps dehors, je voulais en trouver, des lucioles, car elles éclairait ma chambre qui était noire d'un bout à l'autre. "...Severus? Où es-tu? Rentre à la maison il fait froid..." Je pouvais encore l'entendre crier, elle avait toujours très peur quand je m'éloignais...

J'ouvre les yeux et vois Elora qui me regarde bêtement. Je me sens stupide, je dois avoir l'air encore plus cinglé que d'habitude.

-Ne fais pas attention...je...j'avais... Peu importe, oublie ça.

La seule pensée à laquelle elle irait raconter tout ça me donna un haut le coeur. Non, elle ne ferait pas ça....

-Tu... enfin...n'as pas l'intention de... Je veux dire...raconter ça à qui que ce soit???

C'était plus une supplication qu'une question,malgré que je ne sais pas si elle s'en ai rendu compte.

Un sourire soulagé passe sur mes lèvres alors qu’il me répond et se lève.
Au moins, lui, il n’est pas désagréable quand on lui témoigne un minimum d’attention…

Tout d’un coup, je le sens absent. Comme plongé dans des pensées profondes.
J’hésite… Parler ou ne pas parler ?
J’opte pour la deuxième solution et l’observe simplement.
Ca lui arrive souvent ?

Presque aussi soudainement qu’il ne m’a abandonné pour ses pensées, il rouvre les yeux et je manque de sursauter.
Il sait pas encore que j’ai le cœur fragile, moi ?

Il tente vaguement de s’expliquer mais je n’y fais pas vraiment attention.
Pas parce que je me désintéresse de ce qu’il dit, mais parce que je m’efforce de ne pas juger ceux que je côtoie.
Pour l’instant, je le trouve assez sympa… Très timide mais, ça, ça se surmonte.
Sa question m’éloigne pourtant de cette idée… J’ai comme l’impression que ce n’est pas demain la veille que Severus Snape papotera joyeusement avec tout le monde.

"Pourquoi je raconterai ça ?"
J’dois avoir l’air un peu bête, les yeux écarquillés d’étonnement.
"Ca m’était même pas venu à l’esprit…"
Et j’crois que ça se voit sur mon visage.

[Désolée, j'ai pas beaucoup d'inspi aujourd'hui *Se tape la tête dans le mur*]

Évidemment, j'ai l'air idiot. Pourquoi irait-elle raconter tout ça?

-Je...non, ce n'est pas ce que je voulais... di... dire. Dé...solé.

Et moins un pour moi... Ah!!! Quelle journée horrible. J'aurais mieux fait de rester coucher. En plus que ma lettre, qui m'a pris deux jours à rédiger, est allée faire un tour dans les flaques, je me suis ridiculisé devant la seule personne qui accepte de me parler sans m'insulter. Décidemment, je n'ai pas l'habitude de ce genre de situation. Ni de ce genre de conversation. Je me sens coincé dans un étaux. Je dois trouver une excuse. Comment je pourrais lui expliquer que je l'ai prise pour une personne aussi ingrate que tous les autres, que j'ai immédiatement pensé qu'elle voudrait m'humilier?

-C'est...euh... une habi...tude...de...

Non, surment pas. Elle ne doit pas savoir que je suis le souffre douleur de plus de la moitié de Hogwarts. Et il ne faut pas qu'elle le sache. Jamais.

Je m'éffondre sur le bord de la fenêtre et soupir bruyemment. Satané bestioles, j'en ai marre de les entendre crier. "Peut-être voudrais-tu qu'on poursuive cette conversation ailleurs? Dans un endroit où il fait moins froid?" N'y pense même pas, jamais elle ne voudras. De toute façon, qu'est-ce qui me prend? Depuis quand je discute avec la populasse? J'avale une pastille de menthe et me lève brusuqement.

-Je dois partir, dis-je d'un ton sec qui me ressemblait un peu plus.

Je me dirige vers la porte, l'ouvre et m'engage dans l'escalier en espérant faussement ne pas avoir à m'arrêter. La pluie s'abbat aussitôt sur moi et je recommence à trembler de froid.

Pendant un fragment de seconde, j’ai cru qu’il n’allait pas me répondre… Mais si !
Evidemment, je n’étais pas du tout certaine de mes maigres informations…
"Tu pourras m’aider alors ? J’veux dire, j’me débrouille bien en Potions mais… Il y a des ingrédients dont j’ai jamais entendu parler !"
Généralement, les choses qui n’existent pas dans une région, on les fait importer… Mais, visiblement, c’est pas le cas de tout.

Sa deuxième phrase me perturbe quelque peu… Bien sûr qu’on me l’a dit !
"Euh… On m’en a vaguement parlé. Mais j’aime pas qu’on me dise ce que je dois penser des autres. J’préfère voir par moi-même."

J’dois avoir l’air maligne à le regarder fixement tout en avançant, alors qu’il est à côté de moi.
C’est sûrement pour ça que j’ai pas vu arriver le mur…

Disons que, si j’avais été seule, j’aurai probablement retrouvé mon équilibre ! Et j’étais en train dans le retrouver ! Quand j’ai senti qu’on m’entraînait vers le bas.

Je sais pas trop pourquoi j’ai fermé les yeux…
Mais quand je les rouvre lentement, je suis assise, dans la boue, alors qu’une douleur cuisante monte le long de ma colonne vertébrale.
Pourtant, ce que je vois en premier, ce sont mes mains, pleines de boue, et l’air légèrement dépité de Severus en face moi.
Et j’éclate de rire…

Quelques secondes plus tard, je reprends mon sérieux et lui sourit gentiment.
"Désolée Severus, les murs et moi, on a jamais été très copains."
Après tout, j’aurai pu regarder devant moi !

Calmée donc, j'essaie de me relever, sans succès.
"Ca va ? Tu t’es pas fait trop mal ?"
Deux fois qu’il se plante aujourd’hui, quand même…

Elle rit. Est-ce drôle? Franchement, je ne vois pas ce qu'il y a d'amusant. Mais je ris aussi. Moment et sentiment étrange. Moi, je ris, décidemment, je ne suis pas dans mon état normal. Elle a un beau sour...

Non! Non! Non! Ce n'est pas vrai! Je ne suis pas en... Non! Et renon!

Ses yeux pétillent... Je veux mourir. Je vais mourir.

-Non, tout va... Bien. Je... Je dois vraiment y aller... Mais, je serais... ouais... euh... peut t'aider... Quand tu veux...

Je suis une vraie catastrophe. Ma voix tremble, ainsi que tous mes membres et ma respiration est sacadée. Mon coeur bas la chamade. Je me rends compte à l'instant que je suis encore dans la boue. Je m'appuie sur mes mains pour me relever mais elles sont tellement agitées que je n'y arrive pas.

-Je crois... Que je vais... Enfin, as-tu besoin, d'aide?

Je lui offre mon aide alors que je n'arrive même pas à m'aider moi-même. Je retente ma chance qui a plus de succès cette fois-ci. Je renonce par contre à essuyer ma robe. Ce serais une perte de temps.

Je tend ma main à Elora et espère juste qu'elle ne se vexceras pas. Je pense un moment à la retirer mais je reste droit et immobile. Je vais l'aider. Point.

La salle commune, c'est une idée... Je suis tombé sur la tête. Pourquoi est-ce que mon coeur me fait ça? Il va déffoncer ma poitrine s'il continue. Et elle, elle a l'air tellement calme, posée, sur de ce qu'elle fait...

Je jette un coup d'oeil à mon accoutrement couvert de boue et soupir. Je prends mon paquet de pastille de menthe et en avale une. Ça me détend toujours.

-La salle commune... Pourquoi pas? Il faut se changer, c'est évident. Je veux dire... dans nos dortoirs... toi le tien et moi le mien... mais tu n'es pas obligé de de changer...

La honte. Je devrais peut-être consulter. En attendant, tant pis, agissons comme je le fais présentement et vivons avec les conséquences...

Pourtant, cette idée a l'air de lui plaire. Je ne comprends pas vraiment... Au moins, nous avons repri notre chemin, et ce, en silence. Certes, je sens son regard dans mon dos et ça me donne des frissons. Non, pas du tout, c'est le froid. Ou la pluie, mais pas elle.

Nous avançons rapidement, se dirigeant vers le château. Je m'arrête soudainement. À mes pieds se trouve les restes de ma lettre. Comment je le sais? Mon sceau. Il est moindrement intact. Je le prend avec précaution pour ne pas le déchirer encore plus qu'il ne l'est maintenant et le glisse soigneusement dans ma poche. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Finalement, c'est peut-être une bonne chose que ce message ait été détruit. Je regarde Elora un moment, puis me remet en route. Elle m'emboîte le pas et nous continuons notre chemin.

Je n'ai qu'une envie, me coucher et dormir pour le restant de ma vie. Avoir la paix, et plus jamais de problèmes. L'ennui est que je commence à apprécier sa présence. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas vraiment envie de me dérober, comme je le fais d'habitude. J'ai l'étrange sentiment de vouloir rester avec elle. Malgré mon silence, elle continue de me parler. Je lui répond tout en marchant.

-Ce que j'aime... Bien, j'aime les cours de défense contre les forces du mal et aussi... les sortilèges. Et toi?

Nous franchissons enfin les grandes portes et entrons dans le hall. La lumière et la chaleur que diffusent les torches me font du bien. Je me sens en sécurité, dans le château. Enfin, quand les brutes qui me servent d'ennemis ne traînent pas dans le coin.

Je sens de plus en plus de regard posés sur moi. Probablement parce que je suis accompagné. Au moins, ça n'a pas l'air de la déranger.

-Je te préviens, si tu traînes avec moi, tu risques de défaire ta réputation si tu en as une et de t'en faire une mauvaise si tu n'en as pas. Je comprendrais parfaitement si tu voulais partir de ton côté, je ne t'en voudrais pas.

Par la barbe de Merlin, j'ai dit une phrase normale, je n'ai même pas bégayé. J'igore si c'est un surplus de confiance en moi ou juste le fait que je ne suis plus seul, mais ça marche. Nous nous engageons dans les escaliers qui mènent au dortoir. Il me semble long et interminable, je n'en vois plus la fin. Mais pourtant, après avoir descendu environ deux cent marches, nous arrivons en bas.

-Voilà. Je crois que c'est le temps de nous séparer. Tu as le choix, soit de partir en courant au plus sacrant, ou bien de revenir et je pourrai te donner un coup de main en potions. Mais je comprendrais aussi si tu avais autre chose.... à faire... Ce n'est pas... grave...

Me voilà qui recommence. Je croiyais que c'était terminé tout ça! Bon tant pis, de toute façon, je n'y peut rien. Je reste immobile un moment en attendant sa réponse, sa réponse qu'en réalité, je crains. Je crois que j'ai peur qu'elle parte. Damnation, qu'est-ce qui m'arrive? Je tente de sourir mais le résultat est plutôt désastreux.